Méchage : Les langues se délient

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On dirait que dans cette dernière ligne droite qui mène aux élections (elles se tiendront en juillet, jusqu’à la preuve du contraire, aime à dire le ministre porte-parole du gouvernement) les langues se délient subitement, sur les affaires de la Transition dont nous parlions, il y a quelques semaines. Faut-il rappeler qu’elles sont au nombre de trois au moins, ces affaires qui pourrissent la vie aux gouvernants et suscitent l’étonnement au sein de l’opinion.

 En effet, pour les Maliens, en ces temps de doutes et de crise aggravée, les gouvernants devraient avoir d’autres chats à fouetter que de se mêler d’affaires scabreuses. Elles sont donc au nombre de trois, ces affaires. Il s’agit de l’achat manqué des véhicules pour l’armée pour une somme de 8,9 milliards mobilisés par l’AMRTP; du marché cassé entre Me Mountaga Tall et son client Babani Sissoko; enfin du marché de dupes autour de la troisième licence de téléphone qui a vu notre compatriote Cesse Kome proprement éjecté….pour le moment.
Alors que nous pensions que toutes ces affaires commençaient à se tasser ou en tout cas connaîtraient une prolongation moins médiatique, voilà que deux des personnages importants et clés des deux premières affaires s’épanchent dans la presse. Il s’agit de Me Mountaga Tall et de Choguel MAIGA. Comme par hasard, leurs sorties dans la presse est consécutive à l’interpellation du gouvernement par l’assemblée nationale le mardi 30 avril dernier. Et comme par hasard, au cours de cette interpellation, il a été question de ces affaires. C’est ainsi que les députés ont mis en place une commission chargée d’étudier la demande de levée d’immunité parlementaire de Me Tall entre autre (ils sont 15 députés à être sous le coup d’une levée d’immunité parlementaire, à croire que assemblée nationale est un repaire de bandits présumés). C’est ainsi que les députés ont suivi les explications détaillées du ministre des Finances concernant la fameuse commande annulée.
Les Maliens qui ont suivi les débats en direct sur les antennes de l’ORTM ont du se dire que c’était l’épilogue de ces affaires et qu’on pouvait passer à autre chose. Il faut que non. En effet, Me Tall et Choguel ont voulu eux-mêmes clore le débat en tirant une ultime salve avec comme objectif partagé de laver leur honneur et de plaider leur innocence. Les deux sont tout de même convaincus d’avoir été victimes de leur bonne foi. Mais comme l’un comme l’autre auraient pu faire l’économique de leur sortie tapageuse. Me Tall a tout loisir de verser aux débats de la commission, les éléments en sa possession. Quant à Choguel, dès l’instant que le ministre des Finances à livré toutes les explications, il aurait du se taire et s’aligner. Nous, pour notre part, nous espérons qu’ils ont pu convaincre les Maliens.
Par contre, il y a la troisième affaire qui mériterait aussi que ceux qui ont éjecté Kome, à défaut de rendre gorge viennent rendre des comptes aux Maliens qui ne comprennent pas ce qui s’est passé. En effet, sur la base des éléments diffusés par la presse depuis quelques temps, il y a comme une arnaque sur fond d’opacité. Et cette conviction a été renforcée par le Vérificateur général qui a décidé de s’intéresser à ce dossier (tout comme au dossier des véhicules). Les choses ne se sont pas passées comme elles se devraient.  Au début, les Maliens étaient contents et fiers de voir qu’un de leur compatriote sera parmi les bénéficiaires de la troisième licence. À la fin, ils ne comprennent toujours pas comment leur compatriote à été sorti du réseau au bénéfice de son ami Burkinabé qu’il a amené. Pire, il semble que par un tour de passe-passe, l’heureux “gagnant” ne débourse pas un rotin dans la mesure où c’est seulement maintenant qu’il doit courir auprès des banques pour rassembler les fonds. Or le gouvernement a assuré avoir palpé la première tranche d’une trentaine de milliards. Mais certains pensent que c’est juste un effet d’annonce et que le gouvernement voudrait en fait décourager notre compatriote. Il semble que le gouvernement peut toujours courir dans la mesure où celui qui a été  victime  de ce dénouement compte le poursuivre dans ses derniers retranchements.

Talfi

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