Tapis rouge : Arrestation de Saïf Al Islam et fin de règne des Khaddafistes ?

0

Le régime de Damas résiste toujours, mais c’est la fin de règne des Khaddafi, avec l’arrestation du seul fils résistant qui paraissait encore valablement pouvoir tenir les rênes de la guerre de légitimité d’une famille. Nom du guide ! Vive le guide ! Mort au guide ! Kadhafi par ci ! Kadhafi par là !

Depuis ce jeudi 20 octobre 2011, cela est désormais révolu, car le guide est bien mort cette fois-ci pour une bataille de trop qu’il ne fallait pas livrer. Son fils, saisi, sera bientôt remis aux magistrats du tribunal pénal international. Une décision historique attendue «adhésion» des autorités libyennes actuelles à la demande du gotha international réuni autour de la résolution 1973 du 17 avril 2011 du conseil de sécurité des nations unies.

Une victoire qui se fête également au sein de l’Otan dont les quelques pays qui forment la coalition de l’opération «odyssée de l’aube», ont si bien compris, que très tôt, les 22 et 23 octobre 2011, les voilà tous rassemblés pour proclamer le nouvel État Libyen, pour le moment atypique et indéfinissable.

Un moment qui aurait voulu historique du même coup, comme si pousser le bouchon trop loin, en démissionnant par intérêt et opportunisme du gouvernement libyen, ne suffisait pas. Comme si ce sans parti, sans majorité parlementaire affirmée, sans concurrent ou adversaire politique rival méritait qu’un seul se leva et se constitua opposant unique et officiel. Et c’est tout l’occident, qui le soutînt, comme le seul pouvant tenir tête à Kadhafi.

C’est ainsi qu’il fut élu et désigné pour cette entreprise machiavélique de mise sous extinction d’un plat régime et anti-démocratique dont l’occident s’est longtemps acoquiné avant que ne débute le printemps arabe du 14 janvier 2011, en Tunisie et la contagion qui s’en est suivie. La machine de démolition était donc lancée.

8 mois après, la Libye n’est toujours ni anglophone, ni francophone, ni État libre et démocratique, ni un protectorat laïc franco-anglais qu’elle voudrait être. À présent que «le dernier des Mohicans» est pris dans le filet de la trahison ouverte, la défaite est historique pour tout Libyen qui se respecte. Car les dangers se sont décuplés et l’écume est là pour faire mousser sur toute la surface géographique occupée par des forces transsahariennes armées et contrebandiers du Mouvement de l’Azawad (un projet jamais enterré).

Un défi supplémentaire nous est lancé ; il est à relever messieurs les chefs d’État-major du Mali, du Niger, de l’Algérie et de la Mauritanie, qui est chargé d’en assurer la présidence, après les 14 mois du mandat malien.

Résistant combattant, combattu, amochi, éclaté en deux et capturé comme son défunt père finalement terrassé, le fils Kadhafi n’est plus ce rebelle recherché. Il est citoyen justiciable avec des droits et des faveurs, où pouvait-il aller, vivre en paix, y finir ses vieux jours, alors que jadis entouré de garde de corps, et aujourd’hui en face d’une multitude d’ennemis de toutes les Nations ? Qu’on nous le dise, pourquoi il ne mérite pas la pendaison en lieu et place d’un procès libre et équitable qu’on pourrait lui refuser déjà ? Est-ce l’ONU et l’Union européenne ont plus de considération aux yeux du CNT que la cour pénale internationale de M. campo ? Dans le cas échéant (remise du fils Kadhafi à la cpi) cela ne prouve en rien que le Cnt, d’ici cinq (5) ans s’en serait honorablement bien tiré d’affaire, sans avoir eu à éteindre d’autres feux amateurs allumés foyers de tensions virtuelles ci et là.

Une grande tentation de la reprise des hostilités notre vaillante armée avec les rebelles touarègues, déjà sous les feux de l’actualité dans la rampe de lancement des mouvements de population en recrudescence et avec acuité. Avec armes et bagages, femmes et enfants, foi et religion, et un regain d’activités plus ou moins subversives et lucratives (marche de la jeunesse nordiste en faveur de la rétrocession d’indépendance).

En conclusion, il y a bien eu victoire finale et arrêt définitif de vie, je dirai : mais pas tolérance zéro et transparence internationale qui auraient triomphé. C’est là, le seul motif de victoire, je crois sincèrement, que je peux trouver, avec le gotha international, au CNT : qu’advienne la cité idéale dans la bonne gouvernance. Car cela procède d’une logique implacable : le 11 septembre, les musulmans se moquaient de ce qui arrivait à l’Amérique, et moi je pleurais.

Aujourd’hui, les occidentaux se moquent des musulmans et moi je pleure toujours et encore.

Moustaphe LEYE

Commentaires via Facebook :