Mercredi 04 septembre, Ibrahim Boubacar Kéita, élu le 11 août précédent, était officiellement investi dans ses nouvelles fonctions de président de la République. Vingt-quatre heures plus tard, il nomme son Premier ministre. Celui-ci non plus ne perdra pas de temps : trois jours après sa nomination, soit le dimanche 08 septembre, il forme son gouvernement. Dès le lendemain, cette équipe se rencontre en session extraordinaire.
En somme, l’ancien Premier ministre (1994-2000) et ex-président de l’Assemblée nationale (2002-2007) garde intacte sa réputation de bon vivant, de grand fêtard et de jouisseur invétéré. Pour preuve, une cérémonie d’investiture en grandes pompes, à laquelle une vingtaine de chefs d’Etat ont été conviés. Il traine aussi une réputation de paresseux indolent, non pas parce qu’il ne se réveillerait jamais avant 09H du matin mais parce qu’il n’arrive au service qu’aux environs de midi pour en repartir quelques heures plus tard. Il est vrai qu’en tant que chef de gouvernement, président du parlement ou chef d’Etat il n’a pas grand-chose à faire, confiant tâches et besognes aux nombreux conseillers techniques, spéciaux et occultes qui l’entourent, se reposant sur un Premier ministre qui lui aussi s’est fait entourer par une foultitude de conseillers et chargés de mission, qui, lui aussi, compte sur ses nombreux ministres. Mais tout de même ! Président de la République et chef de gouvernement doivent faire montre de plus d’activisme et d’assiduité dans un pays qui n’est pas encore totalement sorti de la crise sécuritaire, politique et institutionnelle. Un pays qui a besoin d’hommes et de femmes à poigne. Or, depuis sa formation le 08 septembre et la réunion de prise de contact du lendemain, il n’y a eu qu’un seul conseil des ministres et, innovation suprême, un conseil de cabinet, mais aucun séminaire gouvernemental. Comme si le président de la République, Ibrahim Boubacar Kéita, et son Premier ministre, Oumar Tatam Ly, sont encore en train de marcher sur les traces de la calamiteuse transition dirigée par Dioncounda Traoré.
Or, même si IBK n’a pas été élu sur la base d’un projet de société, la quasi-totalité des électeurs sont analphabètes pour les uns, n’ont pas eu connaissance du document pour les autres, ce programme de gouvernance existe tout de même. Et même qu’il est basé sur la réconciliation nationale, la paix, la sécurité pour redonner aux Maliens honneur et dignité, sur la relance économique et le développement socioéconomique pour remettre le pays sur les rails. C’est le programme qui répond le mieux aux aspirations du peuple malien et IBK a eu tout le temps et les moyens pour le concocter, étant aux affaires depuis plus de vingt ans.
Le nouveau Président ne doit pas compter sur l’excuse d’un état de grâce. Il doit connaitre le Mali, il doit connaitre les problèmes des Maliens, il doit donc avoir identifié les axes prioritaires d’intervention ayant toujours été là, présent depuis 1992, d’abord aux côtés d’Alpha Oumar Konaré pendant dix ans, et presqu’autant de temps avec le président Amadou Toumani Touré, sans jamais s’exiler et se déconnecter des affaires de la nation, comme certains de ses concurrents les plus prétentieux à la dernière présidentielle, en particulier Soumaïla Cissé ou Cheick Modibo Diarra, longtemps absents du pays. Comptable donc de la gestion, exécutive et législative, de ces deux prédécesseurs élus, on ne comprend pas pourquoi IBK traine encore le pas et ne parvient même pas à tenir régulièrement le conseil des ministres. Alors que tout le monde sait que c’est au cours de cette réunion que les questions les plus cruciales sont débattues, que les décisions les plus importantes sont prises, que les projets de loi sont adoptés, que les cadres et responsables de l’Etat sont nommés, que les charges sont réparties entre les différents départements pour la bonne marche du pays.
Mais l’inertie n’est quand même pas totale quelque peu bousculée par l’ineptie. Comme, par exemple, cette décision de raser les ralentisseurs de vitesse (gendarmes couchés) sur la route de sa résidence de Sébénicoro, des ralentisseurs érigés pour diminuer le nombre des nombreux et mortels accidents de la route causés par les camions-bennes et les « Sotrama », ou la volonté d’un ministre de déplacer le marché de bétail du même quartier.
Sûr que si le président élu pour acquérir une légitimité continue comme ça, il perdra bientôt toute crédibilité.
Cheick TANDINA
Le Mali ne peut se permettre de dormir en ce temps critique.Le pays a besoin d’un leadership clairvoyant,visionnaire et dynamique.
Depuis la fin de la Presidence de Modibo Keita et le changement democratique apporte par Alpha Konare,le pays traine dans la lethargie
imposee par ses allies.Un mot sur ATT.Cet homme entoure par quelques cadres de premier plan a entame l’industrialisation du Mali:
Installation de la premiere grande cimenterie et lancement de l’acierie integree.Ces initiatives etaient suffisantes aux yeux des allies pour le faire partir.Avec une surproduction d’acier en Europe,pourquoi produire l’acier au Mali.Politique de cynisme et d’intrusion dans le futur de nos pays.Cela dit,le Premier Ministre doit deployer un dynamisme pour pallier a certaines defaillances de l’age.68 c’est la jeunesse en Occident.En Afrique c’est l’age de se retirer sous le grand baobab.Un gouvernement petant de toute flamme pour les questions de developpement;des commissions politiques restreintes..
Excellent article! Analyse est LUCIDE et sans parti-pris aucun! Vrai travil journalistique comme nous en manquons tant!
Bravo Tandina!
Bjr,
Je suis de votre avis mr Tandina, le Président IBK ne bénéficiera pas d’état de grâce. Car il est censé être un homme d’expérience qui a une connaissance précise des problèmes du pays. Maintenant je crois qu’il a un problème d’organisation et de méthode et là je le renvoie vers le Président Ouattara de Côte d’Ivoire lorsqu’il a pris le pouvoir dans des conditions difficiles. On n invente pas la roue, il faut savoir s’inspirer des autres seulement.
Bon courage Président.
Salut.
Il pourra difficilement avoir de la discipline dans l’armée malienne et d’une manière générale au Mali. Car les chefs sont incompétents quand un chef est incompétent difficile de le “respecter”. malheureusement c’est le cas dans l’armée. Sur quelle base un militaire aguerri bien formé dans les écoles de guerre et sur les champs de bataille pourra “respecter” un “général en carton ” comme Aya par exemple. Comment Dacko pourra respecter des faux généraux comme Aya, Sinko, Koumaré…..sachant que leur nomination n’a respecté aucun principe militaire. Tout ce qui se passe au Mali depuis la nuit des temps ce n ‘est autre chose que l’INJUSTICE à tous les niveaux. Le plus méritant est rarement récompensé au Mali à sa juste valeur. Tout le monde est prostitué, donc il faut qu’on revienne sur terre et comprendre qu’un malien doit être égal à un malien qu’il soit du nord ou du sud.
cet journaliste ne merite pas d’etre journaliste
Le président I B K a été élu avec prés de 80% des voix , cela n’est pas un hasard.Si la majorité écrasante a fait confiance alors laissons lui le temps non seulement de travailler mais en nous mettant au travail tous ensemble.Le président et son gouvernement sont conscient que les épousailles avec le peuple requièrent des résultats concrets , ils aurons besoins de tous le peuple pour pouvoir relever les défis énormes qui nous attend . Le MALI après 53 ans d’existence n’a pas une vision claire de sa politique (TOUT RESTE A FAIRE ).
AIDONS LES NOUVELLES AUTORITÉS A NOUS AIDES en multipliant les contributions constructives quelques soit la couleur politique que nous avons adopté.
Il faut être stupide pour parler en ce moment d’inertie. Cela ne fait même pas un mois que le président a pris officiellement fonction et on veut qu’en un mois il ait résolu tous les problèmes du Mali. Si certains pensent qu’ils ont une baguette magique pour résoudre les problèmes du Mali, ils n’ont qu’à monter au créneau. Il faut être soit idi.ot, soit stu.pide ou du moins faire preuve de mauvaise foi qu’un président quel qu’il soit aurait résolu tous les problèmes en même pas un mois. Au lieu de faire une fixation sur la soi-disant attitude de fêtard du président, proposez des solutions concrètes. A chaque fois c’est la même rengaine “réputation de bon vivant, de grand fêtard et de jouisseur invétéré”, changez de disque.
Totorino
“Cela ne fait même pas un mois que le président a pris officiellement fonction et on veut qu’en un mois il ait résolu tous les problèmes du Mali.”
Oui, mais ça ne fait un mois que ces problèmes existaient au Mali, et ils ne sont pas tombés sur son bureau le jour de son investiture!!!
Tant la situation au nord que le pourissement interne de nos armées, il en était PARFAITEMENT informé tout au long de sa campagne et même bien avant! Non?
Or, depuis 3 semaines, il n’ a toujours posé aucun acte concret! Discours, déclarations, cérémonies, etc. Rien!
Le seul acte qu’il a posé a été de continuer à cirer les rangers des putschiste avec une inconscience invraisemblable!
“et on veut qu’en un mois il ait résolu tous les problèmes du Mali”
Personne n’a dit ça! On voudrait juste qu’il COMMENCE à les traîter autrement que par des mots! C’est très différent!
Il veut diriger par PROXY. 🙁
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