Méchage : Perspectives 2018 : Chaud devant !

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Le président malien Ibrahim Boubacar Keïta et Soumeylou Boubèye Maïga

Désabusés, étaient ceux des 18 millions des Maliens qui ont cru un petit temps soit peu que le Président IBK mettrait en place un gouvernement d’union nationale. Par-là, il faut entendre un gouvernement de large ouverture où toutes les sensibilités de la République seraient représentées.  C’était mal connaitre le décideur suprême et ignorer ses deux incroyables talents.

IBK aime ce pays. Oh que si ! Il aime ce bon vieux Mali, à la folie. Il le reconnait lui-même chaque fois que des « esprits malins » tentent de lui renier cela. Ce fol amour de notre président bien aimé pour ce pays ne souffre d’aucun doute. D’ailleurs comment ne pas aimer cette terre de culture et de traditions que nous ont léguées Soundjata Keïta, Damonzon Diarra, Tiéba Traoré et autres grands conquérants, grâce à qui nous fûmes pendant que d’autres n’y étaient pas.

Mais ce que l’on ignorait de notre vaillant et bien aimé décideur suprême, ce sont ses deux incroyables talents. On ne le savait pas « un trouble-fête » de classe exceptionnelle.

On ne lui reconnait surtout pas ce don presque naturel de créer des opposants, des mécontents et même des « insurgés » parfois dans son propre cercle d’amis.

Il faut dire qu’en moins de cinq ans de gouvernance, il a gâché année après année les fêtes de beau nombres.

Avec la mise en place du gouvernement SBM, en fin d’année 2017, il a réussi encore une fois, à troubler le sommeil et l’équilibre alimentaire de plus d’un.

Depuis une semaine, les commentaires vont bon train. Chacun y va de son analyse. Pour certains le chef suprême a pour habitude de faire du neuf avec du vieux. Donc, ce gouvernement est un non-événement, car sa composition ne surprend guère. Par contre, d’autres voient un gouvernement stratégique avec l’oncle national à sa tête.

Mes cousins dogons et leurs alliés, à qui le président bien aimé vient de couper le sommeil, n’ont pas compris encore ce qui leur arrive. Ainsi, dès l’annonce de la rumeur du remaniement, adoubés par  les promesses fermes des charlatans et autres vendeurs d’illusions qui pullulent nos contrées et nos grandes villes,  mes chers cousins ont dépoussiéré leurs vieux costumes et amidonnés leurs grands bazins stockés au fonds des malles depuis des lustres. Ils ont vu midi devant leurs portes, car les jeteurs de cauris les ont rassurés de cela.

Ils sont restés scotcher dans leur fauteuil en scrutant l’horizon du coté de bozola où le communiqué du remaniement devait être lu. Mes cousins et alliés n’en reviennent toujours pas que leurs noms ne figurent pas sur la liste du nouveau gouvernement. Certains ont cru que leurs oreilles les jouent des tours ou qu’ils sont dans un mauvais rêve. Seulement, ils se sont rendus à l’évidence que le décideur suprême n’a pas tenue compte de leurs CV cette fois-ci.

Ils se sont vu obligé de recaser leurs costumes et  bazins certainement pour la prochainement fois.

Seulement, il n’y aura pas de prochainement fois, car ce gouvernement est le dernier du moins du quinquennat du chef des céans.

Maintenant qu’ils ont été désabusés, les gros dogons aux nez épatés et leurs alliés se sont réveillés le dimanche matin avec une migraine atroce. Ils ont donc décidés de passer le réveillon dans leurs salons ou dans leurs chambres.

Ils ne cessent de ruminer quelques médisances à l’endroit du patron du pays. Bon, ne dit-on pas que pour éviter une grande déception, il faut éviter de beaucoup espérer. Les bambaras le traduisent bien « Nata baya, be na ni dossou kachi ba yé ».

La semaine dernière, les Maliens se sont vraiment rendu compte du second talent incroyable du boss.

Dès le début de son quinquennat, ce talent présidentiel de créer des mécontents, des fâchés, des très fâchés et mêmes d’insurgés a été mis en exergue. Ce talent presqu’inné a été perçu très tôt par les plus avertis.

Les très fâchés

Dans le lot des très fâchés, on retrouve sa famille politique le RPM qui ne cesse de réclamer la paternité de la victoire historique de 2013. Même si le boss, lui pense le contraire. Cette famille politique multicolore et inodore composée des uns et des autres comme à l’ère du Pdes, n’a jamais gobé les choix du grand chef et non moins président fondateur de la famille. Elle l’a montré lors de la composition du premier gouvernement dirigé par Tatam Ly. Elle ne l’a pas caché lors de la nomination de Moussa Mara et de Modibo Keïta. La famille n’a pas fait cadeau au boss lors de la nomination d’Abdoulaye Idrissa Maïga qui pourtant est issu de ses rangs. La famille a espéré récupérer, avec le dernier remaniement, le fauteuil qu’elle pense lui revenir de droit. Mais c’était sans compter avec la détermination du boss de Sébénicoro. Alors inutile de vous dire l’atmosphère qui a prévalu  au sein du QG des tisserands après la nomination de SBM. Dans cette belle famille, il y a toutes les catégories, les très fâchés comme Bocari Treta et son clan, les fâchés comme Bafotigui Diallo et mêmes des insurgés à l’image de Bananzolé Bourama Tidiani. Mais comme, c’est un regroupement dans lequel chacun connait les raisons de son militantisme, on fait avec. Ce dernier acte d’IBK a sonné comme une trahison et les braises couvent toujours sous les cendres. Des coups d’éclats ne sont pas à exclure en cette année.

Les fâchés contre le boss sont les plus nombreux. Ils sont tellement fâchés que certains pensent même à le faire partir. Ils sont constitués pour la plus part d’anciens collaborateurs du président bien aimé. Ils sont entre autres deux de ses anciens Premier ministres, les anciens PDG de la Cmdt et la majorité des partis politiques composant la Convention et de la majorité présidentielle (CMP). Cette dernière catégorie est la plus nombreuse.

Les fâchés sont aussi ceux là, qui ont cru que pour une raison ou pour une autre, auront une place autour de la table à manger. Ils sont des politiques, des membres de la société et parfois des courtisans de la cour de Sébénicoro. Certains se sont même endettés auprès de certains fournisseurs d’habillement pour changer leur garde robe ou qui débarquent avec des présents destinés à la famille de Sébénicoro. Ils sont désabusés et fâchés. Puisque la stratégie développée n’a pas payé, ils vont devoir changer de stratagèmes en 2018. En attendant, ils jouent au chat et à la souris avec leurs créanciers.

 Les insurgés et les va t-en guerre

C’est la catégorie la plus radicale. Ils sont tous des va t’en guerre. Si l’opposition est dans son rôle de peindre tout ce qui concerne IBK et son régime en noir, ce n’est pas le cas de certains à l’image de Moussa Mara et de Moussa Sinko Coulibaly. Ces deux ont des postures qui jurent avec l’honneur. On peut dire que les « Moussa » sont imprévisibles. Il s’agit de ceux là même qui un moment de l’histoire partaient au charbon pour défendre IBK. Si le second l’a même presque déclaré vainqueur dès le premier tour de la présidentielle de 2013. Le premier a même été jusqu’à mentir au peuple devant au sein de l’hémicycle concernant l’avion présidentiel. Ce sont ces deux là aujourd’hui dressés en insurgés veulent faire partir leur mentor d’hier en le qualifiant de tous les noms.

Maintenant que chacun a découvert l’incroyable talent du patron suprême,  à défaut de retourner sur leurs falaises et dans  leurs hameaux, mes cousins et alliés abasourdis par la décision tentent de se convaincre de la réalité de la nouvelle.

Certains sont retournés dans leurs états major politiques pour voir comment, ils vont se venger du patron. D’autres plus opportunistes décortiquent les biographies des nouveaux ministres pour voir comment se rapprocher de la marmite nationale.

Pour eux, il n’est pas question de sortir les mains vides et les ventres affamés de la maison commune. Comme sous nos cieux, tout le monde connait quelqu’un qui connait à son tour quelqu’un qui est le cousin des nouveaux arrivants. Donc, ils peuvent toujours espérer avoir un petit morceau à se mettre sous la dent de quoi se consoler.

Pour l’heure, c’est la grande concertation au sein des partis politiques. Tout le monde cherche ses marques. Surtout que le chef suprême a promis d’organiser les élections législatives et présidentielles de 2018 à date. Il faut s’attendre à une recomposition certaine du paysage politique et les grands revirements à la malienne. Les très fâchés  de la République sont nombreux.

Bon mes cousins dogons et leurs alliés, eux ne sont pas aussi fâchés que ça. Car, ils n’ont aucun mérite, mais ils font tellement confiance à leur marabout et fétiches qu’ils ont vu midi devant leur porte. Leurs marabouts leur doivent certainement des comptes.

Ils sont appris à leur dépend qu’avec le patron rien n’est gagné d’avance. Car il a un incroyable talent de « troubler la fête » à certains. Quand même hein, ces gros dogons tout crasseux sont trop prétentieux.

Le gouvernement est enfin en place, certainement le dernier du quinquennat, le boss se voulait stratégique. Cela s’explique par la nomination du stratège oncle national à la tête de l’équipe. Celui qu’on surnomme le « Tigre » est supposé mettre en place une stratégie efficace peut être jamais développée jusque là pour remettre le pays sur les rails et le conduire vers des lendemains heureux. En tous cas, il a les moyens et les idées pour y parvenir. Comme c’est un homme mystérieux, on peut lui accorder le bénéfice du doute. Dieu veille !

Harber MAIGA

 

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7 COMMENTAIRES

  1. Depuis plus d’un quart de siècle ces memes racailles, escrocs, nepotistes, abusuers et de voleurs de derniers publics sont la sur la scene a faire la pluie et le beau temps. Surtout le passe-passe du ballon de presidence comme Guimba national l’a toujours dit depuis 91. Ceux sont les memes scenarios qui se preparent tranquillement et CROYEZ MOI. Je ne sais vraiment pas qui sont mieux que qui entre ces merdes du pouvoir et ces autres de l’opposition. Je ne le sais vraiment pas.
    Mais reveillons Nous et votons pour la difference, le changement et le progress. Ces clans ont pourri le Maliba depuis plus de 50 ans et ceux sont ces memes qui sont la a faire de Nos biens, nos impots, nos terres etc tous ceux qu’ils veulent sans que LE PEUPLE, LA JEUNESSE ne les remettent a l’ORDRE. Tres dommage pour Nous.
    depuis 2012 et seulement 2017 plus 700 morts. Tous ces morts sont de l’insecurite residuelle, n’est pas ladji boura koloni kabakoh, ladji loalo, ladji badjibo et racailles et l’oppostion de vampires??? si nous nous debarassons pas de tous ces politichiens rquins, crocodiles, vampires et autres betes du pouvoir et de l’opposition jamais au plud grand jamais Le Maliba ne se relevera. Ca ira que de pire en pire. Et C’est le Cas depuis nos pseudo-democratres de 90-91 AOK, ATT et IBK aujourdhui les super-hyper vampires tombeurs de destructeurs du Maliba et leurs Racailles de Vampires, coyotes, loups, renards, cobras etc….
    Pauvres de Nous.

  2. Aucune élection ne peut assurer la cohésion sociale au Mali. La cohésion sociale ne sera jamais possible dans une société de loup, agneaux, caïmans, hyènes, chèvres, choux et salades !!!!!!!
    Chaque ethnie doit créer son propre Etat et utiliser sa propre langue !
    Adieu le français !
    Adieu la Françafrique !
    Vive les Etats ethniques en Afrique !
    Les indépendantistes touareg ont maintenant un allié de poids. Je veux qu’on en finisse avec cette farce grossière appelée le Mali. Chaque ethnie doit créer son propre Etat. Et on verra dans 5 ans maximum, certains vont créver de faim et de soif, tandisque d’autres deviendront un nouvel eldorado. Le vivre ensemble n’est pas possible et ne sera jamais possible!!@
    Nous allons prendre la France en contre-pied et ces fascistes vont bien regréter leurs sals jeux de diviser pour reigner. La langue française va complètement disparaître dans les nouveaux Etats ethniques, car chaque ethnie va utiliser sa propre langue comme unique langue officielle de son Etat.
    Au Mali, il existe un Apartheid qui ne dit pas son nom, mais qu’il va falloir reconnaître en fin, et faire le bilan du vivre-ensemble dans un Mali pluri-ethnique. L’hypocrisie n’a que trop duré !!!
    Maintenant, il n’y aura plus de “mussalaka”, et le chat sera démormais appélé par son nom: Miamm !!!!
    A lire certains commentaires je commence à comprendre pourquoi tous les postes stratégiques au Mali sont entre les mains des Songhoy, Peuhls, Touareg et Arabes.
    Le Mali fut détruit progressivement par le tribalisme cancérogène de ces groupes ethniques et ce, dépuis Moussa Traoré. C’est d’ailleurs Moussa Traoré qui a inicié cet apartheid au Mali, en accordant systématiquement, et de manière disproportionnée tous les postes clés à ces groupes ethniques au Mali, au mépris des autres ethnies.
    Donc, pourquoi pas diviser le Mali, si certaines ethnies se croient supérieures aux autres ???
    A partir d’aujourd’hui, je suis fervant partisant de la division du Mali en micro-Etats basés sur l’occupation ethnique. C’est la seule solution pour le Mali et le seul moyen d’éviter des génocides pires qu’au Rwanda.
    Que chaque ethnie réclame son propre Etat et s’occupe de son propre dévélloppement socio-économique. Si certaines ethnies voudront s’unir pour créer un Etat ensembles, tant mieux pour elles, mais aucune ethnie ne doit être pénalisée par ce régime d’apartheid qui ne dit pas son nom !!
    Les ethnies qui refusent de travailler et passent leur temps à parasiter sur le fruit du travail des autres seront obligés de travailler ou de partir chez les autrez ethnies vivre comme immigrants sans-papier et sans droits !
    Chacun pour soit, le travail pour tous !!!

    • Eh Diarraké, est ce que tu songerais à restaurer ton Royaume de Ségou… ? – ça va pas être simple, c’est moi Touramakanci qui te dis… !

  3. Si l’opposition veut faire partie du gouvernement, cela voudrait dire qu’il n’y a plus d’opposition, comme dirait de la palisse… !
    Pourquoi faire un gouvernement d’Union nationale à six mois de l’élection présidentielle… ? Ce serait pour que personne ne se présente contre le Président sortant… ? Autant refaire le bon vieux Parti-Unique ou réinstaurer la Politique du Consensus… ! Tous mouillés, plus personne ne pourra plus critiquer l’action du gouvernement, ça lui plairait bien ça à IBK… Le multipartisme, ça aurait servi à quoi alors… ?

  4. “…Seulement, il n’y aura pas de prochainement fois, car ce gouvernement est le dernier du moins du quinquennat du chef des céans….” EN ES-TU SURE QUE CE SERAIT LE DERNIER? 🙂 🙂 🙂 🙂 TOI AUSSI, TU DOIS AVOIR CONSULTER LES JETEURS DE CAURIS 🙂 🙂 🙂 🙂

  5. “…IBK aime ce pays. Oh que si ! Il aime ce bon vieux Mali, à la folie. Il le reconnait lui-même chaque fois que des « esprits malins » tentent de lui renier cela….” ????????
    OUI IL LE DIT, MAIS JUSQU’A PREUVE DU CONTRAIRE, IL N’ARRIVE PAS A LE DEMONTRER. Il aurait mieux vallu ecrire : IBK AIME “PROFITER” DU MALI.
    D’un poussiereux ONG-iste, il est devenu, la democratie aidant, un neo-bourgeois avec chateaux a Sebenikoro.

  6. Les maliens veulent un changement qui garantit l’intérêt général de la nation malienne et non pour faire plaisir à qui que ce soit. Cette nouvelle équipe est très bien et tous les ministres qui y figurent sont des personnes qui ont fait leur preuve dans ce pays. Pas de partage de gâteau comme le souhaitait l’opposition malienne.

    Si on doit prendre l’avis de chaque malien avant de constituer un gouvernement, on aura combien de gouvernement dans ce pays?

    Si des personnes se sentent lésées parce qu’ils ne font pas partir de ce gouvernement, qu’ils sachent que la complaisance est finie dans ce pays et que seul le mérite prime désormais.

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