Sans Tabou: Bandiagara, l’indifférence face à l’horreur

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Les Maliens ont assisté au massacre de 31 innocents, dont le tort est d’être dans une partie éloignée de la capitale du pays. Parce ce que n’ayant pas peur de le dire, les habitants de Bamako ne se sentent pas menacés, donc pas concernés par ce que les populations des zones touchées vivent. Et pour cause, malgré la décision des plus hautes autorités de la transition d’observer trois jours de deuil national, sur toute l’étendue du territoire national, les opérateurs culturels n’ont pas rangé bits et micros, pour compatir à la douleur des autres Maliens qui ne savent plus à quel saint se vouer.
Un camion calciné avec à l’intérieur des femmes et des enfants brûlés vifs, des corps qui jonchent le sol des deux côtés de la RN6, voilà l’horrible spectacle qui a secoué tout Malien sensible vendredi dernier. Malgré tout, les humeurs festives n’ont pas été gâchées dans la capitale et dans d’autres agglomérations du Mali.
Bama’Art a cassé la baraque, le samedi dernier, au bord du fleuve Niger. Pire, un artiste du membre du CNT qui chantait le Mali-koura, était l’artiste phare de cet évènement qui a écœuré plus d’un.
Dans la même veine, les meetings de soutien à la transition programmés avant le drame ont été maintenus.
Par une telle indifférence, les Bamakois ont prouvé à Bandiagara que seul Bamako et certaines grandes villes comptaient.
En effet Bamako et d’autres grandes villes ont abrité une sortie dite du peuple en soutien à l’armée. Seulement, ce genre de tribune met à mal l’image de soldats aux commandes qui peinent à sécuriser les Maliens. Malgré le drame et les larmes des familles endeuillées, les plus hautes autorités n’ont pas daigné conseiller leurs supporteurs de surseoir à ces manifs, en vue de pleurer avec la ville meurtrie Bandiagara.
En plus de ces fêtes pendant le week-end d’horreur, les mégas concerts animés par des stars interplanétaires comme le célèbre Fally IPUPA qui a cassé la baraque la semaine dernière n’ont pas été empêchés. Et la salle de 5000 places a refusé du monde. De sources concordantes, des personnalités de la transition auraient soutenu cet évènement avec des enveloppes pleines de liasses de billets, malgré que les déplacés internent cherchent leur pitance quotidienne avec toutes les peines.
Pire, les matchs de gala de soutien au président Assimi, soutenus par les ministres de la transition donnent souvent à réfléchir sur cette volonté affichée des plus hautes autorités d’être là pour le bien-être des Maliens.
Force est de constater que ces manifs de soutien font l’affaire de tous, surtout qu’il s’agit bien d’une connexion entre politiciens et syndicalistes. Autrement dit, un couple parfait qui au nom des frustrations et de la récupération donne naissance au populisme.

PAR CHRISTELLE KONE

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3 COMMENTAIRES

  1. On ne range pas bits et micros pour se battre. Les artistes disent ce que vous n’osez pas dire. Donc la ferme. Il faut plutôt se battre au lieu de créer des boucs émissaires partout. Je vous conseille humblement de lire l’histoire des peuples résistants. C’est aussi parla culture, narguer ce qui veulent nous anéantir, les djihadistes.
    Le Mandé n’existe presque plus. Les Bambaras et autres on courbé l’échine. C’est les dogons qui résistent par la culture et par les armes.

  2. La seule réponse, c’est d’armer et entrainer les jeunes donzos sédentaires, Dogon, Bambara et autres. Si les djihadistes peuvent se permettre autant d’horreur, c’est parce qu’ils ont accès aux armes sophistiquées, alors que les donzos ne portent que des pétards mouillés. Que tous ceux qui, de toute communautés ethniques, veulent un Mali uni, pacifié et prospère, financent les donzos. Dans quelques mois seulement, on verra qui est qui et peut faire quoi.
    L’Etat malien désarme les victimes au profit des agresseurs, avec la complicité de nos incultes oulémas. On ne doit, sans arrière-pensée, forcer personne à emprunter le chemin du paradis. Il s’agit plutôt d’une entreprise de vol de nos terres, de destruction de nos cultures dont le pays dogon reste le seul refuge. D’où l’acharnement contre ce peuple pacifique, ingénieux et conservateurs.
    Les djihadistes ont infiltré les dogon, tout comme les Bambara, les Sénoufos, les Bobos, les peuls, les Minianka et j’en passe. Il s’agit de nous défendre, de défendre notre patrie commune.
    L’Etat malien aurait depuis longtemps déclaré une mobilisation générale. Mais les bailleurs de foi sont là…

  3. It is sad occurrence that leave even strong soldiers feeling their vulnerability. Personally these are situations I feel I have always lack words to express how I feel so often I say nothing. That murderous occurrence is in single word Despicable. We should not ever forget or cease search for everyone that partook in it.

    To survivors who were injured plus relatives of dead for what it is worth I give my heartfelt sympathy plus hope soon day come when we no longer have insecurity that allow these murderous acts to occur.

    For time being we need restructure our communities to where they are able to provide adequate security not only to village but also on passages leading to plus from village too next village then only then will we have security fit for Malians to possess. There is much work to do to achieve this goal plus as proven to survive we must achieve this security goal being it intertwine with virtually all we do.
    Henry Author Price Jr aka Kankan

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