Zone Euro : La taxe de la discorde

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L’idée de taxe fait l’objet d’un débat dans la zone Euro, en proie à une grave crise de la dette. Une crise qui fragilise certains gouvernements en Italie et en Grèce.

Si la Grèce attend un nouveau gouvernement suite à la démission de Georges Papandréou, l’Italie de Silvio Berlusconi peine à se frayer un chemin dans la résolution de cette crise financière. L’idée d’une taxe sur les transactions financières, défendue par la France au G20 sans grand succès, continue de se heurter au sein même de l’Union européenne à la ferme opposition de plusieurs pays et pourrait en fin de compte ne se concrétiser que dans la zone euro. Le sujet a été relancé en août par le couple franco-allemand et l’imposition d’une taxe sur les transactions financières au niveau mondial a été débattue au G20 des 3 et 4 novembre à Cannes. Mais un grand nombre de pays s’y opposent farouchement, notamment les Etats-Unis et la Chine. L’initiative au niveau mondial semble pour l’instant dans l’impasse.

En Europe en revanche, les choses pourraient bouger. La Commission européenne a présenté fin septembre une proposition de taxe sur les transactions financières qui s’appliquerait à l’Union européenne à partir de 2014 et pourrait rapporter jusqu’à 55 milliards d’euros par an. Les taux retenus sont de 0,1% sur les actions et les obligations et de 0,01% sur les autres produits financiers. Cette proposition a été discutée hier par les ministres des Finances de l’UE. Mais au sein de ce cénacle à 27 pays, comme au niveau mondial, les oppositions sont vives. Le Royaume-Uni, qui craint pour l’avenir de la place financière de Londres, n’en veut pas. Pas plus que la Suède, qui a tenté l’expérience en solo dans les années 1990 mais où cela s’est soldé par un échec. D’autres pays européens non membres de la zone euro, comme la Pologne, craignant la fuite des capitaux, se disent favorable à ce mécanisme, à condition qu’il soit appliqué au niveau mondial. Le ministre allemand des Finances, Wolfgang Schäuble, a cependant demandé aux 10 pays européens qui ne font pas partie de l’Union monétaire de “bien réfléchir” à leur position. D’autres sont prêts, comme lui, à aller de l’avant au sein de la seule zone euro.

Cependant, au sein même de l’Union monétaire des réticences restent à surmonter. Sans fermer la porte à cette taxe, le ministre luxembourgeois Luc Frieden, dont le pays vit en grande partie des institutions financières, a avoué hier qu’il y attribuerait un” feu orange”. Le chancelier de l’Echiquier britannique, George Osborne, plus que jamais sceptique, a assuré que quatre pays de la zone euro “avaient des inquiétudes”. Plus généralement, il s’est agacé du simple fait que le sujet soit à l’ordre du jour des discussions alors qu’à ses yeux il y a d’autres priorités.

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