L’idée d’une fusion des groupes armés de Kidal (MNLA, HCUA, MAA dissident) en vue de la formation d’un Parti politique pour la conquête du pouvoir par la voie démocratique avait germé en son temps. Elle aurait pu prospérer beaucoup plus tôt si le repli identitaire, les velléités belliqueuses, mais surtout une névrose obsessionnelle de création d’un chimérique Etat de l’Azawad n’avait pas brouillé le jugement de seigneurs de guerre à la légitimité historique conjecturale.
Néanmoins, un pas important a été franchi, grâce aux pressions amicales du Parrain, avec la création d’une Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA), dont les principales composantes sont les 3 groupes précités.
Pour l’Etat, c’est du pain béni ; d’autant plus que cette configuration le met en présence d’un seul interlocuteur majeur et de recentrer son énergie.
Il n’en est pas moins pour le Parrain qui réussit la prouesse de laïciser des mouvements qui ont mitonné avec les jihadistes. Un Parrain qui ne cache pas son amitié avec les Touareg, de façon générale, assume pleinement. «Je le dis pour aujourd’hui mais je le dis aussi pour demain. Les Touaregs, sauf ceux qui se sont laissés embrigader par des groupes terroristes que nous condamnons totalement, (…) sont nos amis». Ces propos sont d’un ministre de la Défense disposant pendant longtemps des pouvoirs de Procurateur au Mali.
Les dividendes pour les 3 groupes armés, c’est davantage de crédibilité aux yeux de l’opinion (internationale) et surtout de poids autour de la table des négociations.
Ainsi, chaque partie prenante y trouve son compte, à des degrés proportionnellement inverse d’intérêts.
Mais, depuis le congrès du HCUA, du 26 au 29 octobre dernier, à Kidal, et l’appel de son secrétaire général, Alghabass Ag INTALLAH, les mouvements armés s’attaquent à un palier supplémentaire : « face à la réalité du terrain, et pour répondre aux aspirations légitimes de nos populations, nous devrons réfléchir à une plateforme politique ». La transformation du HCUA en Parti politique vise à « accélérer la mise en œuvre de l’accord, pour une meilleure cohésion sociale et harmoniser notre lutte au bénéfice des populations », a expliqué Alghabass Ag INTALLA.
Mais, pour lui, l’union va au-delà du seul HCUA : «nous lançons ici un appel à la CMA et à tous les autres mouvements partageant les mêmes idéaux pour fusionner en un seul mouvement politique capable de prendre en charge les préoccupations des populations de l’Azawad (terme utilisé par la rébellion pour désigner le nord du Mali, NDLR) dans le cadre de la construction nationale».
Cet appel, a reçu une oreille attentive du côté du MNLA, dont le secrétaire général, Bilal Ag Achérif déclarait, à l’ouverture du congrès de son mouvement (du 30 novembre au 3 décembre) : « la confiance, la cohésion, la solidarité et l’unité au sein de la CMA ne sont plus à démontrer et le processus politique pour atteindre la fusion de nos organisations est sur ses bonnes marches. Il est cependant important de nous assurer que ce processus ne laissera personne derrière, y compris ceux de nos frères d’autres organisations et obédiences politiques qui estiment être intéressés par l’unité autour de l’Azawad, notre bien commun ».
A s’y méprendre, ces propos sont la reproduction fidèle de ceux tenus, un mois plus tôt, par le secrétaire général du HCUA. Il n’y a donc aucune ambiguïté quant à la convergence de vues. Faut-il pour autant déjà vendre la peau de l’ours, emboucher cors et trompettes ?
Dans l’histoire des pays, il y a eu des transformations de mouvements armés en mouvements politiques à l’issue plus moins heureuse, en fonction de leurs motivations.
Dans le cas qui nous concerne, au Mali, un mirage aux alouettes pourrait être embusqué aux entournures d’un processus camouflant. Le janotisme de la motivation de cette fusion n’échappe à aucun esprit un tant soit peu avisé. En effet, autant chez Alghabass que Bilal Ag Achérif, le discours est dogmatique : ‘’nos populations’’, ‘’l’unité de l’Azawad’’. La Communauté nationale est superbement snobée. Logiquement, l’allusion subrepticement à l’application de l’Accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger n’est rien moins qu’un fard. Parce que l’Accord conçoit et perçoit ‘’l’Azawad’’ comme recouvrant ‘’une réalité socio‐culturelle, mémorielle et symbolique partagée par différentes populations du nord Mali, constituant des composantes de la COMMUNAUTE NATIONALE’’ (cf. article 5 de l’Accord pour la paix). Or, les prises de libertés rédhibitoires avec ce précepte sont indubitables en ce qu’elles sont le substrat naturel fertile à la formation d’un Parti politique régionaliste et régional.
Nulle prophétie de malheur, nul procès en sorcellerie des mouvements qui décident librement de s’organiser en parti politique comme reconnu par les lois de la République. A cet effet, la LOI N° 05-047/ DU 18 AOUT 2005 Portant Charte des Partis Politiques stipule en son article 3 : ‘’les partis politiques se forment et exercent leurs activités librement, sous réserve du respect des dispositions de la loi. Les partis politiques sont créés par décision d’une instance constitutive de leurs militants qui adoptent les statuts et le règlement intérieur’’.
Pour autant, les mouvements engagés dans une dynamique de fusion pourraient être rattrapés par les dispositions de l’article 15 de la loi ci-dessus citée : ‘’les partis politiques ne doivent pas porter atteinte à la sécurité et à l’ordre public, ainsi qu’aux droits et libertés individuels et collectifs.
Il leur est spécifiquement interdit la mise sur pied d’organisation à caractère militaire ou paramilitaire.
Aucun parti ne peut se constituer et s’organiser sur une base ethnique, religieuse, linguistique, régionaliste, sexiste ou professionnelle.
Tout parti fondé sur une cause ou en vue d’un objet illicite contraire aux lois, aux bonnes mœurs ou qui a pour but de porter atteinte à l’intégrité du territoire national et à la forme républicaine de l’Etat est nul et de nul effet’’.
En somme, c’est la sincérité de la démarche qui est à l’épreuve de la devise du Mali : Un Peuple-Un But-Une Foi.
PAR BERTIN DAKOUO
Dakouo tu te perds en conjectures inutiles (une lapalissade)
Dans sa mue ce dérégulateur andochrinien dans le corps politique est un poison mortel inoculé par la France impérialiste et arrogante…
Comme disent nos voisins : “on a tout compris”
MARIONN€TTI$TATLANTI$T€ PIP€L€TTATLANTI$T€ ?
MR DAKOUO!
LE PARAIN A D AUTRES FICELLES QUI TIRENT AUTREMENT CES MEMES MARIONETTES! A NOUS D ANTICIPER! AUCUNE FORMATION POLITIQUE AU MALI NE DOIT ETRE EXCLUSIVEMENT REGIONALE RACIALE OU ETHNIQUE!!
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