Urbi Orbi : Le Karité et la gomme arabique, deux filières qui peuvent tirer le Mali vers le haut

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Le karité a été découvert au Mali, plus précisément dans la région de Ségou, par l’explorateur Ecossais du nom de Mungo Park. C’est pourquoi le nom scientifique du karité est bytwospermum Parku, qui veut dire l’arbre à beurre de Mungo Park. Le Mali est le 2e pays producteur au monde après le Nigeria. Il aurait même pu être le premier s’il avait été plus sérieux. Il y a quelques années, l’Europe a décidé de faire enter pour 2% le beurre de karité dans la fabrication du chocolat. Ce qui a augmenté la valeur marchande du karité.  Par ailleurs, le Karité est utilisé depuis la nuit des temps dans la médecine traditionnelle africaine par exemple comme anti-inflammatoire. En cosmétique, il est utilisé comme un produit phare à cause de ses propriétés hydratantes pour la peau. Ce qui en fait un produit anti-âge de premier plan. Selon un spécialiste, en rayon cosmétique, si un produit est vendu à dix euros, un seul gramme de beurre de karité, le même produit, revient à 15 euros. On raconte aussi que le Karité était le secret de la beauté de la reine de l’Egypte antique Nefertiti qui veut dire littéralement “la belle est venue”.

Paradoxalement, sur le plan international, le Burkina est mieux connu que le Mali en matière de karité tout simplement parce que ce pays est plus sérieux que le nôtre. Le Burkina a un comptoir de karité depuis fort longtemps : le comptoir burkinabé est doté d’un site internet depuis que les TIC n’étaient pas aussi vulgarisés que maintenant. La plupart du temps, les acheteurs burkinabé vont dans les villages maliens, acheter des amendes et le beurre de karité à vil prix, avant de les conditionner  au Burkina et de les revendre au prix vert aux Européens sous le label “made in Burkina”.

Le cas de Yacouba Guindo est assez éloquent. Au Burkina, il ne faisait que le karité qui lui rapportait des milliards de Fcfa. Avec le deuxième épisode de la guerre du Mali-Burkina, à son corps défendant, il regagna le Mali en catastrophe. Une fois au bercail, et malgré ses milliards, à cause de l’inorganisation de la filière karité, du manque d’intérêt des autorités compétentes, Yacouba Guindo, le fait qu’il soit chez lui a Mali, “la patrie du karité”, ne put continuer ses activités. Il a été obligé de mettre son argent dans les magasins Malimag  et dans la construction de la mosquée qui porte son nom, en plein centre commercial de Bamako.

Quelques initiatives, très prometteuses ont été entreprises telles que le projet karité, mais qui sont terminées en queue en de poison. Pendant ce temps, des dizaines voire des centaines de conteneurs sont exportés chaque année sans la moindre transformation. Quel gâchis !  Pendant ce temps, le Burkina, avec le peu de potentiel qu’il a (la superficie de répartition de pieds de karité au Mali, 187.000 km2, est sensiblement égale à la superficie du Burkina soit un peu plus de 200.000 Km2), multiplie les initiatives. Ces initiatives consistent, par exemple, à abréger le cycle de l’arbre en le faisant fructifier dès l’âge de cinq ans au lieu de 20-25 ans dans les conditions normales. Pendant ce temps, en continue de couper les pieds de karité. Quelques initiatives sont prises par des femmes et des jeunes, mais ce sont des initiatives au ras de pâquerettes, au regard de l’énorme potentialité de la filière. C’est l’Etat que doit créer les conditions pour une meilleure organisation de la filière.

Reste la filière de la gomme arabique, un secteur peu valorisé et qui peut valoir au Mali un point de croissance (1%). Selon un expert, la marge de croissance est encore très grande pour notre pays. Le Mali vient après le soudan, premier producteur mondial, et le Nigeria. Dans la fabrication du Coca-Cola et autres boisons sodées, il n’y a pas de remplaçant à la gomme arabique. C’est pourquoi les Américains ne font jamais de blocus sur la gomme arabique que rentre dans la fabrication des médicaments et des textiles.                                                      

  Boubacar Sidibé Junior 

 

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