Roue libre : Le PDES, un repaire de brigands ?

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L’éternel frondeur Oumar Mariko, grand pourfendeur du pouvoir et des nantis mais aussi avocat émérite des miséreux de Huicomabougou affirme sans même sourciller que le PDES est "le parti du patronat pourri qui veut se mettre à l’abri".

L’allégation vaut son pesant d’or car elle insinue que, de façon générale, les partis politiques constituent des refuges commodes pour tous ces délinquants financiers qui se sont frauduleusement enrichis sur le dos du contribuable et qui cherchent à échapper à toute poursuite. Et le PDES en particulier, dont l’ossature est composée de gros bonnets du monde des affaires et de l’administration, serait un repaire de corsaires, de pirates et de flibustiers. C’est toute une meute de hors-la-loi qui, faisant fi des lois et règlements, écumaient jadis les mers pour piller les navires marchands en quête de butin.

Les amis d’ATT et certains hommes d’affaire se sont-ils aussi enrichis comme de vulgaires pirates pour ensuite, à la veille du départ de leur mentor et sentant le vent tourner, chercher une planque sûre pour mettre leur fortune à l’abri, jouir de l’impunité et se la couler douce ? Oumar Mariko n’en dit pas moins. Il n’est pas le seul. D’aucuns disent, en effet, que certains responsables du PDES ne sont pas exempts de poursuites judiciaires pouvant aboutir à des condamnations sévères. Seulement le fait est que l’incarcération d’un responsable politique pour détournement de deniers publics est généralement perçue sous le sceau de la politique et traitée politiquement. On prononcera alors un non lieu ou le responsable politique bénéficiera de larges circonstances atténuantes.

C’est bien connu que la collusion du pouvoir avec les milieux d’affaire transforme le premier en businessman hors pair et les seconds en corrupteurs de haute volée. Alors on rivalise de trafic d’influence et de délit d’initié, les marchés sont  passés de gré à gré sur des sommes faramineuses, les dessous de table sont mis sur la table en plein jour.

S’agissant plus particulièrement des gens du PDES, à première vue, la photo de famille nous renvoie l’image d’un conclave de parrains de cosa nostra et de condottieri aux allures de pacha. Ils sont peints par La Bruyère qui dans "Les Caractères" disait du riche Giton qu’il a "le teint frais, les joues pendantes, les oreilles larges" et du pauvre Phédon qu’il "crache dans sa barbe". Jugés au faciès selon la lourdeur de leur poche et les signes extérieurs de la richesse les amis d’ATT apparemment roulent sur l’or. Leurs vaches sont grasses, personne ne tire le diable par la queue. Pas de pauvres hères et encore moins de pauvres bougres. Tous ventripotents, ils sont nés coiffés et ils battent le haut du pavé. C’est les haut de en haut. Cela rentre dans l’ordre normal des choses parce qu’ils sont opérateurs économiques, ministres, directeurs, conseiller présidentiel, députés, paysans riches etc.

Raison de plus, paradoxalement pour qu’on les soupçonne de vider la caisse pour la simple raison que la caque sent toujours le hareng. Même si, comme on dit, l’habit ne fait pas le moine, les préjugés mettent leur intégrité à rude épreuve. 11 millions de FCFA de thé pour Ahmed Diane Séméga (même un Nar de Mauritanie ne boirait pas une telle quantité toute sa vie) Bittar épinglé pour faute de gestion grave à la CCIM. Ce n’est, certes, qu’une broutille dans l’océan des 112 milliards relevés dans le rapport 2009 du Vérificateur général, mais les amis d’ATT ont la lourde charge de prouver qu’ils sont blancs comme neige parce que bien mal acquis ne profite pas. Il y va de leur crédibilité au plan politique.

Pour l’heure, ils ne bénéficient que de la présomption d’innocence.

Mamadou Lamine   DOUMBIA

 

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