Et si on se dit la vérité : Le pouvoir exécutif indifférent à la pagaille qui gagne l’administration

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Le Président IBK avec le premier ministre Modibo Keita

maliweb.net Un directeur qui arrive au service quasiment à l’heure de la pause ; des agents qui se regroupent chez la secrétaire du chef absent causant de tout et de rien ; une cour toujours bondée d’eau, car transformée par les chauffeurs en lavage autos, des bureaux où l’on mange comme si l’on est dans un restaurant. Voilà le spectacle désolant que donne à voir notre administration ; une administration au service du citoyen mais qui, par la faute de certains chefs inconscients et incapables de s’assumer est entrain de s’éloigner de toutes les valeurs qui la caractérisaient avant.

Ce n’est un secret pour personne : notre administration publique (à voir simplement ce qui se passe dans certains services) a besoin de plus d’ordre, et surtout que l’on revienne sur l’application du règlement intérieur censé imposer une certaine discipline au sein du service administratif. Ce qui interpelle en tout premier lieu le chef de service, le directeur, directeur général ou que sais-je encore. Comment exiger du personnel un comportement responsable au bureau ? Comment discipliner la secrétaire pour qui tous les arguments sont bons pour s’absenter (aller faire acte de présence à un mariage, à un baptême, aller faire des bénédictions à une amie qui vient d’acheter une nouvelle voiture…) ? Comment imposer aux agents le respect envers le bien public….si le directeur, lui-même, ne donne pas le bon exemple, si en tant que chef il admet que sa propre épouse entretienne son commerce de gingembre à partir de ses deux, trois voir ses quatre congélateurs branchés 24h/24 au bureau ? Oui !

Face à certaines choses qui se passent actuellement au sein de notre administration malienne l’on pose la question si c’est toujours la même administration d’il y a 30 ans, voir 40 ans ; un passé si loin et si proche pendant lequel le respect du bien de l’Etat, la rigueur dans le travail et surtout le résultat étaient les maîtres mots au sein de l’administration d’Etat.

Aujourd’hui, c’est donc une lapalissade que dire que notre administration va mal, sinon très mal ; vu tout le désordre, la pagaille et la chienlit qui y sévissent et qui sont à la limite tolérés par ceux-là même qui ont la responsabilité de veiller au respect et à la bonne image du service public.

La situation peut-elle changer?

Seul la fermeté du pouvoir public peut remédier à cette dégradation avancée de l’image de notre administration où, convenons-en, certains seuils sont franchis. Il suffit de voir tous ces jeunes vendeurs ambulants, les bras chargés d’articles divers, rentrant et sortant des bureaux sans personne pour leur imposer une limite à ne pas dépasser par respect pour le service ; Que dire de ces femmes Bozos, portant sur la tête de grosses tasses remplies de poissons frais qu’elles vont proposer au chef assis derrière son bureau, avec tout ce que la simple odeur d’une telle marchandise (le poisson frais) occasionne comme nuisance. Et ces «Gorobinés» (grandes dames) parfumées avec les parfums achetés à prix d’or et  qui n’ont d’autre activité que de passer de bureau en bureau pour voir le patron. Elles arrivent généralement sans rendez-vous, mais peuvent prendre le directeur en otage plusieurs heures, imposant un véritable supplice aux usagers venus pour le traitement de leurs dossiers. Inutile d’insister sur les conséquences du passage de ces visiteuses opportunistes sur le rythme de travail et les deniers de la structure….

Outre la lutte contre la corruption et la délinquance financière, la dilapidation des ressources publiques, la lutte contre la fraude, le chef de l’Etat, Ibrahim Boubacar Kéïta, avait également promis de remettre l’administration malienne au travail en lui donnant ses lettres de noblesse. Mais le constat est aujourd’hui là : à plus de la moitié de son mandat, IBK n’a encore rien entrepris dans ce sens. Il n’y a, en effet, rien qui permette de voir une «renaissance» de l’administration malienne gangrenée hier comme aujourd’hui par les mêmes maux.

Papa Sow / maliweb.net

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22 COMMENTAIRES

  1. Depuis que celui qui fait le thé entre comme il veut a tous les niveaux voila d’ou est parti le mal!.

  2. Concernant la campagne de sensibilisation, il faut noter qu’elle est encore à ses débuts puisque la page a tout juste un mois d’activité. Néanmoins, nous avons commencé par deux points majeurs qui sont : dénoncer toutes les formes de pollution sonore ou environnementale et lutter contre le mauvais stationnement pour lequel nous avons imprimé des autocollants qui peuvent être enlevés facilement, mais qui rappellent au conducteur mal garé qu’il s’agit d’un acte d’incivilité

  3. La lutte contre l’incivisme passe par une phase de communication : il s’agit de bien fixer les règles à respecter et de responsabiliser chacun.

  4. Pour favoriser l’application de toute bonne mésure, Les missions de la brigade de l’environnement seront renforcéesdans la mise en place du respect des loi .

  5. Pour lutter contre l’incivisme il faut aussi favoriser des opérations interservices quotidiennes (police municipale, service hygiène et santé, propreté urbaine)et la mises en place pour lutter contre la mendicité agressive et nettoyer les lieux salis

  6. Une réorganisation complète des services de l’état , avec notamment un redéploiement dans tous les quartiers, a permis d’intensifier la répression envers les auteurs d’incivilités.

  7. Je pense que pour résoudre l’incivisme il faut imposer le respect car On ne respecte pas un supérieur uniquement ni même d’abord (voire pas du tout) parce qu’on dépend de lui et qu’on le craint mais parce qu’on lui reconnaît une valeur et c’est cette valeur qu’il faut promouvoir en premier lieu pour le bien de notre société et le respect de nos institutions.

  8. Pour l’application de toute bonne mesure on doit pouvoir frapper fort pour donner l’exemple et dire aux autres ce qu’ils encourent en cas de désobéissance aux prescriptions étatiques. Il est vraiment inadmissible que des certaines personnes (parce que comme le mentionne l’article des personnes sont encore conscientes du rôle qui est le leur) qui sont censées être là pour nous servir se comportent de la sorte. Il y a pleins de diplômés qui attendent sur le carreau. Il faut procéder à quelques renvois pour que les autres se ressaisissent.

  9. “Le bon sens est la chose du monde ma mieux partagée” René Descartes.
    Mais mes concitoyens semblent vraiment en manquer de plus en plus.
    Lorsque l’état prends des décisions c’est pour notre propre bien-être et nous devons le respecter. Aussi quand nous sommes responsable de la vie d’une institution ou prestataire de biens et services nous nous devons de bien la remplir.

  10. Les citoyens sont obligés de respecter les lois afin de permettre une vie en société organisée et d’éviter le développement de la loi “du plus fort”. On serait alors dans une situation proche d’une véritable anarchie, chacun agissant selon son bon plaisir, sans souci de la règle commune. L’obligation pour tous les citoyens de respecter les lois est la meilleure assurance que la liberté, les droits et la sécurité de chacun d’eux soient garantis de manière effective.

  11. Cette indifférence n’est pas au niveau du gouvernement mais plutôt au niveau des travailleurs.Il faut que ces derniers font leur travail avec beaucoup de professionnalisme et de rigueur dans le respect des règlements intérieurs des administrations

  12. Le gouvernement fait ce qu’il a à faire dans ce domaine.Mais Ce sont les chefs de service qui sont souvent négligents face à ces manquements de leurs administrés.Je pense que cela doit changer impérativement.

  13. je pense que ce problème n’est qu’un problème d’incivisme.Il faut inculquer aux citoyens maliens les notions de civisme pour en finir avec ces comportements qui n’honorent pas notre administration.

  14. Le pouvoir exécutif n’est pas du tout indifférent à cette pagaillle.Ce désordre est lié exclusivement à la mentalité du non respect des lois du malien.Pour en finir avec ce problème il faut donc que le malien change de mentalité.

  15. Certains affirment même que le Mali se trouve en tête de peloton des pays indisciplinés avec des comportements imaginables et incivisme notoire.Le non respects des règlements administratifs est un problème de mentalité

  16. Nous ne savons plus que faire des services et administrations. Les agents de ces lieux ne fassent pas exactement leur travail ou peut-être qu’ils sont payés pour rendre la vie difficile aux citoyens. On ne reconnait plus les services des points de vente et des cabinets de conseils de toutes sortes.

  17. Quand on doit se rendre dans les services maliens, on prend toute la journée. Il n’y a pas de contrôle ni rien. Les agents sont laissé à eux-même. Les visiteurs sont perdus et ne savent pas quoi de faire de leur problème. On se sent plus dans une loterie, dans nos services, que dans des lieux de travail.

  18. Les administrations sont devenues des lieux de passe temps. Les agents passent plus de temps à jouer, à se maquiller, à parler de leur femme et homme que de faire leur travail qui est de rendre services aux citoyens qui en ont besoin.

  19. Les services sont transformés en des lieux de causerie. Les agents passent toute la journée à jouer aux jeux et écouter de la musique comme on le fait dans un maquis. On ne peut pas se plaindre de cette pratique au risque de ne pas se voir privé de ces services.

  20. Il n’y a pas de sérieux dans l’Administration malienne. Les agents font ce qu’ils veulent. Il n’y a pas de ponctualité. Ils viennent tous en retard et partent tous avant l’heure. On dirait des cafétérias, dans nos services.

  21. Cette pratique dans l’Administration est la faute à tous les citoyens de ce pays. Ce sont nous mêmes qui ont des parents dans des services différents et que nous poussons à l’incivisme. Sinon les services ne doivent pas être des lieux de vente ou de rendez-vous familiaux. Malheureusement que c’est le cas au Mali.

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