Ouaga ! Alger ! Rabat ! Bamako ! Mopti ! Kidal ! Où allons-nous pour engager des négociations inclusives visant à trouver une solution définitive et durable à l’épineux problème du nord ? L’Accord de Ouagadougou qui a permis la tenue des élections législatives sur l’ensemble du territoire national a été signé dans la capitale du Faso par le gouvernement de transition et les groupes armés, en l’occurrence le Mnla et le Hcua sous l’égide du Président burkinabé, Blaise Compaoré.
L’attention bienveillante, dont Ouagadougou bénéficiait auprès des autorités de transition, semble un peu s’estomper. Visant à lui faire passer comme l’ennemi juré du peuple malien, les attaques sous-marines, dirigées contre le médiateur de la Cedeao, le président du Faso n’instaurent pas le climat de confiance dans les relations entre Ouaga et Bamako. Or, même confronté à une situation interne difficile, le Président du Faso dispose encore des cartes en main.
Même si l’Algérie a toujours été de mauvaise foi dans la gestion du dossier du nord, force est d’avouer qu’elle demeure incontournable. La récente dissidence au sein du mouvement raciste dénommé le Mnla porte la marque des services de renseignements algériens qui continuent de protéger de nombreux responsables du mouvement islamiste d’Iyad Ag Agaly.
A l’image d’Ansardine ou du nouveau mouvement de l’ex-député de Bourem, les généraux algériens qui tirent les ficelles du pouvoir sont prêts encore à porter sur les fonts baptismaux de nombreux autres mouvements fantoches afin de maintenir son influence sur un dossier qui s’est internationalisé à leur grand dam. Le renforcement de l’axe Bamako-Rabat et la présence des forces françaises sont deux facteurs qui aiguisent davantage l’appétit d’un pouvoir algérien secoué par une guerre de clans dont l’issue est difficile à prédire.
La récente réception officielle du leader du Mnla par le roi du Maroc (ils sont rares les pays qui ont reçu de cette façon officielle les leaders du Mnla, même la France considérée à tort ou à raison comme le parrain du Mnla ne l’a pas fait ainsi) suffisait à alimenter les spéculations sur les intentions réelles de ce pays. De nombreux observateurs voient là un chemin d’exporter chez nous les rivalités de ces frères ennemis.
A Bamako, les traîtres à la patrie déclarent ne pas se sentir en sécurité, en dépit de la protection de la Minusma. Si Bamako pose tant de problèmes, pourquoi ne pas aller à Mopti, Kidal ou Tombouctou ?
La multiplication des intermédiaires complique encore plus la situation et fait planer le risque majeur d’apparition de nouveaux interlocuteurs avec des mouvements dont la légitimité est plus que jamais contestable. Déjà mal en point auprès d’une partie de l’opinion pour la prise de certaines mesures, Bamako doit tout faire pour éviter un bras de fer avec la communauté internationale. L’extrême fragilité du processus de sortie de crise recommande à Bamako un mélange de prudence et de fermeté dans les rapports avec la communauté internationale. Et cela au regard même de la complexité de la situation qui prévaut.
Par Chiaka Doumbia
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NEGRE RESTERA NEGRE LES AUTRES NE CHANGERONT ALORS JAMAIS!
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