Sans détour : Après le bruit et la fureur : du couteau à la noix de colas

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Opération de vote dans un bureau de Bamako au Mali pour la présidentielle du 29 juillet 2018. © REUTERS/Luc Gnago

Après le bruit et la fureur, les rumeurs et les clameurs se sont tues ! Après le couteau entre les dents, aujourd’hui, les passions s’apaisent dans le temps et surtout dans l’espace, tout doucement comme poussées par les vagues têtues du Djoliba.

Point n’est besoin de rappeler qui est arrivé en tête de l’élection présidentielle, talonné par le même challenger, son …vrai-faux frère !

Malgré le couteau entre nos dents, l’attention particulière de la communauté internationale par le nombre des observateurs officiels et officieux n’a pourtant point fait défaut. Elle n’a pas été prise de court et sa présence dans les zones rouges témoignait de sa volonté d’accompagner ce processus électoral aussi loin que possible. Question de crédibilité ? A voir ! Ce, d’autant plus que  c’est le pays d’un certain professeur Dioncounda.

Le couteau entre les dents ! Les oiseaux de mauvais augure se seront fait plumer au poteau. Attendant au pilori de se faire braiser le soir du 31. Tant mieux pour la frileuse dame Démocratie tropicalisée !

Le couteau entre les dents ! Les vainqueurs savourent leur victoire alors que les vaincus fulminent de colère, se toisant en chiens de faïence. Les marches de protestation reprirent, rappelant quelques manifestations d’une certaine époque ponctuée de ce ‘vendredi noir’ funeste ! Les conférences de presse également. Le point d’orgue fit le jour de l’investiture, quand une certaine communauté internationale s’était donné rendez-vous dans la capitale malienne. Ce dernier baroud d’honneur vécu ce que vivent les belles du jour. Avec quelques courses-poursuites, du gaz lacrymogènes et des arrestations à la clé !

La  fameuse noix à partager

Le couteau entre les dents aujourd’hui ! Les passions s’apaisent, les rancœurs se dissipent, les esprits se calment et se posent en forces de proposition. Il ne saurait en être autrement si l’opposition se voudrait démocratique et courageuse. Elle se doit de peaufiner ses stratégies afin d’envisager de prochaines batailles. Notamment les législatives.

Le couteau ne doit-il pas être remplacé par la noix de colas ? Une noix de colas ayant servi de pont entre le Worodougou-sud et le nord, dans le temps. Cette noix de colas ne doit-elle pas sceller les vraies réconciliations des cœurs ? Surtout après le départ de Djéry Maiga vers les dunes célestes, un signe de la divine providence ?

En attendant, aucune période de grâce n’est accordée au pouvoir, d’autant plus que le Premier ministre est resté en place. Les dossiers brûlants ont pris la forme de grève où l’AEEM s’est invitée au…banquet des débrayages.

Plus que jamais, le discernement, le sens bien particulier du dialogue, de l’écoute et du compromis pourront déboucher sur l’émergence d’une nouvelle classe politique plus jeune, plus dynamique, plus volontariste et plus “neutre” par rapport aux événements dramatiques de mars 91. Une nouvelle classe politique pourtant déjà bien aguerrie, cheminant en parallèle avec une société civile toujours plus  responsable, plus libre et hautement visionnaire. Autant de gages d’une démocratie émergente nantie de solides institutions.

SANS DETOUR !

JEANNOT LOISEAUD

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