Ce sont des jeunes loups aux dents longues. Ils sont impatients de tout bousculer, de tout déménager sur la scène politique. Ils se font souvent critiques, sinon sévères, dans leurs jugements, à l’adresse de leurs aînés. On appelle néophyte, la personne qui vient d’entrer dans une religion, dans un parti politique, dans une association. Nos néophytes maliens de la politique montrent beaucoup de zèle, libèrent un trésor de générosité, ont de l’enthousiasme à revendre. C’est normal. C’est encore, pour eux, le temps de l’émerveillement et de la découverte. En dépit de ce préjugé favorable qui accompagne et rythme leurs premiers pas dans l’arène publique, ces jeunes loups de la politique se sont-ils affranchis pour autant d’un certain nombre de tares qui gangrènent l’univers de la politique dans notre pays ?
Pensons à l’amateurisme politique, à l’argent. D’abord l’amateurisme. La plupart des jeunes qui entrent en politique ne croient pas nécessaire de s’astreindre à un apprentissage au préalable. Parce qu’ils n’imaginent pas la politique comme une école. Parce qu’ils ne conçoivent pas la politique comme un champ de connaissances. Or, la politique est une science. La jeune génération de politiciens qui déboule sur la scène publique ne peut pas l’ignorer. Qui a intérêt à renoncer aux lumières de la science pour éclairer son chemin dans la vie ? Il en est de même de la politique comme de l’école. L’une et l’autre traînent à leur suite leur cargaison d’illettrés, de demi-lettrés, sinon d’analphabètes. Le politicien ignorant ou analphabète est un danger. Il est dangereux pour lui-même, pour les autres et pour son pays.
Destin