Les transporteurs en ont marre. Ils ont donné leur 1er avertissement mardi dernier en faisant du ‘’nous pas bouger’’, au grand dam des usagers urbains et interurbains. Coïncidence : même ceux qui voulaient prendre l’air sont restés bloqués à terre, à cause des travaux en cours à l’aéroport de Bamako – Sénou.
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La bonne médiation de l’Untm a été notée : les responsables de la centrale avaient rencontré le Premier ministre Modibo Sidibé après sa nomination et, dans la plus grande courtoisie, ils s’étaient quittés avec des promesses de part et d’autre. De même, le dialogue entre le ministère des Transports et les transporteurs a plutôt été salutaire puisqu’ils ont décidé de fumer le calumet de la paix.
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En revanche, l’accusée principale, la police, est accablée de tous les maux. Pour les transporteurs, ‘’les poulets empêchent de tourner en rond, et ne se lassent pas de les racketter, comme pour confirmer la réputation du Mali, classé dernier des pays en matière de fluidité de corridor routier’’, rappellent-ils urbi et orbi.
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Les policiers vont-ils pour autant mettre la pédale douce ? Rien n’est moins sûr, puisque, de leur côté, ils avancent des arguments plutôt sérieux : ‘’Tié ! Les chauffards vont-ils nous indiquer des règles de civisme alors qu’ils brûlent les feux rouges à longueur de journée et sont assis dans des véhicules du temps de Mathusalem ! D’ailleurs la plupart d’entre eux n’ont pas de papiers en règle ! ‘’
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Qui est donc coupable d’incivisme ? Les torts sont-ils à partager ? Le débat est ouvert. Pour l’heure, les différents partenaires semblent avoir opté pour la paix…en attendant de voir, disent les transporteurs ! En attendant quoi ? La police sera toujours sur la route et sera encore appelée à veiller à la régularité des papiers et véhicules des chauffeurs et à leur bonne conduite. Sur ce point, ils ne transgressent pas la loi. Les transporteurs veulent conduire les passagers à bon port dans de bonnes conditions et sans racket…Précisons sans racket permanent puisqu’ils seront, quel que soit alpha, contraints de lâcher du lest et de donner…un peu. C’est l’excès qui nuit. C’est vrai que notre pays n’est pas bien classé sur la fluidité de son cordon routier mais nous avons aussi de terribles chauffards. Donc, c’est presque du pareil au même et Siaka Diakité et consorts ont tout à fait raison de négocier. En attendant quoi ?
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Crise à l’enseignement supérieur
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Silence coupable de la société civile et de la classe politique
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Au moment où les étudiants d’autres universités à travers le monde s’apprêtent à reprendre le chemin des amphis, ceux du Mali ne connaissent pas toujours leur sort pour la simple raison que leurs professeurs retiennent les notes depuis le 21 juillet dernier. Une situation qui laisse apparemment de marbre société civile et classe politique maliennes.
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S’achemine-t-on vers une année blanche dans les différentes facultés de l’Université de Bamako ? Que ferait le Syndicat national de l’enseignement supérieur au cas où le gouvernement ne satisfait pas ses doléances ? Continuer à retenir les notes ?
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Autant de questions qui demeurent sans réponse mais, ce qui est certain, au moment où les étudiants d’autres universités à travers le monde s’apprêtent à reprendre le chemin des amphis, ceux du Mali ne savent pas à quel saint se vouer pour la simple raison que leurs professeurs retiennent leurs notes depuis le 21 juillet dernier.
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Devant une situation aussi grave, la société civile malienne habituellement prompte à monter au créneau pour dénoncer tel fait ou soutenir telle cause, garde un silence coupable. Cette attitude des organisations de la société civile demeure inquiétante.
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Et pourtant, ce n’est pas faute d’information. Depuis quelques jours, elles savent que le Syndicat national de l’enseignement est en colère contre le gouvernement.
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Ainsi pour protester, Dr Mallé et ses camarades ont décidé de prendre en otage les notes des examens de fin d’année.
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Aucune organisation de la société civile n’a levé le petit doigt pour faire une quelconque déclaration appelant les deux parties à faire preuve de mesure. En d’autres circonstances, elles auraient pondu des communiqués comme elles savent si bien le faire. Quid des partis politiques ? Dans les états-majors, on semble ignorer superbement ce problème. Dans ce pays, on a la mauvaise habitude de laisser les situations s’empirer. On se rappelle que c’est une situation du genre qui avait conduit les étudiants de la Faculté des lettres, langues, arts et sciences humaines à une année blanche entre 2000 et 2001.
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Chiaka Doumbia
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