Le sommet Afrique-France est venu bouleverser les habitudes dans notre pays. La ville a changé de visage, des routes ont été refaites, la sécurité a été renforcée, des opérations de nettoyage ont été lancées, bref notre capitale a pris un nouveau visage faisant croire à beaucoup d’observateurs sceptiques que Bamako peut changer pourvu que les nouveaux comportements survivent au sommet.
Le 27e Sommet Afrique-France tant attendu a vécu. Ce qui était un rêve, il y a quelques mois, est devenu une réalité dans notre pays. Moments de communions, d’engagement, de retrouvailles, mais surtout d’espoir ce rendez-vous l’a été à la hauteur des attentes à plusieurs égards. Notre pays redevient une destination sûre, le pays sort de l’isolement qui le caractérise, depuis la crise multidimensionnelle qui l’a frappé, depuis 2012.
Les préparatifs de ce sommet ont engendré de nouveaux comportements souvent à la douleur de certains concitoyens de la capitale (opération de déguerpissement, de libérations du domaine public ; interdiction à la circulation de certains engins roulants, des tricycles et des charrettes). Mais le sommet n’a pas fait que ces mécontents. Des opérations de pulvérisation ont eu lieu contre les moustiques en vue de rendre la capitale mieux vivables pour nos illustres hôtes. Au-delà, des campagnes de salubrité ont été lancées sur plusieurs artères en vue de redonner à la ville des caïmans son lustre d’entant. Mieux encore, des pistes ont été goudronnées, des voies principales ont été revêtues, des poubelles ont été placées aux abords des rues et même dans des Sotrama, pour la propreté de la ville. Des messages et autres campagnes de sensibilisation pour le changement de comportement ont été lancés.
À côté des efforts du gouvernement, les organisations de la société civile et des privés ont joué leur partition, à travers des actions de salubrité concrètes. À travers ces gestes, chaque acteur exprimait ainsi son adhésion à la tenue de ce sommet de Bamako ainsi que le bel élan de solidarité et de citoyenneté qui ont toujours caractérisé notre pays.
Ces actions ont suscité souvent des interrogations chez nombre de pessimistes et des détracteurs. Pour cette catégorie, « tout ça pour accueillir Papa Hollande ». Pour ne pas donner raison ces détracteurs et pour consolider les acquis de ce rendez-vous, les actions entamées doivent être poursuivies pour le bien-être des Maliens et plus particulièrement des habitants de la capitale qui souffrent de manque d’infrastructures adéquates pour leur développement, de cadre de vie approprié, d’environnement assaini, etc.
Pour beaucoup d’observateurs, au lendemain du 14 janvier, date de clôture du 27e Sommet Afrique-France à Bamako, le Mali aura gagné trois paris majeurs : le retour définitif du pays sur la scène internationale, sa capacité réaffirmée à organiser les grands événements, et le triple impact politique, économique et social d’une telle rencontre. Mais, d’ores et déjà, la confiance de Paris en Bamako pour abriter cette importante messe franco-africaine, était une victoire qui confirmant que notre pays était devenu fréquentable malgré les préjugés défavorables découlant de la crise multidimensionnelle latente depuis 2012.
Cependant, ce sommet allait mieux combler toutes les attentes si les Maliens acceptaient de s’approprier des acquis de ce rendez-vous en vue de consolider les actions entamées.
En tout cas, pour le développement du pays et la pérennisation des acquis de ce sommet, il est du devoir pour chacun de veiller au respect des actes de civilité, de citoyenneté et de patriotisme dont ont fait montre les Maliens avant ce sommet.
Par Sikou BAH