Si la démocratie malienne après près d’un quart de siècle de fonctionnement a encore des tares, c’est bien évidemment la transhumance politique des élus. Une pratique qui a atteint de nos jours un niveau inquiétant à tel point qu’il serait nécessaire, voire obligatoire, que la population et le législateur organisent des ripostes contre cette pratique honteuse.
Le phénomène de la transhumance politique ne cesse de prendre de l’ampleur malgré l’unanimité sur son caractère amoral. Sachant bien le motif de ces migrations politiques, à savoir la quête de l’argent facile, il est évident qu’elle persistera tant que des politiciens véreux se laisseront tomber sous le charme de l’argent facile et tant que le législateur ne prendra pas des textes pour contrecarrer le fléau.
La question est, de nos jours, d’actualité dans notre pays si bien que ces derniers temps, le principal sujet qui domine les conversations est évidemment la transhumance politique. Les cas les plus récents sont ceux des 4 députés du parti présidentiel, le RPM, et d’un député de l’URD qui sont partis rejoindre l’ADP-Maliba avec bagages et privilèges dus à leur rang de parlementaire. Une véritable honte pour la démocratie malienne ? En tout cas, beaucoup d’observateurs n’en pensent pas moins au regard souvent des moyens financiers et humains déployés par les formations politiques pour faire élire ces députés.
La transhumance n’est autre chose que le passage d’un politicien d’un parti à un autre. Du coup d’une idéologie politique à une autre. Le plus souvent guidé par des intérêts personnels, l’élu transhumant est assimilable à un opportuniste à la recherche d’un mieux-être ailleurs, au détriment des engagements pris auprès des populations qui l’ont élu sur la base d’un contrat social, moral et politique.
À défaut que les élus parviennent à se mettre au-dessus des mêlés partisanes en privilégiant l’honneur, la dignité et l’engagement pris avec leurs mandants, il urge pour le législateur de de prendre une loi qui fait perdre à un élu son titre, dès qu’il quitte sa formation politique en cours de mandat.
Ces débauchages ne s’appuient sur aucune idéologie politique ou sur une quelconque recherche de bonheur pour les populations de leurs circonscriptions électorales. Les députés transhumants tombent tout simplement sous le charme de l’argent facile en foulant au pied les contrats sociaux sur la base desquels les populations leur ont porté leur choix.
Tout élu doit savoir qu’il a une obligation et un devoir moral de rendre compte à la base qui lui a accordé son suffrage. Un élu qui change de parti en plein mandat commet du coup un acte de trahison qui est bannie par notre société. C’est dire qu’à défaut d’une loi qui interdit la transhumance politique au Mali, les élus, sur la base de nos valeurs sociétales, doivent éviter des pratiques dégradantes. En tout cas, la transhumance politique n’est ni plus ni moins qu’une trahison. Elle constitue aujourd’hui un véritable goulot d’étranglement pour notre démocratie devenue la risée de certains pays voisins qui sont parvenus à la bannir de leurs habitudes politiques.
PAR MODIBO KONE
La transhumance politique n’est qu’un aspect des lots de versatilités de l’homme malien.
L’hypocrisie, le fait-semblant sont pétris dans le quotidien de tous aujourd’hui au Mali; une situation qui laisse à désirer tant il faut fabriquer un nouveau type de malien en faisant table rase avec les anciennes habitudes peu orthodoxes.
Que dire des partis qui n’on jamais gagné une élection et qui sont dans tous les gouvernements depuis 1992?! A chaque élection présidentielle, le Parti se range derrière le vainqueur probable. Quelques fois, ce sont quelques membres du bureau, mais très souvent c’est le President du Parti qui décide seul de la chose. Et les militants virtuels n’ont qu’à applaudir, lorsque les benefices tombent. Aujourd’hui qui peut parler d’idéologie politique au Mali ?! Soyons sérieux.
C’est aussi une honte la transhumance politique.
C’est vrai que c’est suffisamment rare de constater ce cas de figure des 4députés du RPM parti présidentiel .
Pour autant peut on parler d’une transhumance idéologique?
Les plaignants parlent de mauvaise gestion du pays par le parti présidentiel.Un fait que personne ne conteste.
Ne serait il pas plus digne et efficace de mener un combat au sein du parti pour pousser leurs camarades à changer de comportement,pourquoi pas provoquer un changement de leadership?
La politique est un combat patient à mener régulièrement pour pouvoir imposer ses vues.
Changer de parti politique est un signe d’opportunisme politique dénué de tout acte idéologique.
En France, des députés ou militants mécontents de la ligne politique ou de décisions controversées de leurs Chefs, peuvent protester, se mettre en dissidence même, contre leur parti… Dans le pire des cas, ils créent un MOUVEMENT ou un nouveau PARTI POLITIQUE. Des adversaires malheureux d’une élection présidentielle peuvent aussi entrer dans un gouvernement du vainqueur, s’ils se sentent proches de lui idéologiquement. Mais, ils n’iront jamais jusqu’à aller adhérer à son PARTI.
Au MALI, les militants changent de camp au dernier moment d’une élection présidentielle, quand ils s’aperçoivent que l’adversaire de leur candidat est en passe de l’emporter. D’autres indécis opportunistes attendent la victoire totale du camp adverse, pour rejoindre son PARTI avec Echarpe tricolore et bagages. Ces gens se fichent éperdument d’idéologie. Ce qu’ils veulent c’est conserver leur rang social, le pouvoir…!
Les cas des 4 députés du parti présidentiel, le RPM, et d’un député de l’URD qui sont partis rejoindre l’ADP-Maliba sont une rareté. D’habitude, c’est le parti du Président en place qui truste les transhumants.
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