Mali : la stabilité nationale prise en otage par les rumeurs !

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Fousseyni Maiga, Dirpub “Le Flambeau”

« Elle est sale, elle est glauque et grise, insidieuse et sournoise, d’autant plus meurtrière qu’elle est impalpable. On ne peut pas l’étrangler. Elle glisse entre les doigts comme la muqueuse immonde autour de l’anguille morte. Elle sent. Elle pue. Elle souille » disait Pierre Desproges à propos de la rumeur.

Des propos on ne peut plus évocateurs sur l’impact de la rumeur dans nos sociétés contemporaines, en particulier traditionnelles. Le cas du Mali en la matière est sans vocifération. A chaque évènement, heureux ou malheureux, des centaines de versions. Toutes alimentées autant par des allégations sans fondement que des supputations les unes aussi superflues que les autres. Si les agitations politiques par essence ont toujours pour origines les politiques et les troubles sociales les médias…les rumeurs, elles, ont pour origines l’incertitude et l’ignorance.

 

Le paradoxe de la rumeur au Mali réside d’une part dans son impact sur la vie de la nation et d’autre part sur son insaisissabilité. Les Médias de par leur rôle, sensés la contenir, se présentent le plus souvent comme les artisans de sa prolifération. Les pouvoirs publics, en principe détenteurs du dispositif de propagande à travers des instruments dont ils détiennent seuls le monopole, la subissent de pleins fouets plutôt que de la contrôler. Un contrôle dont les seuls maitres mots demeurent la responsabilité, l’anticipation et la pro-activité. Pire, et cela fut démontré à maintes reprises, la rumeur au Mali dicte sa loi aux gouvernants, influence leurs décisions et leur impose des calendriers politiques généralement en déphasage avec les préoccupations majeures de l’heure. Les citoyens, ceux dont elle est supposée de prime à bord distraire et induire dans l’ignorance, s’y plaisent en s’adonnant à cœur joie. La rumeur au Mali reste malheureusement l’unique chose qui fait l’unanimité au sein de l’opinion nationale. Tout le monde, intentionnellement ou involontairement, y met son grain de sel…tout en contribuant à sa légitimation. Autant de situations qui font aujourd’hui de la rumeur, un véritable nœud gordien pour la stabilité nationale.

 

Dans un pays où les rumeurs arrivent à remanier des gouvernements ; installer et entretenir les pires psychoses ; donner de la valeur aux évènements les moins probants ; guider et influencer les prises de décision surtout au plus haut sommet de l’Etat ; tuer et faire ressusciter des hommes…la stabilité et la quiétude nationales ne peuvent qu’en pâtir. D’où une prise de conscience à tous les niveaux et des actions de large information de l’opinion nationale. Si le contrôle de la rumeur se présente comme une peine perdue pour le régime en place ; il lui incombe de mieux la contenir. Non pas en tant que sujet passif, mais plutôt actif. Et cela, au delà de la responsabilité, de l’anticipation et de la pro-activité, en ne prêtant jamais le flanc à la désinformation. Peu importe la source, la teneur et la vocation. Il y va de la stabilité de toute la nation.

 

Fousseyni MAIGA 

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6 COMMENTAIRES

  1. un très bon article qui mérite réflexion au lieu de mettre l’accent sur des coquilles.
    méfions nous de la rumeur et ayons un esprit plus cartésien
    salut

  2. Les Médias de par leur rôle, sensés la contenir, se présentent le plus souvent comme les artisans de sa prolifération. En plus certains journalistes méritent de retourner en classe.

  3. A chaque évènement, heureux ou malheureux, des centaines de versions… jeune c’est vrai ta remarque, mais il fallait appeler le chat par son nom en disant que c’est le travail de l’opposition du pays. pas de suggestions mais des revendications, reproches… c’est dommage!!!

  4. les troubles sociales les médias, ……… trouble est masculin …. ……la critique est aisée l’art est une autre paire de manche………Groitisme quand tu nous tiens le ventre et le bas ventre ne sont pas forcement innocent

  5. Mon cher Maïga, saches que lorsque l’information ne circule pas, les rumeurs s’installent, et c’est de bonne guerre. A quoi servent les services de renseignements d’un pays, si comme vous le dites, les rumeurs ont une incidences sur les décisions de nos plus hautes autorités.

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