Le refus de l’Imam Mahmoud Dicko de prendre les cinquante millions offerts par le gouvernement pour l’organisation du meeting fait grand bruit et prend les allures d’une affaire d’Etat.
En l’espace de vingt-quatre heures, l’exécutif a produit deux communiqués pour tenter de se justifier. Le Premier ministre s’est également défendu le dimanche lors d’une rencontre organisée par les cadres de la plateforme «Ensemble pour le Mali».
L’exécutif ne semble non seulement pas apprécier le refus mais aussi la manière de l’Imam. Celui-ci l’a fait devant les caméras de télévision. La question est moins de savoir si le président du Haut conseil islamique a tort ou raison de renoncer à l’argent.
Seulement, on ne peut pas s’empêcher de poser un certain nombre de questions. Est-ce que le Haut conseil islamique avait-t-il exprimé un besoin ? La réponse est négative, selon son président. Alors pourquoi avoir donné de l’argent à quelqu’un qui n’est pas demandeur ? Pourquoi avoir remis de l’argent au domicile de l’Imam Dicko à Baco-Djicoroni ACI, quand on sait que le siège du Haut conseil islamique se trouve à Hamdallaye ACI 2000 ? L’Institution n’a-t-elle pas un compte bancaire ? Est-ce que les règles de procédures budgétaires permettent le décaissement en espèces d’une somme aussi colossale ?
En attendant les réponses à ces questions, la bonne foi du gouvernement saurait difficilement prospérer. Lui qui ne cesse de se justifier, comme s’il se reprochait quelque chose. En tout cas, les différentes sorties du gouvernement ne sont pour le moment guère rassurantes.
Abdrahamane SISSOKO
Source : Le Wagadu