Méchage : Les coups de pieds qui se perdent.

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Le propos peut prêter à interprétation et quand on est de mauvaise foi, on peut lui faire ce qu’on veut. Mais face à l’agitation constatée sur l’échiquier politique la semaine dernière, nous osons le propos, à nos risques et périls: il y a des coups de pieds qui se perdent. Voilà, c’est dit. Et nous en sommes quelque peu soulagé. Au nom du changement, on entend toutes sortes de déclarations et on voit toutes sortes de prises de positions; au point où certaines ressemblent carrément à des impostures.
Ls Maliens ont pu les voir dans les journaux de la semaine passée.  Il s’agit de ceux qu’on pourrait appeler les jeunes premiers de la politique. Ils étaient tirés à quatre épingles, très propres. Et sans vouloir faire de la provocation, on peut même dire qu’ils sont non seulement jeunes mais ils sont beaux. Sur un autre terrain, ce sont là des atouts maîtres.  Sur le terrain politique, être jeune et beau ne suffisent à remporter les suffrages. Cela pourrait être même perçu comme handicapant. Bref, ils sont jeunes, ils sont beaux et ils estiment que leur tour est venu de diriger le pays. Nous exagérons à peine. Sans entrer dans les détails, nous pouvons juste relever qu’ils sont certes jeunes et certainement beaux, mais ils ne sont pas nouveaux sur l’échiquier politique. Il y en a qui ont 20 ans de pratique politique au moins. Nous en connaissons qui ont commencé dans les partis politiques avec le ferme espoir de gravir les échelons; puis quand l’air du temps était aux indépendants, ils sont devenus indépendants; enfin ils ont fini par leurs premières amours en créant des partis à eux seuls, qu’ils pourraient diriger comme bon leur semble et qu’ils pourraient mener vers les rivages de leurs convenances.  Parmi, i y en a qui ont fait le chemin exactement opposé. En effet, ils ont commencé par les mouvements associatifs. Puis, ils ont monté leur formation politique. Pour avoir vu leur arrivée et leur parcours sur l’échiquier politique, il semble que leur conduite est inspirée pour beaucoup par le chagrin et l’amertume. Donc pour nous résumer, ils sont jeunes mais ils ne sont pas nouveaux.
Leur approche manque cruellement de maturité. Pour des jeunes gens qui ont tutoyé les cimes, qui ont dirigé dans les hautes sphères, penser qu’il suffirait de dire c’est notre tour avoir les suffrages des Maliens, cela n’est pas admissible. Si telle n’est pas leur philosophie du changement, ils auront beaucoup de mal sur le plan de la communication à convaincre les Maliens dont nombreux sont ceux qui ont compris comme nous.  Surtout qu’ils les ont vus à l’œuvre. Au cas où ils l’auraient oublié, nous sommes en démocratie. C’est par le vote que le pouvoir s’acquiert. Il ne sert donc à rien de poser la question de savoir où se trouve l’égalité quand ce sont toujours les mêmes. Nous ne dirons pas qu’ils sont pressés mais nous les exhortons à travailler sur le terrain, de mutualiser leurs efforts et pourquoi pas désigner un candidat unique. S’ils parviennent à faire ce chemin ensemble, ils pourront avoir la sympathie des Maliens et le bulletin de vote de certains.
Mais quand on voit  la sortie de certains, on se dit que les jeunes là sont trop tendres. L’autre qui a été présenté comme le père du PDES, au lieu de remettre son enfant sur les rails en prenant en main le parti, il crée une autre formation politique. Le moins que l’on puisse dire est qu’il n’y va pas par le dos de la cuillère. Pour lui, tous les partis qui ont plus de 20 ans doivent disparaître; qu’il faut barrer le chemin aux prédateurs sinon dans deux ans il y aurait des émeutes; que lui même personnellement, il a tellement donné pour le Mali que l’heure est venue pour qu’il soit récompensé à hauteur de souhait. Il semble avoir la mémoire courte mais les Maliens n’ont rien oublié ni de sa venue de Bruxelles, ni du bruit de casserole qui l’a suivi ici à Bamako, ni des conditions de son limogeage du gouvernement,etc. Il a un problème d’image à régler. En effet, de nombreux compatriotes pensent qu’il aime trop le pouvoir et les délices que cela procure. Pour preuve, ils citent bien volontiers la rumeur véhiculée par un respectable journal de la place faisant état de sa nomination par Django Sissoko comme conseiller spécial à la Primature. Nous en connaissons des Maliens qui jurent qu’il n’est pas totalement étranger à la manœuvre. Mais bon, l’affaire à fondu comme un soufflé. Nous notons juste qu’en faisant allusion aux partis de plus de 20 qui devraient disparaître, il risque e se faire beaucoup d’ennemis dans la mesure ou il s’agit de ceux qui se sont battus pour l’avènement de la démocratie, qui ont permis son retour a pays. Pour ce qui est des prédateurs à qui il faudrait barrer le chemin, nous sommes d’accord avec lui. Le seul conseil que nous lui donnons, ainsi qu’à tous les autres, est que quand ont veut grimper sur l’arbre de la transparence, il faut s’assurer de l’intégrité du fond de son pantalon (il ne doit pas être troué). Sinon les coups de pieds pourraient ne pas se perdre.
La semaine dernière, nous exhortions à la nécessité de mettre sur la table la question des élections prévues pour juillet prochain. Et depuis, Dieu merci, ça va dans tous les sens. Et la tonalité globale est qu’il ne faut rien bâcler. C’est bien de vouloir organiser les élections en juillet mais à l’impossible nul n’est tenu. Nous, pour notre part, nous observons et nous aviserons le moment venu. Mais nous ne boudons pas notre plaisir dans la mesure où, la semaine dernière, nous appelions de nos vœux l’ouverture du débat sur la tenue ou non des élections en juillet. Le débat est certes timide, mais il est ouvert.
Talfi
PS: nous ne saurions terminer sans un petit mot sur la guerre qui se déroule dans notre pays. Tout le monde sait que la paix sera lente à venir et que la stabilisation du pays sera une tâche ardue. C’est certainement ce qui a poussé le Premier ministre à demander à la France de garder encore ses militaires dans notre pays au-delà du délai annoncé. Ce qui constitue un double aveu: le Mali ne dispose pas encore de fores opérationnelles pour sécuriser le pays; la CEDEAO fait la bouche mais son bras armé est trop faible pour se substituer aux soldats français dans les grottes de l’Adrar des Ifoghas. La guerre aura au moins servi à révéler ces évidences là.
Et puis comment ne pas avoir une pensée pour notre confrère Boukary Daou du journal Le Républicain qui croupit en prison, sans être jugé.
Talfi

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