Wallahi, je suffoque

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Quand je vois tout ce qui ce passe dans ce pays, je me demande si les gens veulent réellement travailler. Et cela me fait suffoquer. Pardon, j’étouffe même.

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Je ne peux, en effet, pas comprendre que ces pauvres 1.240.000 km2 où rien n’est encore fait mérite qu’on s’attarde à passer plus de trois semaines à pavoiser dans les rues de la capitale sous le prétexte qu’on visite les services relevant de son département. A-t-on réellement besoin après la mise au vert de la semaine dernière par le premier flic de ses ouailles de continuer à crever les écrans de notre boite à images pour des visites dont le seul but et de se faire un peu de pub ?

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De l’avis du berger que je suis, il y a du boulot et le temps passe. Il passe pour le général président qui tarde à rendre publique sa lettre de cadrage. Il passe pour le PM qui prend du temps à se présenter devant les occoupants de notre maison nationale du Rai-da. Il passe aussi pour le directoire national qui n’a fait jusqu’à là que nommer les coursiers des différentes familles.

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En prenant en compte le temps de sa réélection et de son investiture, tous les Maliens bon teint se perdent en conjectures. Ils se questionnent sur l’attitude d’un homme dont les mots qui reviennent le plus souvent sont des promesses ou des professions de foi. Comme s’il ignorait que toute la vie de la nation est au ralenti, il tarde toujours à mettre son attelage en marche et préfère sauter d’un avion à un autre. Pour peut-être un peu de villégiature.

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J’étouffe dis-je. Le pays dort et se désorganise. Le discours prononcé devant les exécutants doit se traduire en actes concrets. Pour nous qui miserons depuis des décennies, il nous faut plus que ça. Nous avons besoin de la pratique. Du concret, du palpable. Cinq ans ce n’est pas 5 siècles. Chaque jour qui passe pour les Maliens apporte son lot d’envie de voir cette terre se fendre pour cracher ce qu’elle contient dans ses entrailles. Chaque jour qui passe apporte son lot de désirs de voir «les champs fleurir d’espérance» et non de désespoir comme c’est le cas aujourd’hui. Chaque jour qui passe les Maliens ont besoin d’être sur les remparts et les chantiers du bonheur. Chaque jour qui passe nous avons la conviction que les cœurs doivent vibrer de confiance.

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Cela ne relève pas d’un tour de magie ni du mythe. Nous avons les capacités et le potentiel de faire du rêve une réalité. Pourvu qu’on s’y mette et que le verbe laisse plus de place à l’action.

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Je n’aime pas revenir sur le passé parce qu’il n’est pas fait que de lauriers. Certaines de ses pages sont immaculées de tâches indélébiles que nous assumons malgré nous. Cependant, il est important de le regarder pour dire à Bahanga le berger de chèvres que les temps ont changé et l’esclavage ne sera plus qu’un triste souvenir.

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Berger  PREUX

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