Mali : La trahison du capitaine Sanogo

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C’est désormais chose faite, le capitaine Amadou Haya Sanogo vient de prouver son intention réelle de se sucrer sur le dos du peuple malien. En effet, à travers les récents accords lui garantissant l’amnistie et lui conférant le statut d’ancien Chef d’Etat du Mali, le chef des ex-putschistes, et dans une moindre mesure « ses complices » frères d’armes, a montré jusqu’où il était prêt à aller, au nom de son intérêt propre. Comment l’ex-chef de la junte a-t-il réussi à rester jusque-là maître du Mali, après qu’il a accepté les institutions de la transition ? La CEDEAO aura-t-elle failli sur ce coup, ou est-ce tout simplement une stratégie voilée ?

Le président par intérim, Pr. Dionkounda TRAORE et le Premier Ministre, Dr Cheick M. Diasr

« La parole d’officier, ailleurs qu’au camp de Kati, est sacrée, irrévocable et irréversible. La parole d’officier, ailleurs qu’au camp de Kati, a toujours eu valeur d’engagement. Je vous invite, mon capitaine, à révisionner l’enregistrement de votre prestation de ce matin du 22 mars 2012 avec vos hommes dont certains avaient les yeux hagards, on comprend pourquoi. As-tu oublié, mon capitaine, que ce matin-là, les événements en cours au Nord du Mali avaient été le prétexte mis en avant pour justifier votre forfaiture ? » Voilà comment s’insurgeait en substance notre confrère Mamadou Sakhir Ndiaye, dans une lettre ouverte, au capitaine Amadou Sanogo. La CEDEAO serait plus conciliante envers l’ex-junte malienne qu’elle ne l’est envers les putschistes bissau-guinéens.

Le Capitaine Sanogo

C’est vraisemblablement le constat qui prévaut. Pour certains observateurs, cette situation se justifie du fait que le capitaine Sanogo et ses compagnons seraient plus « faciles » à gérer, alors qu’en Guinée-Bissau, le Général Antonio Injai et ses hommes seraient plus « récalcitrants », plus durs à cuire. Les faits sont têtus : bien qu’intervenue après le coup du capitaine Sanogo, la situation en Guinée-Bissau connaît à ce jour déjà un déploiement de militaires de la CEDEAO, alors que rien n’est encore effectif pour le Mali. Qui soutient Sanogo ? Et pour combien de temps ? De toute évidence, le capitaine Haya Sanogo bénéficie du soutien de nombreux partisans ayant cautionné son coup de force du 22 mars 2012. Avant bien sûr que ceux-ci estiment avoir été trahis par le tombeur de Amadou Toumani Touré, ce 21 mai. Pourquoi ? Jusqu’ici, le « sauveur » autoproclamé du Mali n’aura réussi qu’à précipiter l’occupation du Nord-Mali par des groupes armés dont le mouvement Ansar Dine et Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI). Il a réussi à capter l’attention de la CEDEAO sur sa personne, compromettant de plus en plus la situation des populations du Nord. Au lieu d’un plan de négociation ou de guerre pour libérer la partie nord de son pays, Sanogo a passé son temps à contester l’accord-cadre qu’il a signé avec la CEDEAO le 6 avril 2012, a affûté ses armes pour satisfaire ses intérêts personnels.

Ce qui a d’ailleurs fini par porter fruit par le vote en sa faveur et celle de ses hommes d’une loi d’amnistie, et par le statut d’ancien Chef d’Etat du Mali dont il jouit désormais, avec pour avantages une indemnité de 4 à 5 millions F CFA par mois, une résidence présidentielle, deux véhicules, un peloton de sécurité pour sa garde personnelle et celle de sa famille ; fournitures d’eau, d’électricité et de téléphone, ainsi qu’au personnel affecté à sa résidence, à la charge de l’Etat, passeports diplomatiques pour lui et sa famille, privilèges de préséance protocolaires dans les cérémonies officielles, honneurs dus aux anciens dirigeants… Le prix de la trahison ! Au-delà des fidèles inconditionnels qui le supportent, le capitaine Sanogo bénéficierait de soutien occulte de la part de puissants tout aussi occultes. Le temps finira par dévoiler ses secrets et on verra bien si Sanogo aura eu tort ou raison de jouer leur jeu.

Normalisation à Bamako, élection, libération du Nord : quelle est la priorité du moment ?

L’accord politique signé entre la CEDEAO et les autorités maliennes, le dimanche 20 mai 2012, devrait conduire normalement à la tenue d’élections régulières au bout de douze (12) mois de transition. Au regard des incertitudes et des desseins inavoués de certaines parties tels les ex-putschistes, l’on se demande bien ce qu’il adviendra pour le Mali dans un an. Les défis sont divers et énormes à la fois. La CEDEAO, l’Union africaine et la Communauté internationale, de concert avec les organes de la transition au Mali devront batailler dur pour normaliser les questions de la transition, préparer le prochain scrutin présidentiel, tout en œuvrant pour l’unification du territoire malien. L’horizon se présente assez sombre, vu le contexte et la tournure des événements, ce qui fait dire que la situation du Mali exige bel et bien des mesures fermes et immédiates. Il n’y a donc pas lieu de cataloguer les challenges par ordre d’importance, mais de les relever tous à la fois. Si l’occupation du Nord par des groupes rebelles paraît préoccupante, l’attitude louche de l’homme du 22 mars et de son proche entourage se révèle être la vraie inconnue et mérite ainsi une attention toute particulière. Le capitaine Sanogo reste au final le plus imprévisible. Il en a donné les preuves, et qui sait, peut-être concocte-t-il encore d’autres surprises, désagréables.

Hermann GOUMBRI

Le Progrès (Burkina Faso) – lundi 28 mai 2012

 

Commentaires via Facebook :

19 COMMENTAIRES

  1. Monsieur Hermann, vous faites errer sur Capitaine SANOGO et les autres membres du cnrdre, capitaine est un bon compatriote qui écoute et respecte les grandes personnalités maliennes et internationales sauf ceux qui ne veulent pas respecter la grande nation malienne quise trouve blessée et humiliée par à son destin tragique, le capitaine et les autres citoyens maliens sont des pacifiques, seulement cette situation est à l’impasse

  2. Tu c mn frère,evitons de renouveller un feu ki est sur le point d s’eteindre,prkoi des critik et pa de solution?le pays k cherche une souffle d vie pr pouvoir fonctionner nrmlmt.prions pr ce pays svp…

  3. Bonjour à tous, Monsieur Hermann, le seul respect que j’ai envers vous c’est de vous être intéressé au Mali.
    Vos critiques et vos agissement s’adressent au capitaine Amadou A Sanogo comme si tu as conlu de faire une analyse, je veux dire recouper les différentes informations que vous obtenez çà et là car je vous trouve très loin des sources fiables d’information par rapport à cette situation.
    Monsieur Hermann, éviter d’écrire pour écrire, vous ne faites que nous perdre du temps dans la résolution de la crise d’une nation. Loin de faire plaisir à un camp ou de supporter tel individu mais il faut être positif dans vos interventions. Monsieur de part notre esprit de sagesse ou d’humaniste tout cour, chaque personne doit chercher d’avantage à être une solution à un problème au lieu d’en ajouter comme votre cas. c’est difficile, si non très difficile de juger quelqu’un à travers les dits qui ne sont ni plus ni moins que des apparences. Pour finir monsieur, faites très attention au”moi” , car le ‘moi” de l’homme qui d’après un illustre croyant le moi de l’homme est instigateur du mal, qu’à tout moment ce moi peut inciter vers le mal.

  4. Donc,vous vous croyez plus intelligent que tout le monde vous qui passez tout vos temps a critiquer Sanogo.De quel droit traitez-vous des gens d´ignorant simplement parcequ´ils ne partez pas vos opinions.Vous nous emmerdez a la fin.Quoi qu´il fasse vous allez tjrs trouvés qlq choses a dire. Que Dieu protege le Mali contre les demons déchainés.

    • C’est pas ignorant d’avoir un avis différent de l’autre. Pourtant c’est TRES ignorant d’employer le mot “partez” au lieu de “partagent” !!!

  5. Regardez bien ce monsieur et sa tenue de “donso” !c’est ave des gens comme ca que le nord va etre liberer mon oeil!! 😆 😆

  6. En vérité ce Sanogo n’a pas du tout changé et ce sont les maliens qui sont à blamer,Honte à vous qui soutenaient ces aigris alors que le Nord est occupé et que des chefs de famille sont mis en chomage au sud! 😥 😥 😥

  7. Une seconde perdu est égale à un jour de gagné par MNLA et ançar dine. Donc mes chers militaires pas de temps à perdre. Nous comptons sur votre patriotisme pour libérer au plus vite le nord Mali.

  8. le capitaine aya sanogo peut vous mentir,mais pas moi et certains anciens eleves du PMK,je me rappel bien de lui quand j’avais 14ans ou 15ans il nous prennait 3000 cfa et 5000 cfa disant qu’il payera plus tard et il ne payait jamais,si je suis pas un fan de lui c’est parce que c’est un bandit militaire connu dans les bars de kati et koulikoro.

    • Ce n’est pas le moment de raconter ces histoires et en quoi on peut te croire menteur ca ne resoud rien ca na aaucun sens monn petit

      • nigga check this out,i got no reason to lie or make up stories alright!!! the title of the article says ” trahison” and my point is that,sanogo is not reliable thats it,so no need to call me names on this site,thats a little pussy move,if you don’t like my comment on sanogo then screw you, keep on moving stupid!!!

        • Tell me bro and i’m not pretending you lie or some…Did you ever meet this nigga Sanogo? If your answer is (yes), it would be interesting to know a lil’ more about the man he used to be…

  9. Le messager etait inadapte. Blaise est un militaire qui est venu au pouvoir par un cout d’Etat et au pris de l’assassinat de on frere. Il s’y est maintenu pendant des annes et vous voullez qu’il convainc d’autre militaires de laisser le pouvoir sans une grande et mielleuse portion du gateau? Cela explique ta premiere interrogation.
    Quand a la deuxieme, Sanogo, ses amis et promotionaires du Prytanee, et les copains qu’il s’est fait a l’EMIA et tous ces gens qu’il a appele pour composer le CNRDR+E,ont vu une “occasion dans l’insurrection des truffions et en ont profite. Ils ont non seulement casse le sucre sur le dos des maliens, mais aussi y ont brise la gourde de miel.
    Maudit SOIT LE 22 MARS 2012, MAUDITS SOIENT TOUS CEUX QUI ONT PROVOQUE LA PARTITION DU PAYS”
    ET HONTE A CES MILITAIRES QUI FUIENT LE FRONT ARGUANT QU’ILS N’ONT PAS D’ARME ALORS QU’EXISTAIT A GAO UN DEPOT DE MUNITIONS SOUTERAIN JAMAIS EGALE DANS AUCUNE AUTRE GARNISON DU PAYS”

  10. Ah!”” aou te sabali doni”” s’il restait au pouvoir le monde allait pleurer.
    Il s’est retire on dit qu’il a trahi.Foutez nous la paix ,il veut l’interet du Mali et c’est tout.

      • Il est moins bête que toi…Il a raison dans un certain sens…Quoi qu’il allait se passer, les maliens allaient pleurnicher comme des gamins…Même si Sanogo n’avait pas broncher, quelqu’un aurait pleurniché en disant que personne ne fait rien…big72, i wonder how you do to call yourself big, for someone who got a small brain…

  11. Le capitaine a simplement choisi le Mali ( Rire …) et ses associés de la COPAM ne veulent rien comprendre, normal puisqu’ils n’ont pas eu leurs parts du gateau. Que le bon Dieu sauve le Mali.

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