Sans Tabou: quand les futurs maires défient l’autorité de l’Etat

0

Comme toujours, nonobstant l’interdiction d’afficher de façon anarchique, les messages de campagne, à travers la ville, les campagnes de sensibilisation à la télé du ministre de l’Équipement, des transports et du désenclavement sur la question, les panneaux de la circulation routière sont déjà inondés d’affiches à peine la campagne pour les élections communales du 20 novembre 2016 sont ouverts.

À peine la campagne ouverte, les affiches publicitaires des partis politiques et différents candidats indépendants ont transformé notre capitale. Toutes les cibles possibles sont visées, à travers tout le District de Bamako, donnant ainsi à Bamako, l’image d’une ville sans maître ni ordre. Et pourtant, ce sont ces mêmes faiseurs de désordre qui briguent le suffrage de leurs concitoyens pour devenir maires, ceux-là qui ont désormais la lourde responsabilité d’assainir notre cadre de vie, de prendre en main la destinée de notre ville. Quel comble ?

De nos jours, les affichages anarchiques constituent une véritable préoccupation dans notre capitale où l’on peut encore voir, dans les rues, sur les panneaux publicitaires des affiches de campagne des élections présidentielles et législatives de. Les photos géantes des candidats à la présidentielle et aux législatives de 2013 avec leurs slogans ‘’bidons’’ de campagne restent visibles partout encore dans la ville et particulièrement au bord des grandes artères de Bamako.

Mieux, à côté des affiches politiques, jaillissent des affiches publicitaires à caractère sexuel. En effet, leurs auteurs proposent, dans leurs offres publicitaires, des remèdes contre la « faiblesse sexuelle », « l’éjaculation précoce » et pour le « développement du sexe ».

Comme l’on peut bien le constater, au-delà du caractère anarchique de ces affichages qui inondent aujourd’hui la ville de Bamako, cette façon d’aborder les citoyens sur la sexualité constitue, sans nul doute, une atteinte à la pudeur et aux bonnes mœurs, des infractions prévues et punies pourtant par la loi pénale.

Ce drame actuel qui n’est ni moins ni plus qu’une atteinte aux mœurs d’un peuple de ‘’grande civilisation’’, se passe dans l’indifférence totale des autorités.

Une situation similaire que nous avons décriée dans nos colonnes s’est déroulée, il y a quelque temps, sur les réseaux sociaux où deux adolescentes exposaient sans tabou « comment faire le rapport sexuel pour la première fois ? Là également, l’image a circulé sur en toute impunité sur les réseaux sociaux, alors que le message était livré par des individus à visage découvert.

Et pourtant, c’est connu, le domaine des affichages et des régies publicitaires sont du ressort des municipalités, mais l’indifférence des autorités du district démontre que le phénomène ne préoccupe point à la dimension de son ampleur et du danger qu’il représente pour les populations. Il arrive certes que le maire du district évoque un flou juridique autour de l’autorité qu’il incarne, mais on retient tout de même que les délits d’affichage sont passibles de contravention policière variant entre 6 000 et 18 000 FCFA.

Les responsables de ces affichages anarchiques étant connus, à travers leur formation politique, doivent être interpellés en vue de réparer leurs préjudices. Car il est temps et grand temps de mettre un terme à l’anarchie publicitaire qui, à la longue, risque d’engendrer le pire par effet d’entraînement ou excès de tolérance.

En tout cas, la question, quoi qu’il en soit, mérite une implication de tous les acteurs (partis politiques, leaders d’opinion, société civile dans son ensemble). Ils doivent faire pression sur les plus hautes autorités à interdire ces affichages anarchiques sur tous les supports publics.

Par Sékou CAMARA

Commentaires via Facebook :