Faut-il réinviter la roue de l’histoire pour adopter un statut de l’opposition extraparlementaire dans notre pays, comme il a été demandé, le mardi dernier, au Premier ministre par Alassane DEMBELE, le porte-parole de ce groupe, En plus d’être ridicule, la demande atteste les limites des partisans de ce groupe et leur méconnaissance de la vie démocratique.
Le Premier ministre Soumeylou Boubèye MAIGA (SBM) a reçu dans le cadre de sa série de rencontres des hommes politiques, les responsables de l’opposition extraparlementaire, le mardi dernier à la Primature. Entre SBM et ces hommes politiques, il a été question des sujets d’intérêt national.
Au terme de cette rencontre, le porte-parole de l’opposition extraparlementaire, Alassane DEMBELE, a remis un document contenant leurs préoccupations au chef du Gouvernement. Parmi lesquelles, ces ‘’micro-partis’’ demandent l’adoption d’un statut de l’opposition extraparlementaire. Une proposition ridicule à plusieurs égards.
Primo, l’Etat malien, en vue de confronter l’opposition dans son combat de contrôle de l’action gouvernementale et de veille a initié le projet de loi portant adoption d’un statut de l’Opposition qui a été approuvé à la majorité des élus de la nation. La reconnaissance de ce statut de l’Opposition était une préoccupation très largement partagée au sein de la classe politique. Il accorde des avantages aux formations politiques se réclamant de l’opposition, sans distinction entre l’opposition parlementaire et extraparlementaire.
Ainsi, dans l’une des dispositions du Statut de l’Opposition, il est écrit : ‘’il est reconnu à tout parti ou coalition de partis politiques le droit à l’opposition. Ce droit s’exerce aussi bien au sein qu’en dehors du parlement’’. En toute logique, le chef de file de l’Opposition est le premier responsable du Parti de l’opposition ayant le plus grand nombre d’élus au Parlement.
Mais, il est le porte-parole de tous les partis politiques de l’Opposition sans aucune distinction.
A côte de ce statut très explicite, des soi-disant opposants extraparlementaires exigent, à leur tour, du Gouvernement, à travers le Premier ministre, un statut pour leur groupe. S’ils se sentent lésés (les partisans de l’opposition extraparlementaire) ils pourraient descendre dans l’arène politique pour s’imposer comme les Partis URD, ADP-Maliba, et autres qui ont réussi à le faire.
Secundo, le Mali ne réinvite pas la roue de l’histoire. Des principes de la démocratique sont universels. Il n’y a qu’une opposition ; pas deux oppositions dans la démocratie. Soit ils sont de l’opposition, soit ils ne le sont pas. Ainsi, l’opposition extraparlementaire est un concept et ne peut conférer plus de droit à certains. Or, ces partis extraparlementaires en plus du fait qu’ils sont dépourvus de député, ils n’ont mêmes pas de conseillers communaux. En clair, ce sont des Partis politiques qui n’existent que de nom. Alors sur quelle base, le pays doit-il leur accorder un statut de l’opposition extraparlementaire ? Et si les centristes, qui ne sont ni de l’opposition ni de la majorité, demandaient à leur tour un statut ? Il y a une boîte à pandore qui ne risque pas de s’ouvrir de sitôt.
Par Sikou BAH