Dans les prochains jours, en principe, les négociations devraient reprendre entre le gouvernement malien et certains groupes armés terroristes afin de tenter de parvenir à la signature d’un accord de paix durable ou définitif. Mais cela est de plus en plus hypothétique et improbable.
Ce scepticisme, largement partagé par bon nombre d’observateurs et analystes de la crise du nord, est basé en grande partie sur la méfiance que suscitent ces groupes armés terroristes et sur la mauvaise foi de leurs responsables. Mais aussi sur la duplicité de plus en plus criarde de ces derniers. En effet, les récents attentats contre les troupes onusiennes, qui ont fait un véritable carnage au sein de la Minusma (Mission multidimensionnelle intégrée des nations unies pour la stabilisation du Mali), prouvent à suffisance que les groupes armés terroristes ne jouent pas franc jeu.
Fausses thèses
Des commentaires officiels largement médiatisés, émanant de sources diverses et variées, accusent la porosité des frontières entre le Mali et certains pays, singulièrement le Niger et la Mauritanie, qui permettrait aux jihadistes de pénétrer à Tombouctou, Gao et Kidal pour perpétrer des actes terroristes. Selon ces thèses, c’est à partir de ces pays voisins que les terroristes font des incursions de plus en plus hardies dans le nord du Mali.
Thèses auxquelles on est tenté de croire si l’on se réfère à la destruction par une opération conjointe Niger-France d’un convoi de ravitaillement du nord malien en matériel militaire ou au système de sécuritaire de la Minusma et des forces armées et de sécurité maliennes. Sur le premier point, il est aisé de croire à un acte ponctuel vu l’intensité de la surveillance dont fait l’objet l’axe Mali –Niger-Libye depuis la mise en place de la force française Barkhane avec ses détachements dans plusieurs localités du nord malien et ses bases de drones au Niger pour la surveillance aérienne. Sur le deuxième point également, l’on pourrait également croire en ces thèses : à Ansongo, les casques bleus ne sortent que pour une patrouille journalière de quelques minutes sur l’axe Ansongo-Ménaka, à peine 2 ou 3 km ; à Ménaka, c’est le Mouvement national de libération de l’Azawad (Mnla) qui font des patrouilles, plus d’affaires que de sécurisation, pendant que les forces armées et de sécurité maliennes (FAS) sont toujours les invitées forcées des troupes de la Minusma, elles-mêmes cantonnées dans le camp militaire de la ville ; à Bourem, le cercle est disputé entre le Mnla et l’une de ses dissidences, la CPA. Pour accéder à ces différentes localités, les transports en commun sont les plus utilisés, ne faisant l’objet d’aucun contrôle sérieux tant au niveau des personnes que des chargements.
Plusieurs localités de la région de Tombouctou ne sont accessibles que par voie fluviale à partir de la région de Mopti. Les pinasses (pirogues à moteur), très prisées, de Mopti à Tombouctou, Rharous ou Gao peuvent débarquer n’importe quel chargement dans n’importe quelle localité sans être inquiétées. Pourvu qu’elles parviennent à accoster, les contrebandiers sont sûrs de l’absence des forces de sécurité. Si leurs escales sont moins nombreuses et fréquentes, les ferrys également ne font pas l’objet de contrôle strict.
Sur les axes terrestres, les policiers et gendarmes des postes de contrôle semblent beaucoup plus intéressés par les personnes en défaut de CI (manque de carte d’identité) que par les bagages suspects pouvant contenir des armes de guerre.
Fausse piste
Mais si les cars, bus, pinasses et ferrys peuvent librement ravitailler les localités du nord en armes, munitions, explosifs ou motos (mode de locomotion actuellement privilégié par les terroristes), il en va tout autrement pour les hommes : dans ces localités, tout le monde se connait, « chacun connait chacun », comme on dit, et un étranger est vite repéré. Si des actes terroristes y sont commis, ce ne peut être que par le fait d’autochtones protégés par les leurs.
A l’arrivée de la force française Serval, des villages ont été dénoncés comme étant des réservoirs de terroristes ou des terreaux du terrorisme, des individus et des personnalités (notables ou conseillers villageois) ont été indexés comme étant auteurs ou complices d’actes terroristes. Les populations locales n’ont pas non plus oublié de rappeler au conquérant français que ses protégés du Mnla avaient également été les complices des jihadistes terroristes.
Plus tard, longtemps après la débâcle des mouvements de jihadisme ostentatoire et de la prise de contrôle de Kidal par le Mnla, ce mouvement indépendantiste a été soupçonné d’avoir renoué des liens avec les intégristes religieux. Notamment Ansar Eddine composé essentiellement de Touareg et le Hcua créé par l’aristocratie Ifoghas pour servir d’usine de recyclage et de blanchiment des Touareg déserteurs ( ?) des rangs des mouvements jihadistes qu’ils avaient rejoints après la défaite militaire du Mnla en juin 2012.
Dans ce contexte, aucun acte terroriste ne peut avoir été ou être commis sans la complicité, passive ou active, des populations locales des régions du nord. Il n’y a point (ou très peu) d’incursion, et la porosité des frontières est une fausse piste. Il faut chercher au niveau des groupes armés, de tous les groupes armés y compris ceux qui n’ont pas été invités à la table de négociation d’Alger ou les milices d’autodéfense.
C’est à ces niveaux que l’on retrouvera les auteurs et complices des actes de terrorisme.
La France, à l’attitude pas si floue que ça, devrait l’avoir compris depuis très longtemps, elle qui ne perd de soldats que quand la tension est vive entre son état-major et les rebelles terroristes du Mnla qui, eux, ne perdent jamais rien.
Cheick TANDINA
L’organisation de la réunion sur la sécurité de Kidal organiser sans les autorités Malienne entre les Français la MINUSAZ (Mission des Nations Unies a l’Azawad)et le MNLA prouve que la communauté internationale a divisé le Mali. Les journalistes Maliens vous devriez informé l’opinion Malienne de la tenue de cette réunion qui n’est pas dans l’intérêt du Mali. La France a divisé le Mali avec la complicité de nos dirigeants corrompus qui ne font que la surfacturations pour payer les frais d’études de leurs enfants dans les grandes Universités. Chers compatriotes vous pensez qu’il n’est pas temps que nous mettions fin à la corruption. J’ai été désagréablement surpris d’apprendre sur France 24 du représentant du RPM en France dire que notre armée est incapable de face à la situation du Nord et comme si le MNLA qui a été invité était plus capable que vos vaillants soldats. La déroute de notre armée est la responsabilités des politiciens de la démocratie et certains officiers sans scrupules.
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