Parenthèse ! Entre la Présidence de l'Uemoa et celle du Mali : Soumaïla Cissé veut le beurre et l'argent du beurre

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Entre son poste de président de la Commission de l’Uemoa et celui de président du Mali, " l’enfant de Niafunké " ne sait plus que choisir. Ses amis politiques ont longtemps voulu, réclamé, exigé- en vain -sa présence à Bamako, en vue de s’occuper exclusivement de sa campagne. Mais "Soumi", l’ancien ministre des Finances d’Alpha (pendant sept ans, s’il vous plaît !), préfère aller au bout de son juteux mandat.

 Duel est le scenario idéal pour succéder à ATT en 2012 ? IBK ? Ou Soumaïla Cissé, qui avait réussi l’extraordinaire "prouesse" d’aller à un second tour contre le Général ? Réponse d’un cadre bon teint du Parena, le parti du bélier blanc :

– «Je crois que l’Adema a eu peur de nous, parce que tout le monde nous connaît ici au Mali. Notre passé de combattant ne nous sert pas évidemment à toutes les occasions. Ils savent qu’après une telle fusion, l’Adema présenterait  forcément  un nouveau visage, c’est-à-dire qu’elle  ne serait plus cette formation amorphe, timorée comme celle qui s’offre aujourd’hui  aux yeux d’une opinion médusée et incrédule. Une fusion Adema-Parena-Rpm allait nous permettre d’aller rapidement vers un scenario de rêve  en 2012. IBK serait le candidat officiel de l’union et, une fois élu, il aurait naturellement choisi Tiéblé Dramé comme ”Premier ministre”».

-Mais, dans votre analyse, vous semblez ignorer superbement la capacité de manœuvre ou de nuisance du président Alpha….

   «Je vous dis franchement ceci : Si 2002 était à refaire, je pense en mon âme et conscience qu’il n’aurait jamais fait le même choix. Tout le monde pensait que le candidat logique, naturel du parti Adema était IBK. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si Alpha l’a maintenu – contre vents et marées—à son poste de Premier ministre pendant six ans. Mais comme vous le savez, c’est pour des petits calculs mesquins, piteusement politiciens que Alpha s’est séparé de lui.»

Idées ”manipulatrices” de Boubèye Maïga !

– Mais, vous n’êtes pas sans savoir aussi qu’une certaine presse continue de véhiculer l’idée que le président Alpha a " la rancune tenace " et qu’il compte s’impliquer personnellement dans le choix du futur candidat de l’Adema.

  Ne vous fiez surtout pas aux idées ”manipulatrices” d’un Boubèye Maïga. Alpha est quasiment hors-jeu. Pressentant ce scénario -catastrophe, Alpha aurait- il pris les devants en faisant secrètement capoter cette hypothétique fusion ? C’est l’histoire qui nous le dira. Une chose est claire, Personne ne peut contre le destin. En ce qui me concerne, je continuerai à penser qu’IBK est le meilleur Candidat pour 2012. 

– Quid de Soumaïla Cissé, patron de l’Urd ? 

        Il trouvera toujours Alpha sur son chemin " lâche en guise de  conclusion ce cadre frustré, dépité, parce que persuadé, que depuis l’invention du funeste concept de " Ministre citoyen ", par Alpha Oumar Konaré (dans la fameuse affaire Me Boubacar karamoko Coulibaly contre sa formation de base, le PDP,) le processus démocratique de notre pays n’a jamais retrouvé son cheminement normal.

– " L’univers politique est plein de tous les conflits, de tous les désirs de puissance, de toutes les haines, de tous les appétits insatiables de pouvoir ".

Soumaïla Président ?

Les inconditionnels de Soumaïla Cissé 2012, connaissent sans doute cette formule par cœur. C’est pourquoi, les "peaux de banane" que les adversaires du parti sont prêts à lancer sous leurs pieds ne leur font pas peur. Du coup, ils ne se privent  guère de "petites phrases" parfois assassines, pour dire que le "boss" représente à leurs yeux le "meilleur candidat du pays pour 2012". En effet, les qualités qui plaident en faveur de sa candidature sont, à nulle autre, pareilles dans les autres états -majors politiques. Soumaïla Président ? Ce n’est plus qu’une question de temps, il ne lui reste plus qu’à trouver le meilleur "casting" pour une campagne à l’Américaine, comme ce qu’il avait magistralement réussi en 2002.

Extrême  rivalité entre l’Adema et l’Urd !

Au sein de l’Urd, un cadre très décontenancé tempère néanmoins cet optimisme béat de ses militants. " C’est pendant les dernières élections municipales  que j’ai pu mesurer l’extrême rivalité qui existe entre l’Adema et l’Urd. Quand nous avons manifesté notre volonté réelle de faire alliance avec certains poulains de Dioncounda, ceux-ci ont catégoriquement refusé notre main tendue. Nous avons tout fait pour faire infléchir leur position, mais rien n’y fit. C’est alors que j’ai pu mesurer de l’intérieur que les campagnes pour 2012 ne laisseront aucun cadeau à Soumaïla. Ce refus manifeste préfigure en réalité la nature de vives hostilités à venir ". La tâche s’annonce tellement rude pour cette "cette tête bien faite" que sa campagne prendra inexorablement des allures de course d’obstacles. Tant et si bien que pour redynamiser ses structures, créer un véritable état-major de campagne, c’est-à-dire mettre en mouvement une " équipe qui gagne ", le président du parti doit avoir le courage d’organiser un congrès extraordinaire en vue donc d’un  meilleur  partage des rôles entre les principales "tendances" dissimulées au sein de cette formation. Mais sur cette question éminemment sensible, un cadre du parti avertit : « Cela mettra inévitablement notre parti en lambeaux, le hic dans tout ça, c’est que la déchirure commencera d’abord dans les familles des principaux dirigeants du parti.

" Soumaïla en est-il conscient ? Oui, répond sans sourciller mon " intrépide " interlocuteur (je préfère taire son nom) dont l’analyse au vitriol est essentiellement dirigée contre la gestion téléguidée d’un parti confié —et c’est cela le comble- à " un homme qui a son avenir derrière lui ".

Le talon d’Achille de l’Urd  et Soumaïla de faire attention !

Le poste de secrétaire général, une cheville ouvrière dans d’autres écuries reste paradoxalement le principal talon d’Achille de cette formation.

« Lors des dernières élections municipales, ce Monsieur a toujours répondu aux abonnés absents. Toutes les communes étaient laissées à elles- mêmes. Pas la moindre visite de terrain pour galvaniser ses troupes en vue d’engranger des résultats plus confortables. Mais l’homme est si puissant qu’il conserve toujours des relations très " intimistes " avec le président» note encore avec un certain regret ce cadre – lambda sous couvert de l’anonymat.

 Mais en réalité, que faut-il penser de tout çà ? Les esprits malins diront que nous ne sommes pas encore aux présidentielles. Mais tous ces petits détails n’ont-ils pas pour autant leur importance ? Quand ils n’ont pas seulement pour but de dire à Soumaïla de faire attention, pour éviter —comme l’écrivait Hegel – "ce spectacle effrayant et prodigieux de voir un énorme génie se détruire lui-même. Car, c’est la chose la plus tragique qui soit ".

Bacary Camara

 

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