Mot de la semaine : Crise

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Rarement une expression  aura été corrodée par toutes les couches sociopolitiques, voire professionnelle que la crise socio-sécuritaire. Elle a tellement occupé les débats entre gouvernés et gouvernants que sa gestion a eu comme conséquence la paralysie totale du pays pendant une semaine.

En effet, depuis la réélection controversée d’IBK pour un second et dernier mandat à la tête du pays, le Mali  est très  loin du chemin de la  stabilité tant sur le plan sécuritaire que social. En proie à une crise socio-sécuritaire  aiguë, le pays se trouve aujourd’hui au bord du chaos. Au centre, on tue, on brule des cases sans discernement, des greniers et même des animaux vivants. Au sud, on débraille pendant au moins 72 heures, des bureaux, des entreprises, des écoles et même des transports, pour réclamer une amélioration des conditions de vie et de travail. Pourquoi sommes-nous arrivés à cette extrémité ? Que faut-il alors faire pour sauver ce qui peut encore l’être du Mali de nos rêves ? Voici les deux grands questionnements que tous les hommes politiques doivent se poser et auxquels ils se doivent de proposer des solutions, afin de sortir le pays de cette crise qui n’a que trop perduré.

Toute conscience humaine ou tout citoyen soucieux de l’avenir du pays, doit se sentir interpellé, surtout après les massacres de trop perpétrés à  Koulogo par des supposés donzos, dans la région de Mopti et la grève de 72 heures de l’UNTM et 120 heures des syndicats des enseignants. Il y a véritablement péril en la demeure. La case Mali consume, il faut l’apport de toutes les filles et de tous les fils pour éteindre l’incendie. Le gouvernement donne le ton, en proposant une conférence sociale pour discuter des questions liées aux  rémunérations des travailleurs. Bref, pour une amélioration générale des conditions de vie et de travail. La principale centrale syndicale, qui est l’UNTM, refuse d’y participer sous prétexte qu’elle n’a pas été associée, et surtout que ce cadre n’était pas approprié pour discuter des salaires des travailleurs. D’ailleurs, après les 72 heures de grève bien réussie, l’UNTM projette de durcir le ton. Quant aux enseignants, après les 120 heures, soit cinq jours de grève bien suivie, ils ont fait une première évaluation et projettent d’aller en grève de 10 jours supplémentaires à compter du 21 janvier courant. Quid de la classe politique toutes tendances confondues, qui ne cesse d’appeler à un dialogue sociopolitique fécond et inclusif afin de sortir de la crise.

En somme, si l’initiative du Premier ministre, d’organiser une conférence sociale, n’est pas si mauvaise, sa réussite relèverait du miracle, parce qu’elle ne sera  pas inclusive, surtout après le refus de l’UNTM d’y participer. Il serait alors mieux pour lui de reporter et d’engager très rapidement un dialogue avec toutes les couches socio-professionnelles et la classe politique sans exclusive.

Youssouf Sissoko

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