Qui se ressemble s’assemble". C’est le prétexte brandi par le bélier blanc pour se rendre dans la ruche en quête d’un peu de miel. La démarche ressemble étrangement à celle de la cigale qui, ayant chanté tout l’été, se rend chez la fourmi pendant l’hiver pour quemander sa pitance. Cette fois-ci, c’est l’abeille qui assène au bélier: "que faisiez-vous pendant les temps chauds ?". Sinon, la conquête de Koulouba en 2012 vaut-elle qu’on se fasse hara kiri, brûler ses vaisseaux et sombrer corps et biens ? A moins qu’on nous dise que la fin justifie les moyens car en quoi un mouton et une abeille se rejoignent-ils ?
Le premier suit docilement son maître, la seconde darde ses victimes. A ce sujet, les Bamanans disent que le lièvre ressemble à l’âne mais ce n’est pas son fils. Un autre prétexte taillé sur mesure est la formation d’un "vaste front de gauche". Au Mali qui est à gauche, qui est à droite ? Qui est réactionnaire et qui est progressiste? Dans une révolution inachevée (aux dires de feu le professeur Mamadou Lamine Traoré paix à son âme!), où le "kokadjè" est devenu le "kokafin", le "churofin" le "kiléfin" il faut se méfier du révisionnisme et du déviationnisme. Le généralissime Moussa Traoré, au temps fort de son règne, disait que le Mali n’est ni à droite ni à gauche. Depuis l’avènement de la démocratie les politiciens nous tournent en bourriques par des combinaziones tous azimuts répondant à tous les noms d’oiseau : hétéroclites, contre nature, bizarres, opportunistes voire franchement démagogiques. Avec leur lot de trahison pompeusement appelée transhumance.
Le Parena, ce petit grand parti politique (micromega) qui faisait tranquillement son petit bonhomme de chemin, a-t-il vraiment besoin de disparaître dans l’anonymat de la grisaille politique ? Parce que les choses sont claires : de fusion il ne s’agit point mais bien de phagocytose c’est-à-dire que l’ogre Adema va avaler d’un trait le bélier blanc. Et ce sera alors comme disait Corneille "tant de peine en un jour effacée". Tiébilé sait bien qu’il se rend dans l’antre du cyclope polyphêne. Celui-ci ayant déjà avalé beaucoup de lilliputiens n’est pas pressé d’ouvrir la grotte. En effet, considérés comme des intrus qui s’invitent à table, les nouveaux arrivants font peur. Il y a peu de miel dans la ruche et ils ne veulent pas se faire bousculer. La bataille du sigle prouve à suffisance que l’Adema ne veut rien lâcher tant les réticences sont fortes.
Au demeurant Tiébilé et ses camarades ne glaneront que quelques strapontins à titre purement honorifique au sein du Comité exécutif mais le reste de la troupe sera sacrifié. Que dire des militants qui, pendant une quinzaine d’années, ont suivi comme des moutons de panurge? Ils avaient cru à un idéal Parena mais voilà que leur rêve s’écroule comme un château de cartes. Comme partout ailleurs, faute de démocratie au sein du parti, ils sont victimes du diktat des états-majors. "Après moi tirez l’échelle" semble dire le maître du bélier blanc qui a pour la ruche et elle seule les yeux de Chimène. Peut-être parce que les Bamanans disent aussi que quand tu t’abrites derrière un éléphant, tu n’es pas battu par la rosée. Bien d’autres partis de la place sont prêts à repartir sur des bases saines pour affronter les futures échéances électorales.
Dans ce lot, peut-on dire que le bélier n’a pas trouvé chaussure à son pied ? Dans ce cas, il va tout droit à l’abattoir. Pas prêt pour la révolution (PPR).
Mamadou L DOUMBIA