Django tire le premier “ Beau souvenir de jeunesse que ce western hollywoodien relatant une épopée de la conquête de l’Ouest. Dans laquelle ce pistolero à la gâchette facile flinguait les malfrats de la trempe des frères Dalton. Mais mauvais souvenir s’agissant du tristement célèbre Tiécoro Bagayogo, l’âme damnée du comité militaire de liquidation nationale, la mauvaise conscience du général et qui a fait la pluie et le beau temps sous le règne de l’ordre kaki.
Avec le nouveau premier ministre qui s’appelle lui aussi Diango, on peut parler d’un autre western intitulé “ le bon, la brute et le truand “ . Mais des trois larrons l’homme de la primature est doux comme un agneau. Il est tout le contraire de son prédécesseur, l’exubérant Cheick Modibo Diarra qui quoi qu’on dise a brillamment défendu la cause du Mali sur la scène internationale. Peu de gens savent que Diango Cissoko a commencé sa longue carrière en devenant directeur de la prison centrale de Bamako. Dès lors commença pour ce geôlier qui ne fut pas un bourreau l’ascension du mont Olympe. A défaut d’être un dieu, il a bu le nectar au moins pendant une quarantaine d’années. A cette longévité exceptionnelle les gens avancent plusieurs raisons. Et d’abord parce que Diango a su savamment doser les recettes de l’efficacité, de la discrétion, du pragmatisme et de l’opportunisme. Même dans les hautes sphères de l’Etat, il a toujours été la voix de son maître. Comme un militaire il exécute les ordres sans murmure ni bavure. C’est la parfaite illustration de l’adage bamanan qui dit que si le serpent veut vivre longtemps, il doit vire caché.
En effet, imaginez un énarque qui a servi des monarques aussi différents que Modibo Kéïta, Mousssa Traoré, Alpha Oumar Konaré, ATT et qui se retrouve encore aujourd’hui à la tête de la transition. C’est l’oiseau de tous les printemps, dit de luit le professeur de psycho-péda Moussa Sangaré. En tout cas en buvant à toutes les sauces, il a fait preuve d’une remarquable capacité d’adaptation. Il a traversé toutes les époques et tous les âges, du précambrien à l’ère crétacé. Le naturaliste anglais Darwin dirait que c’est la parfaite illustration de la théorie de l’évolution des espèces. La girafe a un long cou, disait-il, parce qu’elle lève la tête pour brouter les feuilles des épineux dans le désert. Aussi la nomination à la primature du dernier dinosaure stalinien de l’ère GMT ne pouvait susciter de vague. Les Maliens l’ont accepté non pas tant par conviction que par la hâte de mettre fin à la cacophonie au sommet de l’Etat.
Il y a aussi que depuis Alpha on a pris l’habitude faire du neuf avec du vieux. N’a-t-il pas pris Modibo Kéïta, un autre vieux de la vieille comme premier ministre ? Alpha tout comme ATT changeait de premier ministre comme il changeait de vêtement. C’est aussi vrai que les vieilles marmites font de bonnes sauces. Ainsi tour à tour on vit défiler Ag Hamani, Mandé Sidibé, Abdoulaye Sékou Sow, Mariam Khaïdama, des gens qui n’ont fait que pâle figure. Ivre d’avoir reçu en son palais les coupés-décalés d’Abidjan, le rappeur ATT était passé maître dans l’art du copié-collé. La venue de Diango Cissoko est donc la continuation d’une tradition bien établie.
Au lieu de dire au suivant les rangs se resserrent pendant que les compétences foisonnent dans tout le pays. Qu’en pensent Moussa Mara et Houseini Guindo, ces disciples de Machiavel qui viennent d’inventer la doctrine du tournant générationnel ? Faut-il enterrer les vieux pour faire place aux jeunes ? Une doctrine suicidaire pour tout le pays.
Pour l’heure ils n’ont pas bronché quand on a réveillé un vieux fossile dinosaurien pour être le premier de nos ministres. Heureusement que le sursis de Diango ne sera que de courte durée. Il n’aura probablement pas à mesurer son biceps à celui des agitateurs qui se comportent comme les ennemis de leur propre pays. Sans le savoir il bénéficie de circonstance favorable. Hollande est venu à son secours. On ne pourra donc pas juger l’homme sur ses valeurs intrinsèques mais avec lui on est sûr de savoir qu’il n’y aura plus de tohu-bohu à la tête de l’Etat.
Mamadou Lamine DOUMBIA
c’est la récréation, chacun a droit à sa ssortie de scène, même DIANGO
MLD, c’est la force tranquille des journalistes maliens.
Belle plume!!!
Qui en partie est vrai
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