Macron est une synthèse de l’esthète Chateaubriand et du slameur Goudreault. Il n’a pas son pareil pour plaquer le raisonnement oxfordien sur le parler banlieusard, quand il en pressent le dividende. Il a sa belle nature qui le met à l’aise dans un public de jeunes dont il n’est pas loin de l’âge médiane lui-même, qui le rend généreux dans l’effort car parler plus d’une heure relève d’une épreuve olympique, et qui l’aide à s’accommoder de la modestie des lieux. Il a pourtant ses tares : un brin d’obstination, un parler un peu trop vrai, des erreurs de prémisses. Le tout fait que le pensionnaire iconoclaste de l’Elysée est un hôte désobligeant en savane, où la fonction présidentielle s’incarne surtout par la forme, donc grandement par l’apparat et le vocable.
Mais sur le discours, rien à redire : Macron a une sosie sahélienne, en la personne de Ami Dramane Traoré. Celle-ci peut même lui intenter un procès pour plagiat, afin que le peuple de Yambo Ouologuem savoure enfin le plat froid de la vengeance qu’il attend depuis des lustres. Macron disputerait à n’importe qui le césar altermondialiste. Lui n’aurait jamais tué Sankara, jamais fait la guerre à Khadafi. En filigrane, une doctrine neutraliste ? Et qui l’aurait tenu à équidistance de Gbagbo aujourd’hui devant la Cour pénale internationale et Ouattara l’hôte ivoirien du Sommet Afrique-Europe où Macron est attendu en animateurs-vedette ?
En tout cas, lui président n’est ni donneur de leçons ni donneur d’ordres ! Que les Africains fassent leurs élections, basta ! Qu’ils réparent leurs clims, basta ! Qu’ils quittent le franc cfa si celui-ci ne fait pas leur affaire ! Lui président, ses marqueurs historiques sont plus le legs glorieux de Mandela et de Sankara que les ciseaux de Bismarck découpant l’Afrique !
Ce qui nous amène au fond du discours, voire au fonds de commerce du fringant président dont on doit le verbe haut en tranchant autant que l’habile raisonnement de rhéteur. Sur la lutte contre le terrorisme religieux, Macron a eu la fermeté souhaitable, en particulier sur l’origine des financements du fléau. Il aura évoqué également et heureusement certains des terreaux africains de l’extrémisme violent, en particulier les déficits de gouvernance. Mais, en termes de profondeur à la fois stratégique et idéologique, nous sommes très loin du discours d’Obama au Caire en été 2009.
Pire, en termes de diagnostic des causes du retard africain ainsi que des recettes pour sauver l’essentiel, nous sommes loin du discours de ce même président à Accra, encore en été 2009. Obama avait l’avantage d’être bien plus métissé (noir, issu d’un parent musulman,) que Macron et cela compte. Car on l’a vu, même la petite blague pourtant très sympathique du président français sur l’affaire de la clim est très mal passée. L’Afrique n’est pas seulement le continent premier. Il est celui du premier degré. Mais le fait de marcher sur des œufs n’excuse pas les erreurs de prémisses. Comme en démographie par exemple, où l’école soviétique soutenait déjà en 1970 que le « développement était le meilleur contraceptif » ! Il est vrai que Macron n’est pas de cette école. Mais là, on touche déjà au fonds de commerce.
Adam Thiam/Maliweb.net
Du Thiam, encore du Thiam, et du très Grand Thiam…
On a envie d’ajouter: COMME D’HABITUDE!
Grand frere Thiam. Tu restes muet sur les grands problemes de l’heure. Est ce normal pour un grand acteur de la presse ecrite comme toi. N’abandonne pas comme ca tes cadets aux loups. Nous oserons esperer que tout ca ne rentre dans des calculs personnels. Hein grand frere.
“…Macron en savane ou l’éléphant dans un champ de mil…”
1- Il faut prendre le chat par son nom. M Macron arrive la nuit à Ouaga, on ferme les écoles, on amène quelques petits abrutis et purs produits d’appel du grand capital vendu du système pour auplaudir, mais au fond M Macron annonce en fond sonore ce qui va se passer au G5 à Abidjan le lendemain, le tout dans un décor sous les coups de boutoir à l’endroit de celui-ci ou de celui-là, histoire de déferler des chroniques divertissantes…!!!!!
2- Qui sont envoyées en pature et relayées par les presse, TV+Radios, articles et journaux, qui vont enlever une chronique, bricoler un truc, faire sauter une phrase, débiter le discours. Sauf qu’on se dit qu’à un moment donné, NON! Attendez M Macron! On retiendra tout, y compris vos délires , y compris vos approximations, y compris vos enfantillages, c’est à dire le MACRON du départ qui n’est pas le MACRON du milieu, qui n’est pas le MACRON de la fin. Donc on se reserve le droit de changer effectivement d’avis avant votre prochain numéro qui sera probablement à Abidjan…!!!!
“…Macron en savane ou l’éléphant dans un champ de mil…”
1- Sur M Macron on peut tout simplement résumer, que fidèle à ses initiales, il est toujours “En Marche” que vers lui-même, comme déjà révélés dans un aperçu sur les détails de son ambition politique lorsqu’il était ex-ministre de l’Economie, dans son programme de Révolution. Sauf que même les 16 chapitres et les 257 pages de son livre n’ont jamais constitués un programme, quand on est un lecteur avisé!
2- Donc l’ambition revendiquée de M Macron à l’époque ne livre aucune vision pour la France, mais notre petit produit d’appel du grand capital vendu avec ses méthodes de marketing les plus performants ne fait que de la “com”, c’est à dire on dit que “regardez comment il marche, regardez comme il est jeune, regardez comme il est beau, regardez comme il est bluffant, regardez comme il est séduisant…” On voit juste un monsieur qui nous fait cette démonstration jusqu’à Sarkozy qui disait même à l’époque que “MACRON c’est moi- même”, mais il a fait quoi au juste?
3- La même continuité aujourd’hui chose au Burkina Faso! Il montre à M Kaboré qu’il a tenu tête à M Trump dans une espèce de bras de fer comme pour démontrer qu’il est maintenant un homme, pendant que le visage, toujours fidèle à lui-même,demeure toujours celui d’un petit garçon qui fait son pipi-là. Qu’il a tenu tête aussi au Gal De Villiers dans une aventure qui revéla la véritable nature du personnage, c’est-à dire quelqu’un qui ne sait pas obéir, symbole du vrai chef…!
4- Donc devant les étudiants Burkinabé on découvre un peu la nature du véritable visage de M Macron, qu’il a peu montré, que quelque chose commence à se fissurer dans la statue de marbre du personnage que l’on nous a présenté comme un nouveau Bonaparte, c’est-à-dire qu’á défaut d’être Bonaparte, c’est quelqu’un qui ne mérite même pas ses galons de 1ère Classe…
Comme toujours Thiam, Excellent!
Une analyse bien structurée.
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