Le Président Dioncounda Traoré a, dans une interview accordée à nos confrères de RFI, assuré que le Mali peut négocier avec le MNLA s’il dépose les armes et renonce à ses velléités d’indépendance. S’il revient à des revendications républicaines sûrement. Il affirme dans la même interview que Ansardine s’est disqualifiée après tous les crimes commis. Et que les mouvements du Gandaizo et Gandakoye sont (ou font) du folklore (sic).
En fait, le Président semblait être dans la logique de son allié français qui maîtrise peu ou prou la réalité du landerneau sociopolitique du Mali. Il n’est donc pas superfétatoire de rappeler à nos plus hautes autorités qu’il y a des pièges dans lesquels elles ne peuvent tomber au risque de refaire le lit à d’autres rebellions avec les conséquences qu’on ne nous pardonnerait plus. C’est vrai que la force du MNLA est la communication qui est aussi la faiblesse de nos autorités. Mais elle est un atout surtout en ces temps de conflits où l’information est très souvent le nerf de la guerre. Mais qu’à cela ne tienne, le Président de la République P.I ne doit pas se tromper d’approche. Il ne doit pas conforter les premiers assaillants et agresseurs de notre pays car on ne peut oublier que tout est parti du MNLA en janvier dernier. Et le MNLA a fait chorus avec Ansardine et le MUJAO jusqu’au jour où il a perdu le conflit de leadership dans les régions occupées.
Quand on y ajoute que le MNLA est constitué d’une infime minorité de Touaregs du Mali, comment et pourquoi donc frustrer la majorité des Touaregs maliens en négociant avec ceux qui ont pris les armes contre leurs compatriotes s’ils n’ont pas fait souffrir le martyr à leurs frères ? Il est plutôt de l’intérêt de tous de conforter la proposition gofernementale contenue dans la feuille de route : la Commission Nationale de Réconciliation et de Dialogue. Elle seule est capable de restaurer le dialogue inter et intra-communautaires entre toutes les communautés du Mali. Le vrai gage contre les exactions, les représailles vengeresses et autres. Tous les maliens y gagnent.
Mahamane Hamèye CISSE