Roue libre : Concertations nationales: le chantage du FDR

1

Enfin, le Front pour la sauvegarde de la démocratie et de la République vient d’accepter du bout des lèvres de participer aux prochaines concertations nationales des 11, 12, et 13 décembre prochains. Mais ce regroupement politique de par son intransigeance aura réussi à faire reporter ces assises. Ce qui fera dire à la bouillante présidente du MP22, Rokia Sanogo que Dioncounda s’est rangé du côté de ses amis politiques. Mais peu importe désormais les raisons de ce revirement si le FDR, plutôt créé pour sauvegarder la République et la démocratie, continue de casser la baraque car manifestement le chantage continue avec de nouvelles exigences posées sur la table des organisateurs. Comme par exemple avoir plus de membres dans la commission d’organisation.

Mamadou Lamine Doumbia MLD

Qu’on l’appelle front anti-putsch ou front du refus, nous voilà de retour au temps de Alpha Oumar Konaré où le COPPO un regroupement d’extrémistes de tous bords avait pris le régime à la gorge. Tout comme le COPPO, le FDR, lui aussi, veut prendre la démocratie en otage. En matière de nouvelles exigences, suivez le guide, depuis le début ce sont les mêmes jérémiades qui continuent.

Dans un premier temps le Front avait conditionné sa participation au fait que la rencontre soit placée sous la présidence du président de la République par intérim et non celle du premier ministre. Ce qui est aujourd’hui un acquis. Ensuite il a trouvé que la tenue des concertations est inopportune à travers une question de termes de référence. Tantôt le Front affirme qu’il ignore les termes de référence, tantôt il justifie sa non participation par le fait qu’il ne sait rien du nombre ni de la qualité des participants. Pire, après avoir remué ciel et terre pour figurer en bonne place dans le gouvernement d’union nationale et même fixé les dates de la tenue des concertations, le FDR se rebiffe en narguant tout un peuple. Au lieu de faire des propositions concrètes tout en critiquant, ses dirigeants ont adopté la fuite en avant comme méthode de traitement des affaires publiques. Fuite en avant, inconséquence, irresponsabilité sont devenues des armes favorites pour se livrer au terrorisme politique.

Avec le recul, on sait à présent pourquoi les dirigeants du FDR ont la trouille. Ils brandissent les concertations nationales comme un épouvantail à partir de l’interprétation erronée qu’il s’agira au cours de ces assises de dissoudre les organes de la transition et même de prolonger la durée de celle-ci. Pourtant plusieurs leaders politiques dont en particulier Me Mountaga Tall ont toujours insisté sur le fait qu’il s’agit de la consolidation de l’existant. Il ne s’agit donc point de toucher au gouvernement, à l’assemblée et à fortiori au président de la République.

Rappelons que, l’accord-cadre qui consacre le rétablissement des institutions de la République prévoit aussi d’organiser des concertations nationales. Donc ces assises nationales ne sont pas l’initiative du premier ministre. On aura donc compris que les agissements du FDR visent ni plus ni moins qu’à faire couler Cheick Modibo Diarra dont il cherche la tête depuis belle lurette.

De Chaka Diakité à Iba N’diaye en passant par Me Kassoum Tapo, l’orgueil mal placé de ces gens accepte difficilement qu’ils soient menés  par le bout du nez dans les affaires de la cité. Mais cette fois-ci comme ils se sont fait damer le pion par d’autres, voilà les raisons de la colère. Ce faisant, ils crient au feu, au loup, au voleur mais c’est un vrai coup d’épée dans l’eau car au milieu de tout ce tintamarre, les Maliens se retrouveront en famille comme autrefois au coin du feu pour débattre de l’essentiel.

Le FDR prendra-t-il le risque de s’auto-exclure de ce grand forum national ? Pari à haut risque. Ce regroupement qui est composé des plus grandes formations politiques du pays croit d’abord et avant tout en ses capacités de nuisance. Tentés par le diable, ses responsables peuvent dans un premier temps, vouloir jouer au dur à cuire. Cette logique s’inscrit évidemment dans ses manœuvres de perturbation de la transition, sa démarche de sape des efforts de nos dirigeants en particulier ceux du premier ministre. Mais au temps où nous vivons la politique de la chaise vide ne mène à rien. C’est un hara-kiri politique.

On a de la peine à croire que le président par intérim est issu de ce rassemblement de têtes brulées, de têtes de Turc et de coqs qui passent tout leur temps à chanter cocorico sur le toit du village au lieu de se comporter tout simplement en bons patriotes.

Mamadou Lamine DOUMBIA

Commentaires via Facebook :

1 commentaire

Comments are closed.