Maliba

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La chose a pris une voie inattendue mais elle a eu lieu, elle a été polémique mais ce fut un début. Les vérités et les pavés ont été jetés dans la mare mais l’occasion de le faire a été donnée de le faire. Maître Kassoum Tapo et  Hamadoun Amion Guindo se sont affrontés à coups de mots hérissés d’épines,  de phrases assassines, de tournures déstabilisantes. Mais c’était autour d’une table. La voie était inattendue, car au détour d’un débat contradictoire, sur un plateau de télévision, la première du genre depuis déjà longtemps. Mais en la matière, faut il bouder son plaisir de voir prendre langue les deux protagonistes politiques, en réalité les véritables acteurs de la scène, de la crise, de la grave crise multiforme que notre pays traverse. Au delà du fond du débat, qui même s’il en constitue l’os n’est pas le seul intérêt de cette parole assise, qui a vu s’affronter les lectures d’une situation d’exception, les responsabilités avérées ou non  et les voies de sortie de crise, au delà donc de la nécessaire logorrhée, le FDR et la COPAM se sont parlés dimanche dernier sur Africable. C’est cela le symbole et il faut à la fois le positiver et lui permettre de prospérer.

Cela n’est possible que si la hauteur de vue et d’esprit que commande de se mettre au chevet du Mali est forte, très forte. Plus forte que nos orgueils respectifs, nos griefs partagés, nos irréductibles contradictions, nos animosités féroces et peut être nos haines tenaces. Car il faudra bien se parler, se parler vite, se parler pour le Mali. Il n’y a pas d’autres choix ni d’autres voies. Le pays n’a qu’une seule porte d’entrée et unique qui est tout aussi  sa voie de sortie pour la démocratie  et le progrès, pour la paix et la concorde.

Il va falloir, chacun de son coté, faire un pas vers l’autre  pour écourter la distance qui sépare. Pour que demain ensemble se tracent les plans de la cité future, que demain autour de la table du conseil de gouvernement toutes les sensibilités s’expriment, qu’à l’hémicycle se dessinent et s’arrondissent les formes de notre nouvel être. Plus prosaïquement dans les chantiers et les universités.

Sur Africable, les deux cousins, eh oui c’est cela aussi notre histoire commune, Tapo le Bozo et Guindo le Dogono se sont bien « étripés » à coups de mots. C’était en toute  démocratie. L’opinion s’est fait sa religion du contenu de ce qu’ils se sont dit, cela aussi c’était la démocratie. Et ils ouvriront sur d’autres empoignades avec quelques variantes formelles entre d’autres Tapo et d’autres Guindo. Et l’heure venue, les responsabilités seront situées et l’histoire oublieuse de rien du tout retiendra ce qu’il y aura lieu de retenir.

La conclusion de ce Maliba ? Empruntons la à Maitre Kassoum Tapo lançant à Hamadoun  Amion Guindo : « N’eût été ce débat sur Africable, je ne vous aurai même pas rencontré ! » Seulement voilà, ils se sont rencontrés et se sont même parlé. Un signe ! ?

S.El Moctar Kounta

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1 commentaire

  1. C’est seulement en se parlant que l’on arrive a un consensus!

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