Mot de la semaine : Gouvernement

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C’est après six longs jours d’attente, que le premier gouvernement du deuxième mandat d’IBK a été révélé au public le dimanche  9 septembre 2018. Cette équipe de 32 membres dont 11 femmes, a  laissé plus d’un Malien sceptique sur une sortie de crise, car le renouvellement tant attendu par bon nombre de nos concitoyens  s’est révélé être un grand réaménagement, avec l’entrée de quelques adeptes du clan présidentiel.

Sinon, comment comprendre qu’IBK puisse reconduire à près  de 70 %   son gouvernement  après avoir  lui-même reconnu au cours de la campagne que son bilan n’a  pas été à la hauteur des attentes de son peuple. Il  avait  promis de rectifier le tir si le peuple lui renouvelait sa confiance, en ne conviant au banquet de la République que ceux qui le méritent. Sans jeter l’opprobre sur tous ses membres, -puisque certains, il faut le reconnaitre,  ont été à la hauteur- ce gouvernement relèverait difficilement les multiples défis auxquels le pays est confronté depuis 2012.  Car, il est à la fois pléthorique et truffé d’hommes et de femmes qui ont montré leurs limites objectives. IBK, en constituant une telle équipe, a-t-il mesuré la profondeur et  la complexité de la crise qui secoue le Mali tout entier depuis plus de cinq ans, et qui nécessite une union sacrée ? Ce n’est plus un secret de polichinelle que la stratégie de la communauté internationale est de diviser la classe politique malienne afin  de réaliser son infernal plan qui consisterait  à accorder aux  régions du nord leur autonomie, vaille que vaille. Il est impensable qu’il puisse faire fi de la grogne sociopolitique qui a pignon sur rue au sud et prétendre rassembler tous les fils et toutes les filles du pays. En restant indifférent à la grande mobilisation de ses contestataires, qui ont d’ailleurs appelé à un autre rassemblement demain samedi 15 septembre.  IBK semble s’inscrire dans une dynamique d’exclusion et parait reléguer au second plan l’aplanissement des différents clivages pourtant nécessaire  la résolution des crises socio-sécuritaires, et maintenant politique. Son équipe n’est pas un gouvernement de crise,  ni  de large ouverture ; l’un ou l’autre étant indispensable pour redonner espoir au peuple malien qui est las de tous ces problèmes qui ne font que s’étirer, voire s’amplifier. Le Mali ayant souffert pendant les six dernières années, ne peut plus supporter d’autres supplices sans provoquer des soubresauts que nul ne souhaite. C’est pour toutes ces raisons que  nous sommes enclins  à croire que ce gouvernement est provisoire et que son maintien est lié à la tenue des législatives. Autrement, le Président IBK serait déjà  en train de tourner le dos aux promesses qu’il a tenues lors de sa campagne et à l’image du père de la Nation qu’il a voulu  incarner lors de son investiture en appelant tout le monde autour du Mali.

Youssouf Sissoko

youssouf@journalinfosept.com

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