Mais où sont passées les braves dames du Mali ? Cette question mérite son pesant d’or, car depuis un certain temps, les femmes du Mali, du moins celles qui se font appeler ‘’les femmes leaders’’ sont invisibles sur tous les échiquiers du Mali. Pourtant, ce ne sont pas les sujets qui manquent actuellement, vu la tension sociale qui met notre pays en ébullition.
Le 17 juillet 2019, à Kidal, une manifestation de jeunes, de femmes et de quelques notabilités a pris pour cible des symboles du Mali. Le drapeau national a été brûlé, des écriteaux ont été effacés par des manifestants qui montraient leur hostilité à la République. Suite à cette profanation du drapeau malien, toutes les couches socio-politiques du Mali ont montré leur indignation, sauf la couche la plus sensible de notre pays. Les groupements, associations de femmes, puisque c’est d’elles qu’il s’agit, n’ont donné aucun signe de vie une semaine après cette provocation de trop de Kidal.
FENACOF, CAFO, Convergence du Mali, Réseau des femmes parlementaires et ministres du Mali, Cadre de concertation des partis politiques du Mali, etc. Elles sont nombreuses, ces coalitions de femmes, dirigées par des femmes intellectuelles qui ont occupé des postes stratégiques dans le pays, qui de ce fait devraient être en mesure de susciter des débats pour mettre ces insurgés de Kidal à leur place. Mais hélas, une fois encore, ces braves dames ont raté l’occasion de briser le silence sur un autre grand sujet de la nation.
Pourtant, il y a quelques mois, la plupart de ces femmes leaders avait promis aux Maliens de jouer leurs partitions pour que cette crise dite du Nord puisse être un mauvais souvenir pour eux. Ainsi, faut-il le rappeler, pour montrer leur mécontentement, suite à l’attaque du camp du MOC à Gao, qui a fait des dizaines de morts, toutes les femmes du Mali, sans distinction de coloration politique, avaient promis aux Maliens d’être des portes-étendards de la paix au Mali, par leurs actions de tous les jours. « Les femmes sont les premières victimes de cette crise qui n’a que trop duré. Nous, les femmes, nous ne pouvons pas rester en marge de la lutte pour la paix au Mali. Nous resterons éveillées aux côtés de nos maris, nos frères et nos enfants pour que chaque Malien de Kayes à Kidal aspire à cette unité nationale dans la paix et dans la cohésion sociale », a dit Mme DIAWARA Aïssata Lady TOURE, présidente du Bureau national des femmes du RPM, lors de ce grand meeting.
Mme TOURE Oumou TRAORE, alors présidente de la CAFO, a aussi a donné sa parole aux Maliens que les femmes feront partie intégrante de la résolution de la crise au Mali.
Mme DEMBELE Oulematou SOW, actuelle présidente de la même organisation avait parlé au nom de son groupement, la FNACOF pour rassurer les Maliens de leur soutien sans défaut aux plus hautes autorités pour que flotte le drapeau du Mali de Kayes à Kidal.
Mais, apparemment, toutes ces belles promesses de femmes leaders sont tombées aux oubliettes. Car, suite à cette insulte de certains Maliens à leur nation, on n’a pas vu même un simple communiqué émanant d’un de ces groupes ou associations de femmes pour indiquer leur désapprobation, encore moins proposer des solutions pour que Kidal la brebis égarée soit enfin ramenée à la raison.
Signalons que cette attitude des femmes leaders du Mali accroît dans l’opinion les stigmatisations qu’elles traînent depuis des années. En effet, la plupart des observateurs considèrent des femmes comme des instruments électoraux qui sont juste utilisées à des fins politiques.
En tout état de cause, il est temps que les femmes leaders lorgnent vers les pays voisins, pour s’imprégner des bons exemples de leurs consœurs, des pays où les femmes sont vaillantes pour le bonheur de leur nation. La grande marche des femmes du Burkina Faso, avec en tête la première dame du pays, pour trouver une solution à la recrudescence des attaques terroristes sans leur pays, est une source d’inspiration.
PAR CHRISTELLE KONE