Après une semaine de débats au Palais de la Culture, sur l’épineuse question de la paix et de la réconciliation nationale, l’Opposition dont les préoccupations n’ont pas été prises en compte, du moins en majorité, ne semble pas partager la réussite de l’initiative, à l’image du Président IBK. En tout cas, Tiébilé DRAME du parti du Bélier blanc, une des figures emblématiques de ce regroupement politique préfère mesurer la « réussite » de la CEN, à l’aune du temps.
Notre pays vient de faire un pas important dans la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation avec l’organisation de la Conférence d’entente nationale. Après l’installation des Autorités intérimaires dans quatre des six régions du Nord touchées par la crise et l’opérationnalisation du Mécanisme opérationnel de coordination (MOC) à Gao, les Maliens viennent de prouver à la face du monde qu’ils savent se mettre à hauteur de défi, à travers l’organisation réussie de la Conférence d’entente nationale. L’Opposition politique, qui a hésité dans un premier temps, à embarquer dans le train de la paix, n’a pu finalement apporter véritablement ses idées à la qualité des débats. Mais ne dit-on pas que les absents ont toujours tort ?
En tout cas, notre Opposition, qui a pris le train de la paix en marche, au risque de se voir inscrire sur la liste des ennemis du pays aux yeux de l’opinion, s’est vue dans l’obligation d’accepter les recommandations formulées par les autres participants. Pour une opposition qui a des ambitions pour les futures joutes électorales qui s’approchent à grands pas, le risque était grand.
Naturellement, des observateurs s’interrogent sur le crédit qui reste aujourd’hui à cette Opposition qui savait qu’elle n’embarquerait pas dans un train « sans destination précise ».
Si pour le président de la République, la CEN “’ a été magistralement réussie”’, l’Opposition se réserve le droit de faire des commentaires. Ainsi, pour Tiébilé DRAME, le président du PARENA, le temps et meilleur arbitre.
“Il y a eu une semaine de parole, de discussions, il y a eu des conclusions, il y a eu des recommandations, il faut attendre maintenant la suite. Très concrètement, il faut attendre si les questions concrètes qui se posent aux Maliens sont prises en compte, sont prises en charge, à savoir la sécurité des Maliens, la restauration de la paix, la restauration de la cohésion nationale, etc. Ce sont ces questions qui sont importantes. La question de la corruption, de la mauvaise gouvernance dans le pays, ce sont ces questions qui sont importantes. Les questions qui sont importantes dans notre pays aujourd’hui, c’est comment faire pour qu’on ait des forces armées et de sécurité dignes de ce nom qui défendent notre territoire national. Je crois que le défi que nous avons aujourd’hui c’est comment créer les conditions pour faire face à cette situation. L’urgence pour le Mali, aujourd’hui, c’est comment restaurer la paix, la sécurité et la cohésion nationale dans le pays, l’urgence c’est comment faire en sorte que les Maliens vivent en sécurité sur le territoire de leur pays”, s’est confié le Bélier en chef au confrère du Studio Tamani.
L’Opposition politique, qui voit en tout le ‘’germe de la partition du pays’’, a tout simplement manqué de réalisme et d’objectivité, en montant très tôt et très haut les enchères, en comptant sur des mouvements armés (CMA et Plateforme) pour faire échouer une initiative nationale sur la paix. L’Opposition esseulée, dont la marge de manœuvre était considérablement réduite, après avoir été lâchée par ses alliés de circonstance, a finalement accepté d’embarquer dans le train de la paix. Pour se donner bonne conscience, elle élabore une longue liste de doléances à prendre en compte dans la suite du processus de paix pour une sortie de crise du pays.
PAR SIDI DAO