Roue libre : Affaire des bérets rouges : Diango : le jugement du roi Salomon

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Mamadou Lamine Doumbia MLD, chroniqueur
Mamadou Lamine Doumbia MLD, chroniqueur

La Bible raconte que Salomon, fils de David, ayant hérité du trône de son père demanda au Seigneur de lui accorder la sagesse de gouverner son royaume. Satisfait de cette prière parce que Salomon, contrairement à ce que font la plupart des hommes, n’avait pas demandé d’argent, Dieu lui accorda non seulement une infinie sagesse mais aussi toutes les richesses de la terre. C’est ainsi que ce puissant roi qui n’eut pas d’égal sur notre planète commanda aux hommes et aux djinns. Un jour deux femmes se présentèrent à sa cour, se disputant la maternité d’un bébé. Pour trancher une affaire aussi délicate Salomon commanda au bourreau de couper l’enfant en deux et de donner la moitié à l’une et la moitié à l’autre femme. Celui-ci n’eut pas le temps de s’exécuter que la vraie mère du bébé s’interposa entre le couteau et le nouveau-né. Alors Salomon ordonna qu’on donne le bébé à sa mère car celle-ci préfère le voir dans les mains d’une autre femme que de le voir mourir.

Cette histoire est passée dans le temps sous le non de “jugement du roi Salomon” c’est-à-dire un jugement d’une grande sagesse. Un de nos nombreux contributeurs Moussa Sangaré, professeur de psycho-péda disait récemment à propos de la prétendue indépendance de l’Azawad que le vrai propriétaire de la terre n’accepte jamais qu’on la partage. Pour ainsi dire que les Maliens dignes de ce nom n’accepteront jamais la division de la patrie. Ce sont les vautours du nord qui s’y livrent pour étancher leur soif de domination raciste et tribale. C’est ce qui est arrivé dans la cour du roi Salomon. Dans l’affaire des bérets rouges la plupart des commentateurs estiment que le premier ministre Diango Cissoko a rendu un verdict à la Salomon. Pour les uns, en effet, la sentence est équilibrée, pour les autres il a partagé la poire en deux. Les instructeurs militaires au camp de Djicoroni-para, la troupe sur le champ de bataille et les récalcitrants au purgatoire. On estime ainsi que le problème est réglé car chacun à eu sa part de gâteau ou de calvaire. De par les sanctions la hiérarchie militaire parait satisfaite parce qu’elle voulait régler le problème militairement et ceux qui voulaient casser de l’Azawadien sont allés au front.

Pour autant peut-on dire que cette solution plutôt politique règle  définitivement le problème des bérets rouges ? Il y a loin de la coupe aux lèvres et tout indique que le premier ministre est assis sur une bombe à retardement car d’une part la principale revendication des parachutistes à savoir la reconstitution de leur corps d’origine n’a pas été abordée et d’autre part le problème de la discipline dans les différents corps de l’armée et des forces de sécurités est loin d’avoir trouvé sa solution. Partout on dit que la discipline est la principale force des armées. Sur ce point au Mali on est encore loin de voir le bout du tunnel quand ceux qui sont chargés de rétablir l’ordre sont les premiers fauteurs de trouble. Que dire des policiers qui se livrent à des pugilats sur le lieu de travail ou qui défilent dans la rue au nom de revendications corporatistes ou des militaires qui se livrent à des coups de force pour défendre la cause d’un président déchu.

De quoi regretter le temps de Tiécoro Bagayogo où la police était militarisée avec comme règle d’or une discipline de fer dans les rangs.

Le premier ministre et son staff doivent à présent réfléchir sur une question essentielle : après la guerre que va-t-on faire des bérets rouges ? On sait que ceux-ci sont mécontents d’avoir été dilués dans les différents corps de l’armée.

Ils veulent préserver leur unité d’élite. N’est-ce pas une source de frustration et un danger potentiel pour la République ? Certes que le pouvoir militaire doit obéir au pouvoir politique mais la solution prônée par le premier ministre laisse un arrière goût amer d’inachevé. Il fallait une fois pour toutes, trancher le nœud gordien, extraire le mal à la racine, lui administrer un remède de cheval pour le repos de l’âme de nous tous. Là-dessus le ministre de la défense Yamoussa Camara a raison de dire que c’est un problème militaire qui doit être réglé militairement.

Mamadou Lamine DOUMBIA

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3 COMMENTAIRES

  1. Cet ivrogne de journaliste n’a pas honte. Il s’est fait entretenir par CMD, quand ce dernier est parti il a commencé à tirer sur Diango comme un fou. Alors question: pourquoi ce virage à 180 dégrés? Diango a donc assuré le prix de quelques tournées de vin rouge? Assurément oui. Ce papier fait honte à la profession de journaliste “chévronné” qu’il prétend être

  2. Quelle faiblesse en matière d’analyse. Ce article est caractérisé par trois lacunes majeures:

    1- les contres vérités
    2- la faiblesse de l’analyse
    3- et enfin, la méconnaissance du fonctionnement de l’Etat

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