Punch :A qui profitent les milliards ?

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Le Nord-Mali : une zone de projets par excellence. En effet, depuis que les crises se succèdent dans le septentrion, on assiste à la venue de projets en guise de réponses aux soulèvements, conflits et autres rébellions. Chaque fois que les armes crépitent ou qu’elles menacent de le faire, on trouve un projet et un financement à hauteur de milliards comme par enchantement.

Chaque fois qu’on veut faire taire ceux qui revendiquent des choses au Nord, on trouve un projet ou quelque chose de ce genre. Seulement, servent-ils réellement ceux à qui ils sont destinés ces projets et ces milliards ?

Dès qu’un “petit” chef rebelle menace de regagner le maquis avec quelques désœuvrés, on trouve les moyens de dénicher pour lui une opportunité pouvant apporter quelques millions. Question de lui remplir les poches et l’occuper un instant.

Chaque fois que Iyad, Bahanga, Fagaga, et bien d’autres encore ont manqué de commodités sous la tente, on leur a permis, au détriment des populations, de se “taper” des millions à travers souvent des projets montés de toutes pièces.

Au Nord-Mali, dès qu’un groupe, un sous-groupe d’individus ou une famille (pas toutes, elles sont connues) brandit une petite menace ce sont des milliards, destinés au développement du pays, qui sont dilapidés sans aucun résultat malheureusement.

Les projets, la richesse, ce n’est pas ce qui manque au Nord. Ce qui manque, c’est malheureusement la Paix. Une paix tant recherchée, à coût de milliards, mais pour rien. Et pendant ce temps, les signes extérieurs de richesse – villas cossues, voitures 4X4, embonpoint-, vous narguent de Gao à Kidal, même au-delà.

Le dernier projet en date, tout le monde le sait, c’est le PSPSPN. Un autre projet destiné à consolider la paix au Nord. Mais qui fait déjà parler de lui en terme de gestion : on dit qu’un marché a été attribué dans le cadre de ce projet de gré à gré, contrairement aux textes, sans appel d’offres, à une entreprise dont le patron se trouve en prison dans le cadre de l’affaire dite Air Cocaïne.

Ce n’est pas tout. L’inquiétude commence à gagner les partenaires dans le cadre de ce projet dont le financement n’est encore pas bouclé. Principaux griefs par eux soulevés : la non-implication de toutes les couches ethniques dans le projet et un certain manque de transparence.

En fait, ce que les partenaires disent tout bas et que tout le monde pense tout haut, c’est leur ras-le-bol de l’accaparement par un petit groupe de personnalités de tout ce qui est projet et opportunité dans le Nord.

Et les populations dans tout ça ? Elles continueront à souffrir naturellement.
Moussa Touré

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