C’est le Rassemblement pour le Mali qui a révélé les signes précurseurs de l’animation politique, en perspective de l’élection présidentielle de 2012. En effet, lors d’un entretien accordé à l’Ortm, le président du Rpm, Ibrahim Boubacar Kéita, s’expliquait sur les négociations du parti avec les autres formations politiques.
Sur le même thème, Tiébilé Dramé, président du Parti du Bélier Blanc, à l’occasion d’une conférence qu’il animait à Nioro du Sahel, a fait le récit des tractations concernant le projet de fusion entre l’Adéma-Pasj et le Parena. Si IBK, lors de l’anniversaire du Rpm, recommandait l’union pour que leur parti soit le premier de la classe politique, Dioncounda Traoré, président de la Ruche, lors des différentes sorties du parti, n’a jamais caché l’intention des Abeilles de revenir au pouvoir en 2012. Il faut remarquer le silence de Oumar Ibrahim Touré de l’Urd dont certains avaient prévu le ralliement au Parti pour le développement économique et la solidarité (Pdes).
En fait, le 2ème vice-président de l’Urd, après ses activités politiques au sein du parti qui lui avaient valu une suspension, a réitéré sa volonté de rester à l’Urd. Malgré tout, Soumaïla Cissé, selon nos sources, reste toujours en bonne position de mentor de l’Urd. C’est donc, dans ce contexte qu’est créé le Pdes, issu des flancs du Mouvement citoyen. Ce parti annonce déjà ses ambitions, avec huit ministres en activité, des anciens ministres, des députés et des opérateurs économiques.
En fait, le président du Pdes, Hamed Diané Séméga, avait annoncé qu’il comptait ratisser large. C’était, lors d’une interview qui avait précédé la création du parti : ‘’Tous ceux qui travaillent à l’émergence du nouveau parti savent que nous devons l’édifier sur un socle de légitimité solide : les élus nationaux et locaux du Mouvement Citoyen, auxquels j’ai fait tantôt allusion, en sont l’illustration. Sinon, le parti est ouvert à toutes les Maliennes et à tous les Maliens qui désirent continuer le combat politique autour des idéaux et des valeurs qu’incarne le Président ATT ‘’, avait-il affirmé.
C’est sûrement cette volonté de large rassemblement que commence à redouter la classe politique. Toutefois, malgré son potentiel, le Pdes gagnerait à tempérer ses ardeurs et à mieux appréhender les méandres du paysage politique. Puisqu’en défiant ouvertement la classe politique, par l’exhibition de la fortune de certains de ses cadres, le Pdes risque de prendre du plomb dans l’aile, d’autant plus que l’Adp et l’opposition, à l’Assemblée nationale, pourraient prendre l’initiative d’une motion de censure qui n’épargnerait pas le gouvernement.
Moussa Mara, mentor de Yelema, a quitté la situation d’Indépendant et sera, ce soir, sur la scène politique, au Palais de la Culture, lors de l’ouverture du congrès de son parti. Il a, conformément à la logique de conquête du pouvoir de tout parti politique, déclaré ouvertement ses ambitions pour l’élection présidentielle de 2012. Concernant les Indépendants, Cheik Modibo Diarra et Soumana Sacko, le premier a publiquement déclaré son intention ferme de briguer le fauteuil présidentiel et le second, effectue régulièrement des démarches qui révèlent, aussi, l’évidence de sa future candidature. Toutes choses qui, avec autant de leaders, présagent d’une animation politique qui ne ressemblera sûrement pas à celle de 2007.
C’est donc dire que l’élection présidentielle de 2012, dans la règle des pays de démocratie républicaine, s’annonce déjà âpre et très disputée, à cause de toutes les incertitudes créées par la nouvelle configuration du paysage politique.
Baba Dembélé