Les élections présidentielles et législatives de 2011 se profilent à l’horizon. Une campagne électorale précoce sur fond d’une politisation à outrance a mis le pays en état de veille. Mais cela ne saurait suffire pour expliquer pourquoi le Mali se couvre d’autant de partis politiques comme les herbes folles le feraient du sol en saison de pluie ?
La révolution du 26 mars 1991 n’a pas porté ses fruits à travers ces hommes politiques que nous croyons à la hauteur de nos attentes. Ces créateurs de parti ont perdu toute crédibilité devant les membres et sympathisants. Au fil du temps, nous avons compris que la création d’un parti politique dans notre pays permet de joindre les deux bouts avec sa famille.
A voir de près ces hommes, on constate qu’ils ont abandonné toute activité pour se lancer dans la politique. En un mot, la politique devient le raccourci professionnel pour cette race d’hommes et de femmes sous nos cieux. Des professeurs, des avocats, des médecins…etc ont donné dos aux besoins du peuple pour attendre l’aide aux partis politiques. Ne doit-on pas mettre fin à l’aide aux politiques pour bien voir quel poids pèse ces hommes ? De nos jours, les militants ne croient plus aux partis politiques et les chefs de parti se réfèrent aux mouvements, associations et clubs de soutien. Cette démarche est la résultante de la politique de ces hommes et si les choses devaient en rester là, quelles conséquences pour le développement de notre pays ?
Au lieu de véritables partis, participant à l’élévation du niveau de culture politique des populations et concourant effectivement à l’expression du suffrage, nous n’aurions plus que des éphémères, du nom de ces insectes qui ne vivent qu’un jour. Ils vont et viennent. Ils ne laissent ni traces ni impacts.
La politique ne serait plus qu’un jeu et le politicien un joueur qui passerait le clair de son temps à se jouer de ses compatriotes, à se jouer du pays. Des coquilles vides qui tournent en rond. Dans notre pays, politique et business font bon ménage. L’entreprise politique commerciale, en relation avec ses clients, gère ainsi au mieux l’offre et la demande de biens divers. L’entreprise, contre récompense, a besoin des suffrages du client pour accéder à la caverne d’Ali Baba et y rester le plus longtemps possible. Des hommes politiciens porteurs de masques à tout prix. Mais alors, pour quel résultat ?
A l’approche de ces scrutins, nous avons plusieurs questions envers ces hommes et femmes qui semblent incapables de nous situer par rapport à l’avenir, de nous présenter un programme. Comment se retrouver au palais de Koulouba ou à Badagadji, voilà la seule chose qui les intéresse ? On veut accéder au pouvoir sans se poser trop de questions. Il y a, d’autre part, le souci de faire gagner des points à la démocratie, avec la conscience qu’on s’investit dans une lutte de longue haleine.
Il faut alors se frayer un chemin à travers des passions débridées, des ambitions déchaînées. Que le chat soit vert ou blanc, pourvu qu’il attrape des souris. Et vraiment, à chaque veille des élections ils en attrapent avec des tee-shirts, des sacs de riz ou avec de l’argent volé. Existe-il un vrai parti politique dans notre pays ? Cette tendance essentiellement manipulatrice et fondamentalement instrumentaliste reflue et recule depuis que s’ouvre, ici et là, ce qu’il convient bien d’appeler la saison des peuples. Ainsi, si le politicien n’est attaché qu’à l’objet présent de sa conquête, les peuples, de plus en plus, affirment la conscience d’être des sujets d’histoire lancés à la quête de la démocratie. La démocratie, décidément, est devenue une opportunité d’affaires.
DestinGNIMADI