Populations en colère, syndicats sur les dents, hausse des prix des denrées de première nécessité, Administration gangrenée par la corruption, caisse de l’Etat vidées par les détournements de fonds publics, menaces sur la liberté de presse et d’expression… Notre pays sombre, peu à peu, dans le chaos.rn
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Partout, la colère. Partout, la déception. Colère contre un gouvernement, resté sourd, à la misère du peuple. Déception, ensuite, de millions de maliens qui, chaque jour qui passe, voit leur pays s’enfoncer dans une crise, sans précédent. Sur le front social, le mercure ne cesse de monter. Les populations sont en rogne, à cause de la hausse des prix des denrées de première nécessité. Et la centrale syndicale, lasse d’être tournée en bourrique par le gouvernement, menace de décréter une grève de 72 heures. Et, au besoin, une grève illimitée pour faire aboutir ses revendications.
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Car partout, règnent la miserè, la pauvreté. Nombreuses sont les familles, qui peinent à s’offrir trois repas par jour. Dans certains quartiers de notre capitale, l’eau et l’électricité restent un luxe pour des milliers de famille.
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Les prix des denrées de première nécessité sont hors de portée. Même pour les couches moyennes. Encore moins, les couches défavorisées, dont le nombre ne cesse de se multiplier.
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Estimé à 6,4% en 2002, le taux de croissance économique est retombé à 5,9% en 2007. Quant au SMIC, il est de 28 000 cFA, contre 50 000 cFA au Burkina Faso voisin. Tout un symbole, celui d’« un Mali qui gagne ».
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Le chômage des jeunes n’est plus chronique, mais endémique. Avec ou sans diplômes, ils sont des milliers, voire des millions à se tourner les pouces, toute la journée. La liberté de presse et la liberté d’expression sont, désormais, entre parenthèses. La justice est, selon la célèbre formule du Garde des « Sots », « indépendante de tout, sauf de l’argent sale ».
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Dans nos cours et tribunaux, tout se passe selon la fable de la Fontaine : selon que vous soyez riche ou pauvre, les jugements des tribunaux vous rendront blanc ou noir.
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Bref seize ans après la révolution de mars 1991, qui a été jeté les bases du Mali « démocratique », le plus envié d’Afrique, notre pays tire, désormais, le Diable par les poils de la queue.
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Tous les acquis démocratiques et économiques ont été remis en cause, par une poignée des « bouffecrates », tapis dans les cercles du pouvoir.
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« Le Mali qui gagne » a perdu
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Pourtant, dans son bilan d’activités du second semestre 2007, le gouvernement affiche sa satisfaction.
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Satisfaction, qui se lit sur les visages des Ministres, devenus à l’occasion, les portes -voix de leur maître.
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Rendu public, il y a quelques jours, le rapport d’activités du gouvernement présente un bilan élogieux : 30 milliards cFA d’accords de prêts signés avec la BADEA, 200 producteurs agricoles équipés en matériels agricoles, 9000 Km de route entretenus etc.…
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Dans le domaine de la lutte contre la pauvreté, les activités du gouvernement s’inscrivent dans « le cadre stratégique de lutte contre la pauvreté, de la prévention économique et sociale », note le rapport.
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Mais sur le terrain, ces belles phrases sonnent creux. Jamais la misère n’a été, aussi, grande. Jamais, nos gouvernements n’ont été, aussi, impopulaires. Résultat : l’Etat est en mal de crédibilité, au sein de la population. Le gouvernement, lui, a perdu de sa superbe.
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Comme un bateau ivre, il navigue à vue, colmatant les brèches au gré des vagues.
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En un mot comme en cent, notre pays semble aller à vau-l’eau. Requiem !
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« On ne doit avoir ni amour, ni haine pour les hommes qui gouvernent. On ne leur doit que les sentiments qu’on a pour son cocher : il conduit bien ou il conduit mal. Voilà tout », a dit Alfred de Vigny.
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