Si je savais : Un médiateur malien de l’accord d’Alger ” Cesser de clamer la paix à tous vent “

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Sidi-Lamine-Sangaré
Sidi-Lamine-Sangaré

Je demanderais à tous mes collaborateurs de faire abstraction du mot “paix ” dans leurs allocutions partout où ils se trouvent. Tant la paix a été abondamment chantée et dansée par les temps qui courent au point qu’elle est vidée de tout son sens.

Rarement on encore  à ce mot paix car elle semble synonyme du mot faiblesse pour beaucoup de nos concitoyens. Il ne faudrait pas aussi que les petits enfants qui débutent leur cycle primaire confondent  finalement ”  la paix ” avec le nom d’une ville du Nord du Mali. Parce que submergés des messages de paix et de réconciliation lus à la télévision et à la radio à tout bout de champ. Des plages musicales et des dessins sur le thème de la paix meublent le quotidien des Maliens. Pourtant, les faits sont là, têtus. Les jambes de la paix sont si agiles que les populations ont du mal à l’attraper. Tenez ! La succession des attaques terroristes sur l’ensemble du pays fait croire à une faiblesse camouflée derrière le slogan creux de la paix. A l’image de ces deux jeunes garçons  engagés dans un corps à corps. Le premier à s’y soustraire sous prétexte de rechercher la paix  est considéré sous nos tropiques comme un tocard. On parle de paix alors que le pays s’enlise un peu plus chaque jour dans l’insécurité et la violence. Demandez un peu à un militaire au front la signification de la paix qui est réclamée par le camp adverse, il vous répondra tout simplement que l’ennemi a fait défection.  Les nombreuses concessions faites par le gouvernement pour apporter une solution durable aux conflits avec les groupes rebelles du Nord tardent à calmer le jeu sur le terrain.

Ailleurs, les grandes puissances en guerre attendent plutôt la reddition de l’ennemi. Elles ne sont sans nul doute pas les premières à courir derrière un cessez-le-feu ou un accord de paix. Mais, ces puissances enjoignent aux pays du Tiers monde de signer la paix, assortie de menaces voilées.  L’actualité internationale vient parapher ce point de vue. Des actes et non des  mots. Trop de paix tue la paix.

Sidi Lamine SANGARE

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2 COMMENTAIRES

  1. Probablement que peu de gens liront cet article, mais il est (pour moi) le pus important de ce que j’ai lu depuis des semaines.

    La paix est un concept malheureusement trop à la “mode” comme c’est souvent le cas au Mali sur d’autres sujets.
    On peut parler de paix uniquement si il y a une volonté de toutes les parties prenantes d’y penser et d’y aboutir. Si nous souhaitons la paix et que l’autre en face ne la souhaite pas….il n’y aura jamais de paix et ce n’est pas en clamant haut et fort ce mot “paix” qu’on l’obtiendra.
    Comme le dit cet article, vouloir et clamer haut et fort la paix alors qu’en face ils ne sont pas du tout dans le même état d’esprit est interprété par ces derniers comme un aveu de faiblesse et va les pousser à penser qu’ils peuvent tout faire car ils se disent qu’on ne bougera pas.

    Nous sommes tous Malien et nous aimons tous le Mali, mais cela n’empêche pas de nous dire, entre nous, certaines vérités. Nous Maliens avons systématiquement tendance à croire qu’en souhaitant les choses et qu’en le clamant haut et fort, que ces choses vont se réaliser d’elles même, sans bouger, sans tenter quoi que ce soit…sans poser aucun acte.

    C’est une chose qui est malheureusement encrée profondément dans notre société et se répercute de fait sur tous les domaines.

    Une chose valable pour tous les pays ou pour toutes les nations qui se sont développés: il faut vouloir ou souhaiter les choses, ensuite communiquer dessus et pour finir poser des actes concrets pour espérer voir ces choses se réaliser…..toujours avec la volonté de DIEU…..mais il faut poser des actes.

    Au Mali on ne pose pas d’actes !

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