Après tout ce qui s’est passé autour de la tenue du Baccalauréat malien 2014, place maintenant aux divergences des points de vue par rapport à la question de savoir s’il faut reprendre les épreuves ou pas. Mais, à notre avis, il faut les reprendre. Pourquoi ?
Le baccalauréat malien de cette année défraie la chronique à cause des fuites généralisées des sujets. Même si notre pays connaît un tel problème depuis fort longtemps, force est de reconnaître que le phénomène n’a jamais atteint un niveau culminant que cette année. Du coup, c’est une honte générale qui couvre le Mali.
En effet, la fuite des sujets du Bac a considérablement joué sur son déroulement non seulement dans certains centres d’examens de Bamako, mais aussi de l’intérieur du pays. Le ministère en charge de l’Education nationale, après avoir constaté la fuite massive des sujets, a, à la dernière minute, mis en place une Commission restreinte pour choisir à chaud de nouveaux sujets. Ce nouveau choix des sujets a été fait dans la précipitation totale, parce qu’il fallait que les élèves fassent impérativement les examens. Mais les conséquences ont été lourdes pour les élèves.
En fait, au lieu de commencer les épreuves à 8h, comme prévu, l’examen n’a finalement débuté qu’à 11h dans un cafouillage total. Le premier jour de l’examen, les candidats ont passé une journée terrible, traumatisante et troublante. Selon l’avis de plusieurs candidats, les conditions dans lesquelles le Bac s’est déroulé, font forcément jouer sur les performances des élèves. Les épreuves se sont déroulées à des heures très tardives dans la nuit dans certains centres et les fuites des sujets ont été nombreuses. Certains candidats ont composé dans des classes éclairées à la bougie.
C’est pourquoi, en plus du Syndicat national de l’éducation et de la culture (Snec), certains observateurs demandent d’annuler purement et simplement ce Baccalauréat et de reprendre les épreuves. Même si l’organisation à nouveau du Bac pourrait coûter cher à notre pays, financièrement, elle permettrait au moins de partir sur des bases saines et d’éviter que les candidats ne soient des victimes innocentes.
Par ailleurs, si on valide ce Bac, il y aura non seulement beaucoup d’échecs, mais aussi les candidats admis ne seront pas crédibles aux yeux de l’opinion nationale et internationale.
Diango COULIBALY