Une leçon pour tous les putschistes du continent

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Sous l’égide du président burkinabé Blaise Compaoré, un accord a été trouvé : les putschistes du 22 mars acceptent le retour de l’ordre constitutionnel, mais le président déchu ne reprend pas son fauteuil. Reste, quand même, l’épine du Nord-Mali.

On ne peut que s’incliner devant la “science” de celui qui est passé maître dans l’art de la négociation. En un tournemain, le président Blaise Compaoré [Burkina-Faso] est en effet parvenu à arracher un accord qui permet à la junte de lâcher un pouvoir qu’elle avait pris le 22 mars 2012, sans perdre la face tout en assurant ses arrières par le biais d’une amnistie.

Par un jeu de passe-passe politico-juridique, le chef de l’Etat déchu, Amadou Toumani Touré (ATT), a ainsi rendu sa démission de son “plein gré”, ouvrant la voie à un intérim constitutionnel avec le président de l’Assemblée nationale, Diocounda Traoré.

Le capitaine Amadou Haya Sanogo et ses hommes, de leur côté, battent en retraite et les apparences sont sauves. Il faut dire qu’ils n’avaient pas véritablement le choix, tant l’étau de la communauté internationale et africaine se faisait chaque jour plus étouffant. Engagés dans une voie sans issue, ils ne pouvaient donc que raisonnablement faire machine arrière. Que pouvaient-ils en effet face à la batterie de sanctions diplomatiques, économiques et financières qui s’est abattue sur le Mali et qui menaçait à terme d’asphyxier le pays, et à la menace d’une intervention militaire s’ils ne décampaient pas ?

On ne peut d’ailleurs que saluer la fermeté de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cedeao) qui, dès le putsch, a manifesté sa ferme intention de sévir, car l’expérience malienne montre que l’organisation sous-régionale peut réaliser de bonnes choses quand elle en a véritablement la volonté politique.

Désormais, les putschistes de tous pays savent à quoi s’en tenir. Mais la reconquête du Nord-Mali s’avère plus difficile et plus longue. Plus que jamais donc, l’affrontement paraît inévitable et, les choses revenues à la normale à Bamako, les forces en attente de la Cedeao, fortes de quelque 3 000 hommes, savent maintenant ce qu’il leur reste à faire, quitte à s’enliser dans ces sables mouvants où il y a pratiquement une rébellion derrière chaque dune de sable. Sans oublier le jeu parfois ambigu de certains pays de la bande sahélo-saharienne, qui s’accommodent bien du MNLA [Mouvement national de libération de l’Azawad] du moment qu’il constitue un rempart contre l’hydre intégriste, redouté par-dessus tout.

courrierinternational.com – 10.04.2012 | Adama Ouédraogo Damiss | L’Observateur Paalga

 

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4 COMMENTAIRES

  1. Votre tour est arrivé et vous allez comprendre que soutenir une rébellion n’est pas une bonne chose.Vous avez aidez les rebelles ivoiriens à tuer,massacrer et égorger nos populations.C’est la conséquences des actes néfastes de vos frères en Côte d’Ivoire.Vous revez dèh l’Onu,Cedeoa,l’ua et la France vont vous aider à chasser la rébellion touareg?Vous ne savez pas ce qui vous attend.Eh bien c’est le châtiment de Dieu affaire à suivre…

  2. Je suis étonné, ébahi de voir avec quel riridicule, certains, arborant joyeusement le nom de journaliste, se complaise dans leur ignorance crasse tant le platitude deleur propos et l’absence totale d’analyse des faits est ridicule, voir inexistante!

    Les puschistes n’ont qu’a se tenir tranquilles! Quel blanc seing à des pseudo présidents qui ne sont là que pour dépouiller leur peuple se drapant sous le couvert d’élection, voire de nomination pour certains tant elles sont truquées? L’on me retorquera sans doute que des dispositions dans les constitutions existent pour destituer ces regimes? mais lesquelles? uniquement l’assemblée nationale/parlement dans la pliupart de ces constitutions! Quand une connivence sans nom bati sur des interets sordides et particuliers acquis dans la triche, le vol à découvert, existe entre le legislatif avec assez souvent la bénédiction du judiciaire qui dans la plupart de ces pseudo démocratie est la 5ème roue du carosse, à la solde de l’exécutif, voulez vous que les peuples se taisent? On va encore nous sortir la fameuse théorie de marche pacifique, etc! Ca change quoi? dans le cas malien, qui du legislatif (exception faite d’un partià n’a pas cautionnés les derives affairistes du regime ATT tant dans la gestion courante des affaires que de celles spécofiques du Nord?

    Et des soit disant journalistes démocrates veulent nous donner des leçons de savoir vivre en démocratie, preferant s’attirer les bonnes graces de ce syndicat de chefs d’états mal élus, allant de cet fait faire leurs éloges tout en oubliant le devoir d’analyse critique qui est le bien fondé, la raison d’etre de leur plume dans ce noble métier qu’est dinformer sainement le peuple!

    Si vous pensez vraiement que c’est les militaires qu’il faut menacer, cette frange noble du peuple au lieu des dirigeants pour qu’ils gouvernent selon les principes et lois; alors que Dieu ait vraiement pitié de vous en vous donnant plus de jugeotte

  3. soundiata sanogo avait une mission :faire avorté la partition ,sauvé le reste des milos fuyard ,et enfin mettre a son coté le monde entier pour solution consensuel face a l’islam radical qui veut une base. même s’il a fait un jour et obtenir ça ,il rentre dans l’histoire. honneur a blaise ,je lui demande de prendre sa retraite pour se mettre au service de l”humanité avec l’onu .il vaut mieux q’un yayi bony qui sait même pas que quand un couple se bat ,il faut prendre un petit temps pour écouter les deux avant résolution. si sanogo lui disait que son pays peut pas valider une sécession par une élection sans azawad ,et q un jour les islamistes radical qui veulent plus de président chrétien ( nigeria) lui diraient de quitté s’il n est pas musulman,c’est ce jour il allait dire ah……….soundiata sanogo ,je t”ai comprit . et soundiata de lui dire mon vieux ,viens écouté au lieu de djafoul .heureusement que blaise est là avec adama bitogo.

  4. Erreurs! Les politiques de prédation et de sous-développement néocolonial susciteront toujours des coups d’État souvent inspirés par les mêmes chacals: les multinationales et les tenants de l’ordre impérialiste occidental en lien avec toute la négraille qui marche sur le ventre. La-dessus, nous sommes sans les illusions pseudo-démocratiques que distille la presse aux ordres au Burkina-Faso et dans toutes les néocolonies françafricaines.

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