Alors que la pandémie continue sa rapide progression dans le monde, les pays prennent des mesures pour ériger des remparts contre elle afin qu’ils soient épargnés ou qu’ils minimisent les dégâts. Le remède le plus efficace pour le moment est la prévention. C’est pourquoi même dans les pays où aucun cas n’a été pour l’instant détecté, les autorités sont en alerte maximale pour prévenir des cas de contamination. De ce fait, la plupart ont choisi la suspension comme étant la meilleure des protections. Les Etats Unis ont suspendu tous les vols en provenance des pays touchés, en l’occurrence ceux de l’Union Européenne. Et pourtant, le Président américain avait minimisé la pandémie pour des raisons électoralistes, avant de se rétracter et mesurer toute sa gravité, elle qui a fait déjà des milliers de victimes dans son pays. Ainsi, pour minimiser la propagation du coronavirus dans son pays, il a pris des mesures comme, entre autres, la suspension des vols commerciaux, des grandes réunions diplomatiques également et surtout le confinement.
L’Europe, deuxième zone la plus touchée après l’Asie, multiplie des actions pour non seulement stopper la progression du COVID 19 mais, aussi et surtout, diminuer les dégâts qui sont déjà énormes. Pour ce faire, elle suspend tout comme les Etats Unis des vols commerciaux et la plupart des pays ferment même leurs frontières terrestres et aériennes. Comme si cela ne suffisait pas, le vieux continent a pris des mesures de confinement qui n’épargnent ni les élèves, ni les étudiants encore moins les travailleurs et même pas les joueurs de football.
Quant à l’Afrique, elle ne s’est pas mise cette fois-ci sur le banc des accusés, elle qui a toujours été à la traine dans la marche du monde où qui attend qu’on lui fasse réveiller pour ensuite se mettre au même diapason que les autres. Elle a pris des mesures restrictives qui vont de la suspension des vols aériens en provenance des pays considérés comme épicentre de la pandémie, à la fermeture des écoles et autres lieux de rassemblement, en passant par l’interdiction de tout attroupement de plus de cinquante personnes. Bien que n’étant pas touchés comme la Chine, l’Italie, la France et même les Etats Unis, les pays africains n’ont pas attendu cette fois-ci que le mal fasse des dégâts énormes pour réagir. Le Sénégal, le Niger, l’Algérie, l’Egypte, l’Afrique du Sud, le Maroc, le Mali pour ne citer que ceux-ci sont en état d’alerte maximal pour se protéger contre la pandémie.
Le Mali, en pleine campagne électorale pour les législatives, a pris des mesures préventives pour n’est pas être surpris par la pandémie, alors même qu’elle est à ses frontières. IBK a ordonné la suspension des vols en provenance des pays les plus contaminés, le contrôle strict dans les frontières pour détecter des personnes déjà atteintes. Comme les autres pays, le Mali a fermé également ses écoles et a suspendu tout regroupement de plus de cinquante personnes. Cette dernière mesure sonne immédiatement le glas de la campagne électorale pour les législatives. Va-t-elle jouer sur le taux de participation le 29 mars et le 19 avril ? Les nouveaux députés maliens vont-ils eux aussi avoir une légitimité mise à rude épreuve comme leurs prédécesseurs ?
L’Etat a désormais un triple défi à relever à savoir préserver la bonne santé de la population, doter le pays d’une institution législative légitime et enfin maintenir la stabilité socio-économique, car une telle pandémie est rarement sans conséquences.
Youssouf Sissoko