Mot de la semaine : Réveil

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Opération de vote à Bamako, lors du premier tour des élections législatives maliennes de 2013 (photo d'illustration). © REUTERS/Adama Diarra
Opération de vote à Bamako, lors du premier tour des élections législatives maliennes de 2013 (photo d'illustration). © REUTERS/Adama Diarra

Le front politico-social commence véritablement à s’apaiser surtout après cette sage décision du gouvernement de reporter pour six mois renouvelables deux fois, les législatives qui devraient se tenir aux mois de novembre et décembre 2018. Par cet acte, on a l’impression que l’enivrement et la fougue d’une victoire obtenue aux forceps à la présidentielle 2018 est  en train de céder progressivement  la place à l’humilité et à la raison. En effet, face à la complexité, à l’urgence  et à la délicatesse des défis à relever, le régime  IBK ne pourrait  désormais opter que  pour  la pondération et la mesure. C’est pourquoi, il  a accepté de reporter les législatives  pour donner une chance au dialogue entre toutes les sensibilités afin de trouver une solution à la crise politique. Cet apaisement d’un front par le  gouvernement ne saurait porter fruit que lorsque  la crise consécutive à la grève  des magistrats ne connaisse son épilogue. Ce qui sous-entend, qu’en éteignant le feu du front politique, le gouvernement  semble s’inscrire en droite ligne de la  résolution de la crise qui l’oppose aux magistrats avec le payement des salaires du mois de septembre. Il doit également annuler  la réquisition, qui s’apparente à un mandat d’emmener émis contre eux.

Par ce réveil même tardif, le gouvernement doit désormais réunir toutes les chances de son côté pour non seulement  prendre à bras le corps la grève illimitée des magistrats, mais aussi les autres crises. Sinon, le combat de titans, qui est en cours depuis plus de deux mois, entre les magistrats et le gouvernement a non seulement  trop perduré mais aussi et surtout a eu  des conséquences très gravissimes sur des paisibles citoyens. Rien qu’en analysant la réponse des syndicats des magistrats par un niet et leur détermination à poursuivre le PM et certaines personnalités, on en conclurait qu’un compromis vaudrait mieux qu’un bras de fer. Ce jeu de ping-pong entre l’Exécutif et le Judiciaire ne pourrait contribuer qu’à alourdir le climat social au grand dam de la population privée de ses droits.

Tout comme  le front politique, le gouvernement a tout intérêt à amorcer  le même dialogue avec toutes les couches socioprofessionnelles. A commencer par les magistrats, en retirant au prime abord la réquisition. Ensuite, les promoteurs d’écoles, en payant leurs subventions. Et aussi, les financiers, à l’instar des DAF, DFM, CPS, DRH qui demandent à être mis dans leurs droits en bénéficiant des mêmes avantages que les agents des autres structures financières.

En somme, l’Exécutif et le Judiciaire, étant deux piliers importants de la démocratie et du bon fonctionnement de l’Etat, ils sont condamnés à travailler ensemble pour plus de concordance et de complémentarité.

Youssouf Sissoko

youssouf@journalinfosept.com

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