Choguel Maïga, ça ne se discute pas, est la personnalité de la semaine. Le tout nouveau Premier ministre nommé par le président de transition, Assimi Goïta, sur proposition du M5-RFP, est en pleine consultation pour former un gouvernement inclusif, comme réclamé par son patron et la communauté internationale. Mais l’activisme de ses nombreux soutiens sur les réseaux sociaux cache mal une certaine frustration qui traverse le M5-RFP où la désignation de Choguel ne fait pas l’unanimité. En plus, tous ses dirigeants de mouvements et partis politiques qui se sont empressés de le féliciter, avec tambours et trompettes, c’est une façon de lui dire : “Je suis là, ne m’oublie pas”. Ne pouvant satisfaire tout le monde, il se mettra certainement sur le dos de grosses pointures de l’arène politique car aimer le Mali c’est une chose, mais aussi remplir ses poches et bénéficier de largesses et prébendes de l’Etat, c’en est une autre.
Jeamille Bittar
Aux côtés de Choguel Maïga, Jeamille Bittar s’est mis au-devant de la scène, devenu subitement très actif, trop actif même au sein du M5-RFP. Au point que les gens se demandent ce qu’il cherche réellement, le connaissant comme débordant d’ambitions. En tout cas, ce n’est pas un poste de ministre dans le gouvernement de Choguel qui le fait bouger car il aurait déjà affirmé ne pas être intéressé. Certainement qu’il profite de l’effervescence politique de ces derniers jours pour se repositionner et amener les Maliens à se rappeler de lui comme un acteur majeur de la scène politique. De ce point de vue, il a réussi et a même prouvé sa capacité à jouer les bons offices et transformer son image. En effet, il se présente désormais comme pouvant jouer le rôle d’une aiguille pour recoudre les liens. Ce qui est fondamental dans notre société
.En baisse :
L’OCLEI
L’Office central de lutte contre l’enrichissement illicite (Oclei) n’est que l’ombre de lui-même. Harcelé de toutes parts par des lobbies, y compris ceux de hauts fonctionnaires véreux qui ne veulent pas en entendre parler, l’Oclei sombre malheureusement dans une léthargie qui fait sourire ses détracteurs. La violation du principe de la présomption d’innocence par les procédures de l’Oclei est le cheval de bataille de la centrale syndicale Untm. Même si c”est un prétexte qui cache d’autres motivations, l’Untm tient actuellement le bon bout depuis que Chérif Ousmane Madani Haïdara a déclaré dans son prêche de Maouloud qu’un responsable d’une structure chargée de lutter contre la corruption et l’enrichissement illicite lui a remis une liste de personnalités que ses services auraient épinglées. Tous les regards se tournent vers l’Oclei. Une violation du secret professionnel et aussi une violation du principe de la présomption d’innocence.
La DGCC
A qui sert finalement la DGCC ? Cette question taraude aujourd’hui l’esprit des Maliens qui ne comprennent pas cette jungle dans laquelle se trouvent projetés les prix des denrées de première nécessité. Chaque commerçant y va de sa
hausse, impunément. Le plus cocasse est que pour une même denrée, différents prix peuvent être relevés, selon le quartier de Bamako où l’on se trouve. Les populations croulent sous le poids de cette hausse de prix et attention à la frustration qui s’accumule. Il y a donc une grenade de mécontentement que les autorités doivent dégoupiller avant explosion car comme le disent nos parents de l’Afrique centrale : “Ventre qui a faim n’a point d’oreille”.
Jusqu’où :
Le procureur de la commune IV
Jusqu’où ira le procureur de la commune IV qui est devenu actuellement le cauchemar des malfaiteurs sur les réseaux sociaux ?
La nature ayant horreur du vide, il fallait quelqu’un pour au moins rappeler que, les réseaux sociaux, ce n’est la jungle.
Raison pour laquelle il bénéficie d’un soutien populaire. Mais en même temps, les gens sont inquiets et se posent des questions dont celle-ci : jusqu’où peut-il aller dans sa croisade contre les cybercriminels ?
Cette question a son peson d’or car l’on se demande s’il n’est pas isolé dans ce combat qui devait pourtant sonner la mobilisation générale tant au niveau des autorités judiciaires et administratives que des forces de sécurité parce que les réseaux sociaux sont devenus une zone de non-droit ou n’importe quel zéro peut se présenter en Zorro.
Wanted :
Le commandant Baba Cissé
Mais où est donc passé le commandant Baba Cissé ? Projeté sous les feux de l’actualité comme porte-parole du vice-président Assimi Goïta pour annoncer le limogeage du désormais ex-président Bah N’Daw et son Premier ministre, Mocat Ouane, il a marqué les esprits. Mais tout d’un coup, patatras ! Inaccessible. Aucun journaliste ne parvient plus à le joindre. Même ses amis d’antan ! Chacun y va alors de ses suppositions et supputations lorsqu’il disparaît tout d’un coup, laissant la place, lors des sorties médiatiques, à son collègue directeur de Cabinet du vice-président d’alors, devenu président, colonel Assimi Goïta.
Puisque nous apprenons qu’il est toujours aux côtés du président de transition, espérons qu’il s’agit tout simplement d’un petit réaménagement de palais qui remet le commandant Baba Cissé dans l’anonymat où il sait être très efficace, comme il a démontré lorsqu’il était chef du centre de communication du ministère de la Sécurité.