Think Tank : Pour un Observatoire Africain de la Démocratie et de la Sécurité

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Déjà berceau de l’humanité, les observateurs sont de plus en plus nombreux  à affirmer que l’Afrique est aussi l’avenir du monde. N’en déplaise aux afropessimistes indécrottables! Ces afro-optimistes, qui se recrutent même parmi le nec plus ultra de l’intelligentsia mondiale, fondent leur credo sur des atouts que le continent détient entre ses mains, comme la jeunesse de sa population, dont près des deux tiers ont moins de 30 ans.
En plus de ses ressources humaines – la population a atteint le milliard d’habitants – il y a que l’Afrique assure environ 40% des matières premières dont l’économie mondiale a besoin. A ce propos, il n’est un secret pour personne que le sous-sol de la plupart de ses pays est un véritable scandale géologique, qui n’a pas encore fini de livrer tous ses secrets. Des hydrocarbures aux métaux stratégiques, comme l’uranium, le lithium, les terres rares et les métaux non ferreux, tout y passe.
Il y a aussi que, malgré les guerres et les conflits en tous genres, l’Afrique est la région qui enregistre depuis une décennie le plus fort taux de croissance de la planète, un taux qui oscille autour de 5%. Enfin, la marge de progression est la plus large de toutes les régions, car ici presque tout est à construire.
Mais, si l’on n’y prend garde, engendrés en partie par les richesses potentielles qui suscitent moult convoitises, en partie par la mal gouvernance des Africains eux-mêmes, les problèmes de sécurité et les conflits auxquels on assiste risquent tout simplement de casser ce bel élan, en déjouant ces scénarios optimistes.
La plus grave de toutes les menaces est constituée par la déferlante du narco-jihadisme qui, à partir de la bande sahélo-saharienne, risque de gangrener, par un phénomène de métastase, tout le continent et de constituer un frein à son envol économique. On le voit avec le cas brûlant du Mali. On l’avait déjà vécu avec la Somalie et le Nigeria.
Les cas de la République Démocratique du Congo (RDC) et de la République Centrafricaine (RCA) pourraient s’expliquer en partie par la mal gouvernance. Une  piste de solution à même d’aider à exorciser ce spectre  pourrait être la création d’un Observatoire Africain de la Démocratie et de la Sécurité.
Placé sous l’égide de l’Union Africaine, il aurait essentiellement une mission de veille, en tirant la sonnette d’alarme en vue d’aider les décideurs compétents à anticiper les crises. Doté d’antennes dans les différentes régions du contient, il pourrait être animé par une équipe pluridisciplinaire travaillerait en synergie, le cas échéant, avec les mécanismes de gestion et de prévention des conflits.
Yaya Sidibé

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