5532 cas d’accidents soldés par 541 morts, c’est le triste bilan des accidents de la circulation dans notre pays durant l’année 2016. Ces chiffres, avec leur corollaire de tués et de blessés, en dépit des efforts que les autorités et partenaires ne cessent de déployer pour minimiser le fléau, sont fortement interpellateurs. Face à ce constat désolant, il est grand temps que les autorités changent le fusil d’épaule en adoptant des sanctions plus rigoureuses contre les contrevenants aux règles de la circulation routière.
À l’occasion de la célébration de la journée nationale de la sécurité routière en Afrique de l’Ouest (OSRAO), le 8 mai 2017, dans une sortie médiatique, le ministre des Transports, Me Baber GANO, a fait savoir que les statistiques de 2016 enseignent que sur les 5 532 cas d’accidents ayant fait 541 tués, dont 220 usagers des deux roues motorisées, l’excès de vitesse est arrivé en tête avec 1 071 cas, 121 tués, 540 blessés graves et 930 blessés légers. Ces chiffres pour l’année écoulée interpellent à différents niveaux de responsabilité du moment où les causes sont connues.
Les comportements provoquant les accidents de circulation sont légion dans notre pays. Ils ont pour noms : le non-respect des panneaux de circulation et des feux tricolores ; l’utilisation du téléphone au volant ; les excès de vitesse ; la discourtoisie sur la route ; les motocyclistes qui faufilent entre les véhicules ; les conducteurs qui circulent sans un permis mérité ou en état d’ivresse…
Pour bannir de la circulation ces comportements qui provoquent les accidents, l’implication de tous est obligatoire : des autorités aux usagers de la route, chacun doit jouer sa partition pour contribuer à sauver des vies.
Le renversement de la tendance passe en premier lieu par la prise de conscience des usagers de la route. Ces derniers doivent se convaincre que la route est un espace à partager et que le non-respect de son langage est un danger mortel pour soi et son prochain. Chacun doit s’y mettre pour arriver à bout des nombreux accidents de la circulation, devenus de nos jours, un véritable problème de santé publique. Pour arriver à cette fin, les autorités ont la lourde responsabilité de se donner les moyens pour faire respecter le Code de la route. Il est indéniable que beaucoup a été faite en matière de sensibilisation par le département en charge des Transports et ses services compétents, notamment l’Agence nationale de la sécurité routière, créée en 2009, à cet effet.
Les différentes campagnes de sensibilisation à l’endroit des usagers de la route se font régulièrement à travers divers canaux de communication. En dépit de ces efforts, l’on assiste impuissamment tous les jours des accidents de la circulation. Pour ne pas continuer à avoir sur la conscience la mort de paisibles citoyens innocents, il urge que les autorités compétentes adoptent maintenant la méthode forte, autrement dit des sanctions exemplaires à l’encontre des contrevenants.
Aussi, le port du casque, doit-il être une exigence pour les conducteurs d’engins à deux roues en premier lieu pour les agents de sécurité (Policiers, gendarmes, gardes, etc.), qui doivent montrer la voie.
En tout cas, nous pensons que ce ne sont pas les moyens qui font défaut, mais plutôt la volonté politique qui encourage le laisser-aller d’agents véreux et des usagers.
PAR MODIBO KONE