Depuis l’arrivée du Coronavirus, dans notre pays, certains Maliens, voire la plupart des populations piétinent les mesures-barrières indiquées par les services sanitaires, en vue d’arrêter rapidement la chaine de contamination. Malgré tous les efforts de sensibilisation en cours, aucune habitude n’est mise en berne en ce moment particulier pour freiner la transmission. Ce qui nous fait croire que le bout du tunnel est très loin.
Malgré la barre des 200 cas dépassée, rien n’a découragé les Bamakois à célébrer avec faste leurs mariages, à aller voter pour le second tour des législatives. Des cortèges des motos Djakarta qui transportaient parfois jusqu’à trois personnes, des SOTRAMA bourrées des jeunes ravis, des femmes qui s’attroupent à plus de centaines de personnes sous des bâches qui tremblent sous le rythme des tamtams et autres instruments de musique. Voilà l’atmosphère qui prévaut d’ailleurs chaque dimanche, en cette approche de ramadan.
Pire, le mois d’avril connu par sa grande canicule, les plages ne désemplissent pas de jeunes. Pour la seule journée du dimanche, des centaines de jeunes ont pris d’assaut la plage de sable du Kalaban-Coro, malgré que les vendeurs de sables y soient déguerpis, à cause de la pandémie du Covid-19.
Dans les plages comme lors des mariages, on ne voit aucune personne porter de masques et les verres de thé y faufilaient entre amis comme si on était en temps normal. Tout cela non loin des forces de l’ordre ont choisi de rester passives face à ces manifestations interdites.
À ces indociles s’ajoutent aux comportements des personnes qui font de l’intox leur sport favori, renforçant les doutes de ceux qui pensent que cette pandémie est une politique montée de toute pièce par les plus hautes autorités pour bouffer l’argent de la communauté internationale.
Ces attitudes sont des facteurs, sans aucun doute, de propagation du Covid-19 dans notre pays, au détriment d’une population qui vit en majorité dans la pauvreté extrême, puisque le gouvernement n’a aucun de moyen de courir après 20 millions de personnes, pour faire respecter les mesures-barrières.
Sans risque de se tromper, le chiffre que connait notre pays risque de se multiplier rapidement dans les jours à venir, si chaque Malien ne prenait pas rapidement conscience de la situation pour respecter en toute responsabilité les mesures-barrières. Dans ce combat, chacun doit d’abord se protéger et protéger les autres. Lors de son 3ème adresse à la nation sur le COVID 19 est revenu sur cette problématique de refus de certains Maliens d’ouvrir les yeux sur la présence de cette pandémie sur notre sol.
« Je viens de voir un élément de notre télévision nationale où certains s’en disaient encore sceptiques, ne croient pas encore à l’existence du mal, à sa présence au-dedans de notre pays, parmi nous. Ils se trompent ! J’ai entendu, un jeune homme, un de mes fils, dire qu’il n’y croyait pas du tout, il n’était prêt à y croire, ni hier, ni aujourd’hui, ni demain. Fiston, reviens sur terre, ce mal existe et a fait des dégâts, de grandes personnalités africaines en ont été victimes, de grands artistes ne sont plus », a-t-il lancé. Il y a des centaines de fistons de ce genre du président IBK, qui contribuent à la propagation de cette maladie au Mali.
En tout état de cause, le gouvernement ne peut pas faire le gendarme dernier chaque Malien pour exiger l’application des gestes barrières. Il n’a d’ailleurs ni la volonté ni les moyens de le faire.
Rappelons que les Italiens s’étaient comportés de la sorte avant d’être l’épicentre de la pandémie dans le monde. Pour couper donc la chaine de contamination, il y va du civisme de chaque Malien pour nous débarrasser de cette maladie.
PAR CHRISTELLE KONE