Négociations de paix d’Alger : Les dirigeants de la transition mis hors jeu

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Mamadou Lamine Doumbia MLD, chroniqueur
Mamadou Lamine Doumbia MLD, chroniqueur

Aucune raison ne peut expliquer la mise à l’écart des pourparlers inclusifs inter-Maliens d’Alger des anciens dirigeants de la transition Dioncounda Traoré, Django Sissoko et du représentant spécial du chef de l’Etat, Tiébilé Dramé, si ce n’est une réelle volonté du pouvoir actuel de nuire aux intérêts supérieurs du pays.
Aux Etats-Unis on connait le ” spoil system “, une méthode qui consiste pour la nouvelle administration venue aux affaires à faire complètement table rase du passé pour placer ses hommes dans les différentes sphères de décision. C’est une tradition bien ancrée au pays de l’oncle Sam et apparemment cela ne choque personne. Même le patron de la maison blanche amène dans ses bagages son majordome et sa cuisinière. Qu’il est loin derrière le temps du maccarthysme et de la chasse aux sorcières de Salem. Chez nous les mœurs politiques n’ont pas évolué jusqu’à ce point.
On croirait volontiers à la chasse aux sorcières pour toute tentative des hommes du jour de toucher à un quelconque poste de direction. On ne peut pas non plus se comporter comme les Etats-Unis, un pays aux ressources humaines illimitées. Chez nous on dit très souvent qu’un ancien chef de village ne veut pas du bien du village. Prétexte tout trouvé pour l’écarter comme un empêcheur de tourner en rond. Cependant, les Bamanans disent aussi qu’on peut enlever sa main de celle d’un lépreux sans la lui arracher.
Dans le cadre des pourparlers qui se déroulent actuellement à Alger entre Maliens de tous bords, on a pourtant fait pire vis-à-vis des dirigeants de la transition. Ni le nom de Dioncounda ni celui de son premier ministre Django Sissoko ne figure parmi la pléthore de la cinquante de personnes qui ont fait le déplacement dans la capitale algérienne. Omission, dédain ou mépris ? Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’on vient de les payer en monnaie de singe. Alors qu’ils ont été les premiers bâtisseurs de la paix par l’application diligente de l’accord-cadre du 6 avril 2012, qui fixait aux dirigeants de la transition deux missions spécifiques à réaliser à savoir le rétablissement de l’intégrité du territoire national et l’organisation d’élections libres et transparentes. Si la première phase de ces deux volets s’avère à présent comme un processus long et compliqué, mission accomplie par contre pour le retour à un ordre constitutionnel normal. A telle enseigne que Alassane Ouattara, alors président en exercice de la CEDEAO pouvait jubiler lors de l’investiture d’IBK : ” Le Mali vient de donner une leçon de démocratie à l’Afrique et au monde “.  Ce succès n’a été possible qu’avec le départ du tonitruant Cheick Modibo Diarra et l’arrivée du discret mais combien efficace Django Sissoko. S’entendant avec le président par intérim comme deux larrons en foire ensemble ils mèneront une transition sans tambour ni trompette. Pendant que sur le terrain Tiébilé Dramé fut le vrai artisan de la signature de l’accord préliminaire de Ouaga sous l’égide de la communauté internationale. Avec le recul, on se prendrait de pitié pour cet homme aux yeux bouffis de sommeil mais obligé de regarder en chiens de faïence des Huns qui ravagent son pays depuis un demi-siècle. Que même s’il n’est pas Hadès, le gardien du séjour des morts, Tiébilé a été envoyé par Zeus
pour éteindre toutes les flammes de l’enfer que ce soit à Madagascar, à Haïti ou au Mali. Lui aussi n’a pas été convié à la foire aux empoignes. On peut peut-être estimer que Dioncounda Traoré a actuellement la tête plongée dans la francophonie à cause des nombreux soucis que lui cause l’ancienne gouverneure générale du Canada, Michelle Jean. Néanmoins bientôt une francofête à Bamako ?
Même dans ce cas, les négociations d’Alger ne peuvent être pour lui le moindre des enjeux. Il vient de prouver pendant la transition qu’il est prêt à abandonner un destin national, même au péril de sa vie, au profit de l’intérêt supérieur du pays. Quant à son ex-premier ministre Django Sissoko, il a toujours pignon sur rue à Bamako. Il s’apprête à ouvrir son propre cabinet dans la plus pure tradition Yankee des anciens présidents américains Bill Clinton, Jimmy Carter et Ronald Reagan. En attendant de voir clair à l’horizon. Car pour l’heure à Alger, il n’y a rien de nouveau, aucune avancée par rapport à l’accord de Ouagadougou dont les principes de base sont intangibles qui fixent aux rebelles les limites à ne pas dépasser. Serinées à longueur de journée par IBK, ces lignes rouges comportent en particulier, le respect de l’unité nationale et de l’intégrité territoriale du Mali, le respect de la forme républicaine et de la laïcité de l’Etat. Le message est très clair : pas de statut particulier pour les régions du nord, pas d’autonomie, ni de fédéralisme et encore moins d’indépendance.
Fin du rêve d’un Etat intégriste comme en Irak ou en Somalie. Même le cessez-le-feu proclamé par le président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz a été fait pour masquer la folie guerrière d’un seul homme, Moussa Mara, que pour arranger les positions du gouvernement malien. En effet, voilà un homme orgueilleux qui n’admettant pas son erreur personnelle, a organisé une vendetta à la sicilienne en envoyant nos troupes à une énorme boucherie.
Le cessez-le-feu de Mohamed Aziz n’a d’ailleurs pas empêché les groupes armés de guerroyer les uns contre les autres en procédant à l’occupation d’autres localités du pays.
Ils viennent de demander le report des négociations de fond en mois de septembre. Autant dire que dès le point de départ on a perdu beaucoup de temps dans les cérémonies protocolaires, les manœuvres dilatoires et de couloir, les surenchères verbales pour un forum planétaire aussi coûteux pour le budget de la république. Et qui vous dit que la prochaine fois sera la bonne face à des interlocuteurs ainsi peu crédibles, fourbes et espiègles ? Au demeurant l’Algérie n’a jamais été un havre de paix pour le Mali. Combien d’accords ont été signés au pays de Bouteflika et qui ont été par la suite voués à l’échec ? Pacte national du 11 avril 1992, accords d’Alger du 4 juillet 2006, accord de Tamanrasset du 6 janvier 1991. Tous des marchés de dupes. Sans compter que l’irrédentisme, c’est comme l’hydre des marais de Lerne. Il faut être Hercule dont c’était le destin dans les douze travaux pour couper sa septième tête.
  Mamadou Lamine 


DOUMBIA (MLD)

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3 COMMENTAIRES

  1. Aux USA, le President s’entretient avec ses predecesseurs a’ la Maison Blanche avant de prendre certaines grandes decisions qui engagent la nation! LES CANAUX DE COMMUNICATION EXISTENT ET FONCTIONNENT TRES BIEN ENTRE OBAMA, W. BUSH, CLINTON, H. BUSH ET CARTER!
    LES ANCIENS PRESIDENTS QUI SONT TRES RESPECTUEUX DES VALEURS DEMOCRATIQUES ET DE L’ACTUEL PRESIDENT, FONT TOUT POUR NE PAS GENER CELUI QUI EST A’ LA MAISON BLANCHE! ILS COMPRENNENT QUE C’EST LUI LE PRESIDENT ET LE MANDAT EST LE SIEN!
    IBK N’EST PAS FORCE’ DE CONTACTER LES ANCIENS PRESIDENTS ET PM/MINISTRES MAIS JE LUI DIRAI QU’IL PEUT APPRENDRE PLUSIEURS CHOSES DE LEURS EXPERIENCES RESPECTIVES! IL VA SANS DIRE QUE LES RELATIONS PERSONNELLES SONT TRES IMPORTANTES!!!!! IBK EST UNE PERSONNE QUI A DES SENTIMENTS! IL PEUT TRES BIEN CONCLURE QU’IL PEUT RECEVOIR DE MAUVAIS CONSEILS DE LA PART DE CERTAINES PERSONNES. POUR CETTE RAISON, IL PEUT TRES BIEN DECIDER DE LES ECARTER!
    DJANGO, TIEBLE ET DJONCOUNDA SONT DES ATOUTS POUR LE MALI!

  2. À Moro Mara et à Luis Camara de FUNÈS:

    Il est clair que Mara, IBK, Oumar Mariko, Amion Guindo, Bouaré, Younousse Ahmed Dicko, Mountaga Tall, Blaise Mogotigui Sangaré, Cheick Modibo Diarra, sont entre autres politiciens et opportunistes qui ont, soit applaudi les voyous et délinquants du Kati, soit collaboré avec eux quand ils ont eu le toupet de s’attaquer à la constitution du 25 février 1992 et des institutions qui y sont issues conformément à la loi en vigueur au Mali.

    Cette attaque contre la république et son système politique démocratique a été faite le 22 mars 2012 et n’a pas, à ce jour, été punie.

    Ces opportunistes politiciens ou associatifs ont certainement oublié que c’est la révolution populaire de janvier et mars 1991 qui nous a permis d’avoir le multipartisme intégral au Mali et de mettre sur place un régime politique pluraliste et un état de droit garantissant les libertés fondamentales du peuple malien parmi lesquelles la liberté d’expression, d’opinion et la liberté de presse qui y va avec.

    À cette époque, ni IBK, ni Mara, ni leur ministre de la connerie numérique n’étaient présents au Mali, et n’ont jamais rien fait pour l’éclosion des libertés au Mali.

    Nous l’avons fait sans eux au prix de nos martyrs couchés dignement à Niar.ela et d’autres cimetières du pays, qu’ils reposent en paix car tant que nous sommes vivants leurs sacrifices ultimes ne seraient jamais vains.

    I PROMISE THEM!

    Le SADI, l’UDD, puis le RPM et le parti YELEMA, respectivement les partis ou anciens partis d’Oumar Mariko, d’Younouss Ahmed Dicko, d’IBK et de Moussa Mara (c’est à dire ceux-la mêmes qui ont applaudi ou aidé les délinquants de Kati quand ils attaquaient la république et notre constitution) ont été créés parce que la constitution du 25 février 1992 le permettait.

    Et ça c’est l’œuvre de nos martyrs de mars 1991.

    Les maliens s’expriment librement dans les radios, les télévisions, dans la presse écrite et en ligne parce que la liberté de la presse et la liberté d’opinion sont des droits constitutionnels des maliens depuis le 25 février 1992 quoique la presse privée existe depuis 1990 au Mali.

    Nous n’avons pas compris et nous ne comprenons pas que, ceux-la mêmes qui ont bénéficié de notre système démocratique pour devenir politiciens, se mettent à le bafouer au profit d’un charlatan de Kati.

    Le régime ATT et le régime Alpha, n’étaient pas des saints (loin s’en faut) mais ils étaient issus des élections conformément à la loi fondamentale au Mali.

    S’ils ont enfreint à cette loi, c’est à la justice du pays de sévir et non une garnison militaire remplie de soldats analphabètes et abrutis qui ne connaissent rien du fonctionnement d’un État et qui sont même incapables de diriger une armée.

    LA PREUVE:

    Moins de 10 jours après leurs folie du 22 mars 2012, ils ont livré nos trois régions du nord aux voyous armés du nord.

    ATT a été naïf et laxiste dans la gestion de l’armée et de la crise du nord, mais de janvier 2012 au 22 mars 2012, il n’a ni perdu Kidal, ni Tombouctou, ni Gao.

    C’est bien Sanogo et sa soldatesque ivrogne qui les ont perdues et en moins de 10 jours s’il vous plait.

    ATT a subi la défaite de Menaka, Andarraboukane, Léré, Aguelhoc, Tessalit, mais il n’a jamais perdu une grande ville face aux voyous armés du Mnla.

    Moussa Mara et IBK, ceux-la mêmes qui copinaient avec les délinquants de Kati ou critiquaient les accords d’Alger de 2006 sur tous les toits, ont perdu en une matinée du 21 mai 2014, la grande ville de Kidal face aux voyous armés du Mnla.

    ET IL N’ONT JAMAIS RECONNU CELA CAR VOULANT METTRE LA FAUTE SUR L’ARMÉE ALORS QU’ILS SONT RESPECTIVEMENT CHEF DU GOUVERNEMENT (donc patron du ministre de la défense) ET CHEF SUPRÊME DES ARMÉES AU MALI.

    Ils ont supplié le président Mauritanien Ould Abdel Aziz, celui-la même qui hébergeait les membres du Mnla sous ATT, pour avoir un cessez-le-feu avec ce même Mnla en mai 2014.

    Ils ont prié Dieu et le Mnla pour reprendre les négociations à Alger en juin 2014, alors que ce sont eux qui se plaingnaient des accords d’Alger de 2006 et fanfaronnaient en 2013 et 2014 que toute autre négociation sur la crise du nord de notre pays se tiendra au Mali désormais.

    Ces menteurs professionnels d’IBK et de Mara auraient-ils oublié qu’Alger n’est pas sur le territoire malien?

    Mais les esprits les plus tordus vont me dire:
    “Eh Kassin, IBK est au pouvoir depuis 11 mois et il a trouvé le Mali sans armée”.

    Comme disent les ados: LOL, (Mort de rire ou MDR)

    C’EST FAUX ET ARCHI FAUX!

    De 1991 à 2014,IBK au minimum a fait:

    -1 an ambassadeur du Mali en Côte d’Ivoire (chassé par Houphët Boigny en personne).

    -1 an conseiller d’Alpha Oumar Konaré à Koulouba

    -1 an ministre des affaires étrangères du Mali

    -6 ans (1994 à 2000) premier ministre du Mali

    -5 ans (2002-2007) président de l’assemblée nationale du Mali.

    -5 ans (2007-2012) député à l’assemblée nationale du Mali

    -11 mois (presque 1 an) président de la république du Mali.

    CELA FAIT 19 et 11 mois sur 24 ans que IBK est dans les hautes sphères du pouvoir au Mali.

    Donc il est comptable et du régime de l’Alpha Oumar Konaré et du régime d’ATT à 100%.

    Si l’armée malienne a été négligée ou détruite durant ces deux régimes précédents, IBK a indéniablement sa part de responsabilité la dedans et elle est énorme.

    COMME SI CELA NE SUFFISAIT PAS:

    En 11 mois de gestion de l’État depuis septembre 2013, il a fait pire que ces 22 dernières années en matière de gestion calamiteuse des finances publiques au Mali.

    Il n’a aujourd’hui ni la confiance des partenaires financiers et techniques du Mali (FMI, banque mondiale, Union Européenne), ni la confiance des partenaires sociaux du Mali, l’UNTM a déjà annoncé une grève générale dans le pays.

    MAIS QUAND NOUS DÉNONÇONS SES DÉRIVES ET SES FRASQUES AU POUVOIR IL NOUS ENVOIE UNE HORDE DE DÉLINQUANTS INTERNET POUR NOUS INSULTER JOUR ET NUIT.

    Quand il a vu que cela ne marche pas et ne nous fait pas reculer, il veut par l’intermédiaire de son ministre CAMARA, de la CONNERIE NUMÉRIQUE, alias LUIS CAMARA DE FUNÈS (pour reprendre les termes de mon frère Moussa Ag, Soldat Raté de MW) pour essayer de museler la presse et la liberté d’expression au Mali.

    LOL!

    Mais ce guignol de Luis Camara De FUNÈS, ne sait pas comment nous avons fait la révolution de mars 1991 mais nous sommes hâtes de lui montrer comment on a fait partir le régime immobile et sanguinaire de Moussa Traoré et de ses valets sous les BRDM et par dessus bord les balles réelles sur la route de Koulouba (s’il vous plait).

    Wa salam!

    • Kassin, INISOGOMA!!!!
      Je suis entrain de rire parce que j’aime bien ALPHA OUMAR KONARE’ ET J’AI UN FAIBLE POUR LUI MAIS EN LISANT LE CV D’IBK, ON NE PEUT QUE DIRE: C’EST BIEN CE QUE TONTON ALPHA A FABRIQUE’ POUR LE MALI!!!!!
      ALPHA A LA CHANCE PARCE QU’UN KONARE’ N’EST PAS COUSIN A’ PLAISANTERIE D’UN COULIBALY!J’AI PLUSIEURS CHOSES CONTRE LUI MAIS JE SUIS ENTRAIN DE ME MORDRE LA LANGUE!
      ALLEZ LES AMIS, IBK EST UNE FABRICATION D’ALPHA!!! MADE IN MALI DANS L’USINE ALPHA OUMAR KONARE’!
      VOUS LAISSEREZ LE VIEUX MANINKA COCHON DE SEBENIKORO EN PAIX!
      IBK TA DON YERE’ KO FIHNE’ WILILA!IL EST COMME TOUS LES KEITA COCHONS!!!!
      KASSIN SI LE PRODUIT LE VAUT RIEN, IL FAUT BLAMER LE FABRICANT!!! EST-CE QU’ON PEUT BLAMER IBK SANS BLAMER CEUX QUI L’ONT FABRIQUE’ ET CEUX QUI L’ONT ELU??? PERSONNELLEMENT J’ASSUME MA PART DE RESPONSABILITE’ POUR AVOIR CONSEILLE’ A’ LA JUNTE DE LUI DONNER LE POUVOIR ET POUR AVOIR FAIT CAMPAGNE POUR LUI!!! LE COCHON A ENCORE 4 ANS POUR SE RESSAISIR! LET’S HOPE FOR THE BEST!

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